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Une vingtaine de municipalités en Outaouais se mobilisent et participent à une campagne d’affichage pour s’opposer à «l’envahissement du territoire» par l’exploration minière du graphite.
Une vingtaine de municipalités en Outaouais se mobilisent et participent à une campagne d’affichage pour s’opposer à «l’envahissement du territoire» par l’exploration minière du graphite.
Selon un communiqué publié par le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation (RPLPN), l’organisme à l’origine de la campagne, 50 affiches de grand format ont été installées dans 21 municipalités en Outaouais.
Crédit photo | Page Facebook RPLPN Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation
On peut y lire: «Incompatible à l’activité minière».
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Le graphite est utilisé dans la fabrication de véhicules électriques et de batteries de stockage d’énergie et il est abondant dans la MRC de Papineau.
Selon Louis St-Hilaire, porte-parole du Regroupement, «on assiste actuellement à l’équivalent d’une ruée vers l’or dans Papineau» et à une «prolifération de nouveaux “claims” ainsi qu’à du forage intensif» qui ont un impact majeur sur `l’environnement, le territoire et ceux qui l’habitent».
En entrevue avec La Presse canadienne, David Pharand, maire de Duhamel, a dit craindre que «l’industrie récréotouristique, bâtie sur des décennies, soit sacrifiée pour la création de 40 ou 50 emplois».
Il soutient que la majorité des citoyens de la région partagent cette position et que le gouvernement caquiste est au fait de leurs inquiétudes.
Selon le maire de Duhamel, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, avait «promis un gel des claims (les titres d’exploration minière)», mais «l’industrie continue de “claimer“ et ces claims vont créer des droits acquis».
À titre d’exemple, «les résidants du lac Doré entendent présentement des outils miniers explorer un territoire de 25 km carrés, qui couvre la superficie de plusieurs municipalités», a fait valoir le maire Pharand.
Il craint que la demande pour les minéraux critiques provoque «un boom minier» et que les municipalités comme la sienne ne soient bientôt plus capables d’agir pour sauver l’industrie récréotouristique de la région.
«Le gouvernement du Québec et l’industrie minière font beaucoup de publicité sur les minéraux d’avenir. Mais dans ce dossier, c’est aussi de notre avenir dont il est question et on aimerait avoir un mot à dire sur le sujet. Pour l’instant, on n’a aucune écoute du gouvernement et on craint de devenir une région sacrifiée», a ajouté le maire de Duhamel.
Sa municipalité est située à cinq kilomètres du projet La Loutre de l’entreprise Lomiko.
Selon l’entreprise, le projet aurait une durée de vie de 15 ans et pourrait produire annuellement «100 000 tonnes de concentré de graphite à 95 % de carbone, soit un total d’environ 1,5 Mt de concentré de graphite».