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Le Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes a tenu deux audiences lundi au sujet de la panne de Rogers qui a duré plus de 15 heures.
Le gouvernement fédéral a «exigé» que les compagnies de télécommunications concluent un accord d'assistance mutuelle afin d'éviter qu'une autre panne, comme celle qu'a vécue Rogers pendant 15 heures au début du mois, n'empêche les appels au 911.
La panne du 8 juillet a touché les utilisateurs mobiles et Internet de Rogers, a mis hors service des guichets automatiques, fermé le système de paiement Interac et empêché les appels aux services 911 dans certaines villes canadiennes.
Les membres du comité ont tenu une réunion d'urgence le 15 juillet et ont voté à l'unanimité pour ouvrir une enquête sur la panne de Rogers.
Des dirigeants de Rogers, le ministre de l'Innovation François-Philippe Champagne et des représentants du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes ont témoigné. Le comité a chercher des réponses sur la cause de la panne, son effet global et les meilleures pratiques pour éviter de futures pannes et mieux communiquer avec le public lors de telles urgences.
Le président-directeur général de Rogers Communications, Tony Staffieri, s’est excusé à toutes les personnes qui ont été touchées par cet incident lors de la séance.
«En tant que PDG, je suis responsable de cette panne qui est survenue le 8 juillet. Je suis également responsable des actions que nous allons prendre afin d’éviter que cela se reproduise».
Une erreur de système est survenue lors d’une mise à jour du réseau, ce qui a mené à la panne majeure. L’entreprise promet des investissements et des moyens afin d’éviter que cela se reproduise dans le futur.
«Nous allons faire tous les investissements possibles», a soutenu M. Staffieri.
L’entreprise annonce qu’elle va créer une séparation entre ses différents réseaux afin d’assurer une connexion à l’Internet dans l’éventualité où l’un de ses réseaux serait en panne. Le coût de cette séparation est estimé à 250 millions de dollars.
De plus, des investissements de 10 milliards de dollars serviront à améliorer la protection du réseau global.
Enfin, Rogers Communications promet de lancer sa propre enquête et de partager ses résultats qui pourraient améliorer la résilience du réseau à ses compétiteurs.
À la suite de la panne, le ministre Champagne a demandé aux principales entreprises de télécommunications du Canada de conclure des ententes sur l'entraide pendant les pannes et un protocole de communication pour mieux informer les Canadiens en cas d'urgence. Cependant, des observateurs du milieu ont appelé à une concurrence accrue dans l'industrie des télécommunications pour atténuer l'impact de futures pannes sur les Canadiens.
«C’est une chose d’avoir un arrangement mutuel, mais je veux que ça soit codifié dans un contrat écrit qui sera formel entre les compagnies […] On n’est pas juste dans l’intention, on est dans l’obligation», a exprimé le ministre Champagne.
Le député néo-démocrate Brian Masse a alors plaidé que dans le cadre d'un service essentiel, les élus ne devraient pas compter que «sur l'influence personnelle, la bonne volonté ou s'ils font du golf avec quelqu'un» pour régler un problème et plutôt légiférer.
Les conservateurs ont pour leur part reproché au ministre d'être resté les bras croisés après une panne précédente chez Rogers en 2021.
«Aujourd'hui, vous êtes bien fier de dire: ''J'ai été très directif. J'ai parlé directement au CEO et c'est des ordres que je leur donnais''. Pourquoi vous n'avez pas fait ça il y a 15 mois quand il y a eu le premier problème?», a envoyé le député Gérard Deltell.
M. Champagne lui a répondu que la panne de cette année n'avait aucune commune mesure avec celle de l'an dernier. «Je ne me vante pas. Je représente les Canadiens. C'est très différent, a-t-il dit. Mais si vous voulez parler de manquements, si vous voulez parler de faute, si vous voulez parler de négligence, vous aurez le président de Rogers.»
Rogers vise une prise de contrôle de Shaw Communications pour 26 milliards $, mais la transaction nécessite notamment l'approbation du Bureau de la concurrence.
Dimanche, Rogers a annoncé des mesures pour améliorer son réseau. Une entente officielle a notamment été conclue avec les autres fournisseurs afin de transférer automatiquement les appels du service d'urgence 911 sur autres réseaux de télécommunication, advenant une panne.
«Tous les Canadiens méritent des réseaux de communications fiables, abordables et résilients. C’est pourquoi nous allons insister pour que les fournisseurs de services de télécommunications au Canada soient mieux préparés pour prévenir de futures pannes», a soutenu le ministre Champagne.
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Le président et chef de la direction de Rogers, Tony Staffieri, a indiqué qu'il séparera physiquement ses services sans-fil et Internet pour s'assurer que la clientèle ne subisse plus de panne à la fois des services sans-fil et Internet.
La société canadienne a dit qu'elle s'engageait à investir 10 milliards $ au cours des trois prochaines années pour améliorer ses services.