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Les dentistes n'auront plus besoin de s'inscrire auprès du gouvernement pour prodiguer des soins aux patients couverts par le Régime canadien.
Afin de convaincre les dentistes qui hésitent à adhérer au régime fédéral de soins dentaires, le ministre de la Santé a annoncé lundi que les dentistes peuvent désormais «s'initier» au programme avant de s'engager pleinement.
Le changement a été annoncé pour la première fois en avril, après que les associations dentaires eurent exprimé leurs inquiétudes concernant la conception du programme et que leurs membres tardaient à s'inscrire pour prodiguer des soins.
«Il est essentiel que tous les prestataires du pays soient inscrits», a déclaré lundi le ministre de la Santé, Mark Holland, lors d'une conférence de presse en Nouvelle-Écosse.
Jusqu'à présent, un peu moins de 50% des professionnels dentaires au Canada se sont inscrits, a-t-il précisé.
La Nouvelle-Écosse est particulièrement «en retard» lorsqu'il s'agit de recruter des professionnels dentaires, a ajouté M. Holland, en particulier dans les régions rurales et éloignées.
Et même s'il a annoncé que les inscriptions avaient commencé à augmenter, le ministre espère que le nouveau processus permettra à davantage de dentistes d'accepter la nouvelle couverture gouvernementale.
Le programme était une condition du pacte politique des libéraux avec les néo-démocrates et s'adresse aux personnes non assurées dont le revenu familial est inférieur à 90 000$ par année.
Depuis des mois, les dentistes s'inquiètent de l'impact du programme sur leurs entreprises. Le gouvernement l'a modifié en conséquence, mais le mois dernier, M. Holland a laissé entendre que les associations dentaires «recherchaient activement» les problèmes.
Cette dernière modification au programme donnerait aux prestataires la liberté de participer sans avoir à s'inscrire. Concrètement, elle permettrait aux dentistes de soumettre des réclamations de manière ponctuelle sans avoir à s'inscrire officiellement en tant que prestataire.
M. Holland affirme qu'une fois qu'ils auront essayé le programme, ils verront à quel point il est simple et direct de participer.
Le nouveau processus ne répond pas au cœur des préoccupations des dentistes, car ils doivent quand même accepter les mêmes modalités et conditions dans les deux cas, a affirmé le président de l'Association dentaire canadienne, le Dr Joel Antel.
«Cela ne change vraiment rien», a insisté le Dr Antel, qui n'a pas rejoint le programme dans le cadre de sa propre pratique.
«Les préoccupations soulevées par les associations dentaires auprès du ministre étaient liées à la liste très longue et complexe de modalités qui perturbent grandement le bon fonctionnement d'un cabinet dentaire.»
Le Dr Antel a indiqué que les associations dentaires sont particulièrement préoccupées par la capacité du gouvernement à revenir en arrière et à réévaluer les réclamations ultérieurement.
Le ministre Holland a affirmé que les termes et conditions sont assez standards et que les audits ne seraient effectués qu'en cas de suspicion de fraude.
«Comme tout autre accord, il y a des termes et conditions. Je ne peux pas les faire disparaître. Je serais, à juste titre, mis au pilori s'il n'y avait pas de termes et conditions», a-t-il rappelé.
Les associations dentaires ont également demandé au gouvernement d'informer de manière proactive les patients que leur couverture n'est pas gratuite et qu'ils devront probablement payer de leur poche une partie du service.
Le porte-parole conservateur en matière de santé a décrit le programme comme «truffé de chaos, d'arriérés et de formalités administratives».
Mais M. Holland a insisté sur le fait que le projet avait connu un succès remarquable.
«Chaque pas en avant, chaque nouveau patient vu représente un énorme succès», a déclaré le ministre Holland. «Je pense que nous devons nous concentrer sur ces progrès constants et réguliers.»
Le gouvernement a traité près de 250 000 réclamations de soins dentaires pour les personnes âgées inscrites au programme depuis le lancement de la couverture en mai.
L'éligibilité a été récemment élargie et jusqu'à présent, environ 10 000 personnes handicapées et 25 000 enfants ont demandé une couverture.