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La société d'État a épongé une baisse de près de 30 % de ses revenus depuis le début de 2024.
Hydro-Québec a annoncé avoir épongé une baisse de près de 30 % de ses revenus pour les neuf premiers mois de 2024, mardi lors de la publication des résultats financiers trimestriels de la société d’État.
Le bénéfice net d’Hydro-Québec s’élève à presque 2,2 milliards $ depuis le début de l’année, en baisse de 861 milliards $ en comparaison avec les 3,05 milliards $ de profits enregistrés à la même période l’an dernier.
Hydro attribue cette baisse importante à la «faible hydraulicité» qui perdure depuis 2023. En d’autres mots, il n’y a pas eu assez d’eau au Québec depuis l’année dernière pour maintenir les ventes hors Québec au même niveau, en raison d’une «couverture de neige peu abondante à la fin de l’hiver», d’«une crue printanière moins importante que d’habitude», «ainsi que des précipitations estivales et automnales modestes dans le nord du Québec».
Ceci a forcé Hydro-Québec à gérer de façon «prudente» ses stocks énergétiques, ce qui a entraîné une baisse de 777 millions $ des revenus d’exportation.
«Notre stratégie de gestion prudente des stocks énergétiques est la bonne dans un contexte de précipitations inférieures à la normale», a indiqué le vice-président exécutif, Stratégie et finances, Maxime Aucoin, dans un communiqué.
«Le cycle de faible hydraulicité, qui n'a aucune incidence sur l'approvisionnement énergétique du Québec, continue donc de se traduire par une baisse de nos ventes d'électricité sur les marchés externes.»
Pendant ce temps, la demande locale continue d’augmenter. Certes, la consommation d’électricité a baissé en raison de la température «clémente» du premier trimestre, mais les revenus annuels tirés de la consommation québécoise s’élèvent à 10,28 milliards $ en date du 30 septembre dernier, en hausse d’environ 405 millions $ par rapport à l’année dernière.
L'augmentation de la demande résidentielle et commerciale ainsi que l'effet d’une journée additionnelle de ventes le 29 février ont contribué à la hausse des revenus, tout comme l'indexation des tarifs, évoque Hydro-Québec.
Cette demande grandissante n’est pas étrangère à l’intention d’Hydro-Québec d’ajouter 850 km de lignes à haute tension dans le but de renforcer son réseau de transport électrique à travers le Québec. D’ailleurs, les investissements d’Hydro-Québec ont fortement augmenté cette année (+30%, avec 4,3 milliards $ investis en neuf mois) et sont appelés à continuer d’augmenter dans le cadre du Plan d’action 2035.
Ces investissements massifs risquent de se répercuter sur le portefeuille des Québécois, comme l’avait prévenu Pierre Fitzgibbon quand il était encore ministre de l’Énergie. «Dans cinq ans, dans dix ans, oui il va y avoir des hausses importantes», avait-il déclaré.
Le premier ministre François Legault avait tenté de se faire rassurant en réitérant la promesse de hausse du plafond tarifaire de 3% pour les Québécois. La facture des clients d’Hydro-Québec risque déjà d’augmenter de 3% d’ici le 1er avril 2025.
Selon un rapport de l’Union des consommateurs, les tarifs d'électricité pourraient subir une hausse annuelle de 5,6% à 9% dès 2028, dépassant largement le plafond de 3% proposé par le gouvernement caquiste jusqu'en 2026.
Avec de l'information d'Audrey Bonaque et d'Alice Trahan pour Noovo Info, ainsi que de La Presse canadienne.