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Un octogénaire de la Nouvelle-Écosse porté disparu depuis vendredi aurait été emporté en mer lors du passage de la tempête post-tropicale Fiona, a indiqué lundi la police.
Un octogénaire de la Nouvelle-Écosse porté disparu depuis vendredi aurait été emporté en mer lors du passage de la tempête post-tropicale Fiona, a indiqué lundi la police.
Le détachement de Halifax de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déclaré que Larry Smith, un homme de 81 ans de Lower Prospect, avait été vu pour la dernière fois vendredi soir. Or, la police a mis fin aux recherches intensives menées depuis, car on estime maintenant que l'octogénaire a été emporté par les flots.
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Il s'agit du deuxième décès attribué au passage de la tempête post-tropicale dans les provinces de l'Atlantique. La GRC dans l'ouest de l'île de Terre-Neuve avait confirmé dimanche qu'une femme de 73 ans de Port aux Basques était morte après qu'une onde de tempête record a inondé sa maison, détruit son sous-sol et l'a emportée vers la mer. Son corps a été repêché dimanche, mais son identité n'a pas encore été dévoilée.
Par ailleurs, la cause du décès d'une autre personne, sur l'Île-du-Prince-Édouard, n'a pas encore été déterminée, mais le directeur par intérim de la sécurité publique de cette province a évoqué dimanche«l'utilisation d'une génératrice» pendant la panne d'électricité. Aucun autre détail n'a été fourni.
Par ailleurs, l'impact économique et social de cette tempête n'a pas encore été pleinement évalué dans les Maritimes, l'est du Québec et le sud-ouest de l'île de Terre-Neuve.
Voyez un résumé de la situation au bulletin Noovo Le Fil 17:
Et l'électricité n'avait pas encore été rétablie lundi matin dans 266 000 foyers et entreprises du Canada atlantique. Au plus fort de la tempête, samedi, plus de 500 000 personnes étaient privées d'électricité, dont 80 % des clients de Nova Scotia Power et 90 % des résidants de l'Île-du-Prince-Édouard.
Même si les équipes travaillaient jour et nuit pour réparer les lignes, certaines sociétés de services publics ont averti qu'il pourrait s'écouler plusieurs jours avant que le courant ne soit rétabli partout.
«Nous avons pu commencer à mieux voir certaines de ces zones les plus durement touchées avec des drones et des hélicoptères, et ça confirme l'ampleur des dégâts», a déclaré Matt Drover, porte-parole de Nova Scotia Power, dans un communiqué lundi.
M. Drover a déclaré que le service privatisé devait faire face à des milliers d'arbres tombés sur les lignes électriques, des centaines de poteaux cassés ou penchés, des transformateurs endommagés et des rues bloquées par des débris. Il a déclaré queNova Scotia Poweravait envoyé plus de 1000 techniciens sur le terrain, y compris des équipes du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l'Ontario et de la Nouvelle-Angleterre.
René Roy, rédacteur en chef de l'hebdomadaire de Port aux Basques, «Wreckhouse Press», a déclaré que la communauté était toujours sous le choc, alors que la tempête a emporté dans la mer plusieurs maisons et détruit de nombreuses autres résidences.
La région sud-ouest de l'île de Terre-Neuve est habituée aux tempêtes majeures, a déclaré M. Roy, mais l'impact de Fiona était différent de tout ce que la communauté a jamais vu. «Pour la première fois, tout le monde en ville a craint pour sa vie, a-t-il dit. Maintenant, 200 personnes sont sans logement.»
La ministre de la Défense, Anita Anand, a confirmé lundi que le NCSM Margaret-Brooke, l'un des nouveaux navires de patrouille militaire dans l'Arctique, effectuera des contrôles dans de petites communautés le long de la rive sud de Terre-Neuve.
Pendant ce temps, des membres des Forces armées canadiennes sont déployés pour aider aux efforts de rétablissement.
La ministre Anand a confirmé que Terre-Neuve, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard auraient droit chacune au soutien d'une centaine de militaires, dont certains sont déjà sur place. Elle a indiqué lundi que des ressources additionnelles pourraient être déployées si des provinces en faisaient la demande.
Pour ce qui est du Québec, la ministre Anand et sa collègue Diane Lebouthillier, députée fédérale locale, ont indiqué lundi matin qu'il n'y avait pas eu pour l'instant de demandes pour une aide de l'armée.
«Les Rangers sont nos oreilles sur le terrain et ils sont là dans toutes les provinces pour nous dire ce dont les populations ont besoin, a indiqué la ministre Anand. En ce moment, ils ne disent pas que c'est nécessaire pour nous d'être là (aux Îles-de-la-Madeleine), mais nous sommes toujours en contact avec eux et surtout avec le gouvernement provincial.»
La députée Lebouthillier a indiqué qu'elle avait parlé au téléphone «avec différents partenaires au niveau des Îles-de-la-Madeleine».
«On me disait qu'on a eu des cellules de crise qui ont été très bien organisées (…) et que pour l'instant, on n'avait pas ce besoin-là d'avoir des aides supplémentaires», a indiqué la députée fédérale de Gaspésie--Les Îles-de-la-Madeleine.
M. Trudeau a aussi promis que le gouvernement fédéral «va continuer d'être là pour appuyer (les gens des Îles-de-la-Madeleine) comme on appuie tout le monde dans la région».
«Je sais qu'ils sont aussi habitués aux tempêtes, mais celle-ci, elle a frappé fort.»
Dans l'Île-du-Prince-Édouard, la tempête a quitté Stanley Bridge samedi en emportant la route principale. Les perspectives de la petite ville se sont soudainement assombries, principalement à cause des dommages causés aux bateaux de pêche, emportés comme des modèles réduits jusqu'au milieu de la route par une «onde de tempête».
Le pont qui a donné son nom à la ville a été submergé par les eaux de crue samedi matin, alors que Fiona s'abattait sur la région, raconte Phyllis Carr, propriétaire du «Carr's Oyster Bar».
La voix de Mme Carr se brise lorsqu'elle constate les dommages causés par la tempête dans cette petite communauté sur la côte nord de l'Île-du-Prince-Édouard.
«C'est très triste pour ceux d'entre nous qui ont vécu ici toute notre vie, et nos parents avant nous», a-t-elle déclaré devant un spectacle devenu trop familier dans les villes et villages du Canada atlantique et de l'est du Québec, frappés de plein fouet en fin de semaine par les «restes» de l'ouragan Fiona.
«Notre vie va changer maintenant autour de notre port, de notre marina, pour notre village de pêcheurs, et pour nos pêcheurs.»
Dans la ville voisine de Summerside, des rafales ont atteint 140 km/h. À East Point, les vents ont atteint 149 km/h, soit la puissance d'un ouragan de catégorie 1.
Le ministre fédéral de la Protection civile, Bill Blair, précisait dimanche que le besoin immédiat était de fournir de la nourriture et un abri aux personnes déplacées par la tempête, c'est pourquoi le gouvernement fédéral égalera les dons à la Croix-Rouge canadienne.
Il a ajouté qu'Ottawa travaillera avec les provinces afin de déterminer ce qui est nécessaire pour apporter un soutien financier aux sinistrés.
Le Nouveau-Brunswick a déjà annoncé un programme d'aide financière en cas de catastrophe. On s'attendait à ce que la Nouvelle-Écosse fasse de même lundi.
M. Blair a déclaré qu'il faut avant tout rétablir le courant et les services publics, mais aussi dégager les routes pour distribuer les fournitures essentielles.
Bien qu'il soit encore trop tôt pour dresser un bilan économique du passage de Fiona dans l'est du pays, l'impact de la tempête post-tropicale sera considérable pour certains secteurs du Canada atlantique.
Alex Docherty, producteur de pommes de terre à Elmwood, dans l'Île-du-Prince-Édouard, estime déjà que les dommages atteindront environ 500 000 $ sur sa seule terre.
M. Docherty rappelle que trois de ses bâtiments d'entreposage de machinerie agricole ont été détruits par les vents `de force ouragan', tout comme les granges de plusieurs agriculteurs autour de sa ferme.
Il souligne par ailleurs que ces dommages surviennent au moment même où de nombreux producteurs s'apprêtaient à récolter leurs pommes de terre.
À Sydney, en Nouvelle-Écosse, Marlene Usher, directrice générale du port, raconte qu'elle a dû annoncer lundi à trois navires de croisière qu'ils ne pourraient pas accoster cette semaine.
Au total, selon Mme Usher, 12 paquebots ont maintenant annulé leur visite à Sydney à cause de Fiona, une perte de plus d'un million de dollars de revenus pour le port et diverses entreprises locales.