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Une étude de Concordia menée à travers le monde démontre que 17 % des sites gouvernementaux et 37 % des applications Android utilisées par les gouvernements contenaient des technologies de suivi de Google.
Les technologies de suivi sont bien présentes au sein des applications mobiles et les sites Webs commerciaux. C’est un fait, les grandes entreprises comme Facebook et Google dépendent de ces technologies de suivi. Qu’en est-il de la façon de faire des gouvernements à travers le monde?
Des chercheurs de Concordia, dont Mohammad Mannan, professeur agrégé à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de Concordia de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, ont effectué des analyses de protection des renseignements personnels et de sécurité informatique sur plus de 150 000 sites Web gouvernementaux répartis dans 206 pays et plus 1 150 applications Android utilisées dans 71 pays.
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Ils ont constaté que 17 % des sites gouvernementaux et 37 % des applications Android utilisées par les gouvernements contenaient des technologies de suivi de Google. Ils ont également déterminé que plus du quart des applications Android, soit 27 %, laissent fuir des renseignements sensibles que des tiers ou d’éventuels pirates peuvent utiliser à leur guise.
Enfin, ils ont repéré 304 sites et 40 applications signalés comme malveillants par VirusTotal, un site Web voué à la sécurité Internet.
«Les résultats sont surprenants », affirme Mohammad Mannan. «Comme les sites gouvernementaux sont financés par l’argent des contribuables, ils n’ont pas besoin de vendre des renseignements à des tiers. Et certains États, en particulier dans l’Union européenne, essaient de limiter le recours à des logiciels de suivi par les entreprises. Alors pourquoi permettent-ils la présence de ces logiciels sur leurs propres sites?»
Mohammad Mannan fait remarquer que l’utilisation des technologies de suivi n’est pas toujours intentionnelle.
«Les développeurs gouvernementaux utilisent selon toute vraisemblance des suites logicielles existantes lorsqu’ils construisent les sites, ainsi que des applications qui contiennent des scripts de suivi ou des liens menant à des plateformes de médias sociaux comportant des technologies de suivi, comme Facebook ou Twitter», précise-t-il.
Dans d’autres cas, M. Mannan dénonce le fait que des utilisateurs soient mis à risque sans en avoir le choix. Il cite notamment l’obligation pour certaines personnes de recourir aux portails gouvernementaux pour accomplir certaines tâches comme payer leurs impôts ou demander des soins médicaux.
«Les gouvernements sont de plus en plus conscients des menaces à la vie privée qui existent en ligne, mais en même temps, ils laissent la porte ouverte à d’éventuelles atteintes à la vie privée dans leurs propres services Web», déplore-t-il.
Mohammad Mannan presse les gouvernements de procéder fréquemment à une analyse exhaustive de leurs propres sites et applications, dans le but d’assurer la protection de la vie privée des utilisateurs et par souci de se conformer à leurs propres lois.