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Au moins cinq trillionaire apparaîtront au cours de la prochaine décennie.
La richesse des milliardaires a augmenté trois fois plus vite en 2024 que l'année précédente, rapportait lundi un important groupe de lutte contre la pauvreté, alors qu'une partie de l'élite politique et financière mondiale se prépare à son rassemblement annuel à Davos, en Suisse.
Oxfam International, dans sa dernière évaluation des inégalités mondiales programmée à l'ouverture de la réunion du Forum économique mondial, prédit également qu'au moins cinq trillionaire apparaîtront au cours de la prochaine décennie. Il y a un an, le groupe prévoyait qu'un seul trillionaire apparaîtrait pendant cette période.
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Les recherches d'Oxfam renforcent l'avertissement lancé la semaine dernière par le président sortant Joe Biden sur une «dangereuse concentration du pouvoir entre les mains d'un très petit nombre de personnes ultrariches».
Le rapport du groupe, intitulé «L’art de prendre sans entreprendre», indique également que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté n’a pratiquement pas bougé depuis 1990.
Le Forum économique mondial prévoit d’accueillir quelque 3000 participants, dont des chefs d’entreprise, des universitaires, des responsables gouvernementaux et des dirigeants de groupes civiques, lors de sa réunion annuelle dans le village alpin de Davos.
Le président élu Donald Trump, qui s’est rendu à Davos à deux reprises au cours de son premier mandat et, devant prêter serment cette semaine, devrait participer à l’événement du forum par vidéo jeudi. Il défend depuis longtemps l’accumulation de richesses – y compris la sienne – et compte le multimilliardaire Elon Musk parmi ses principaux conseillers.
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«Ce que vous voyez en ce moment, c’est un président milliardaire qui prête serment aujourd’hui, soutenu par l’homme le plus riche. C’est donc en quelque sorte le joyau de la couronne des oligarchies mondiales», a déclaré Amitabh Behar, directeur exécutif d’Oxfam International, dans une entrevue.
«Le problème n'est pas un individu en particulier. C’est le système économique que nous avons créé dans lequel les milliardaires sont désormais en mesure de façonner les politiques économiques et sociales, ce qui leur donne finalement de plus en plus de bénéfices», a-t-il ajouté.
Oxfam a appelé les gouvernements à taxer les plus riches pour réduire les inégalités et l’extrême richesse, et à «démanteler la nouvelle aristocratie».
Le groupe a appelé à des mesures telles que le démantèlement des monopoles, le plafonnement des salaires des PDG et la réglementation des entreprises pour s’assurer qu’elles versent des «salaires décents» aux travailleurs.
De nombreux investisseurs ont enregistré de solides gains en 2024, avec de bonnes performances pour les grandes entreprises technologiques et les indices boursiers, comme le S&P 500, ainsi que pour le prix de l’or et des cryptomonnaies, comme le Bitcoin.
Oxfam a déclaré que la richesse des milliardaires a augmenté de 2000 milliards $ US l’année dernière, soit environ 5,7 milliards $ US par jour, trois fois plus vite qu’en 2023. Le nombre de milliardaires aurait pour sa part augmenté de 204 pour atteindre 2769, et les 10 hommes les plus riches auraient vu leur richesse augmenter de près de 100 millions $ US par jour en moyenne.
Citant des données de la Banque mondiale, le groupe a souligné que la pauvreté persiste, affirmant que le nombre de personnes vivant avec moins de 6,85 $ US par jour n’a pas changé depuis 1990. Oxfam a utilisé la «Real-Time Billionaire List» de Forbes à la fin novembre pour ses données sur les ultrariches.
En revanche, au moins quatre nouveaux milliardaires sont apparus chaque semaine en 2024, et les trois cinquièmes de la richesse des milliardaires proviennent d’héritages, de monopoles ou de «relations de copinage», selon l’étude.
En moyenne, selon Oxfam, les pays à revenu faible et intermédiaire consacrent près de la moitié de leur budget national au remboursement de leur dette. L’étude note également que l’espérance de vie en Afrique est d’un peu moins de 64 ans, contre plus de 79 ans en Europe.
Malgré l’écart croissant entre les ultrariches et les pauvres, la conférence annuelle de Davos, qui débute officiellement mardi, se concentrera probablement cette année encore sur l'accumulation de profit.
L’essor continu de l’intelligence artificielle comme outil permettant aux entreprises de gagner en efficacité sera également un thème central à Davos, malgré les inquiétudes dans de nombreux secteurs selon lesquelles l’IA pourrait bouleverser de nombreux emplois de cols blancs et déplacer des travailleurs dans un éventail d’industries.
Le retour de Donald Trump pour un second mandat sera probablement sur de nombreuses lèvres à Davos, tout comme les conflits persistants, notamment les guerres en Ukraine et au Soudan, ainsi que l’espoir d’une prolongation du cessez-le-feu qui a commencé dimanche entre le Hamas et Israël.
Les organisateurs du forum ont publié la semaine dernière une enquête menée auprès de 900 experts pour le «Global Risks Report», qui a révélé que les conflits entre pays étaient la principale préoccupation, suivie par les conditions météorologiques extrêmes, les confrontations économiques, la désinformation et la «polarisation sociétale» – un clin d’œil à l’écart entre riches et pauvres.
Comme les années précédentes, des manifestants réclamant plus d’égalité économique, de taxes pour les riches et d’autres revendications sont descendus dans la rue. Certaines routes vers Davos ont été bloquées.