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Le premier ministre François Legault s'oppose catégoriquement à l'application de la loi fédérale sur les mesures d'urgence au Québec.
Avant même qu'elle ne soit annoncée par Ottawa, M. Legault a précisé, lundi à Longueuil, avoir discuté de cette question avec ses homologues fédéral et provinciaux plus tôt dans la journée.
«Comme premier ministre du Québec, j'ai été très clair avec M. Trudeau: on ne veut pas d'une loi des mesures d'urgence fédérale au Québec. Nos policiers, entre autres la SQ (Sûreté du Québec), font un bon travail. La situation est sous contrôle et ce n'est pas le temps de mettre de l'huile sur le feu.»
Plus encore, M. Legault a laissé entendre que c'était aux provinces de décider de l'application d'une telle mesure sur leur territoire. «Ça devrait être seulement dans les provinces où les premiers ministres le souhaitent.»
Le premier ministre a cependant reconnu qu'il n'a pas le pouvoir d'empêcher Ottawa d'imposer sa loi sur les mesures d'urgence sur le territoire québécois, mais a ajouté qu'il s'agirait à ce moment d'une décision politique.
Il a d'ailleurs offert son appui à son vis-à-vis ontarien, Doug Ford, dans cette démarche. «Je comprends qu'il y a un problème particulier en Ontario, en particulier à Ottawa et on est bien prêts à supporter ce qui est nécessaire d'être fait par le gouvernement de l'Ontario et le gouvernement fédéral et évidemment aussi le gouvernement municipal de la ville d'Ottawa.»
Au Québec, a-t-il toutefois fait valoir, les manifestations d'opposants aux mesures sanitaires, samedi dernier à Montréal et le week-end dernier à Québec, ont démontré que la situation peut être contrôlée sans qu'elle ne dégénère.
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Les trois partis d'opposition à l'Assemblée nationale ont fait front commun avec le premier ministre Legault pour exprimer leur désaccord avec l'application au Québec de la loi fédérale sur les mesures d'urgence.
Selon la cheffe de l'opposition officielle, Dominique Anglade, «la situation au Québec est bien différente de ce qui se passe en Ontario. Justin Trudeau doit ramener l'ordre à Ottawa, mais les mesures d'urgence du gouvernement fédéral ne sont pas nécessaires au Québec.»
Elle ajoute, dans une déclaration écrite, que «nous sommes toutefois surpris de voir la réaction épidermique de François Legault alors qu'il gouverne avec l'état d'urgence depuis deux ans».
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a pour sa part fait savoir, sur Twitter, que son parti «appuie la demande du premier ministre du Québec. La situation en Ontario est très inquiétante, mais rien ne justifie d'appliquer la loi sur les mesures d'urgence sur le territoire québécois.»
Quant au chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, il a écrit que son parti «appuie la position du gouvernement et demande aux autres partis d'opposition de faire bloc contre l'utilisation des mesures d'urgence ou des soldats canadiens au Québec dans ces circonstances. Ces mesures ne sont absolument pas nécessaires au Québec.»