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Le gouvernement Trudeau injecte 100 millions $ supplémentaires destinés au Québec dans un programme visant à loger les demandeurs d'asile.
Le gouvernement Trudeau injecte 100 millions $ supplémentaires destinés au Québec dans un programme visant à loger les demandeurs d'asile.
La somme fait partie d'une enveloppe de 362,4 millions $ pour le Programme d'aide au logement provisoire annoncée mercredi par le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller.
Les fonds seront répartis dans l'ensemble du pays, ce qui signifie que le Québec recevra 27,6 % de la somme.
Le montant est largement inférieur à ce que réclame la province sous forme d'un remboursement. Le premier ministre François Legault demandait il y a deux semaines qu'Ottawa écrive un chèque de 470 millions $ pour les coûts de l'accueil des demandeurs d'asile en 2021 et 2022, et qu'il fasse de même pour les années subséquentes.
M. Legault affirmait que le nombre de demandeurs d'asile arrivant au Québec est «excessif» et que la situation est devenue «insoutenable» si bien que la province est sur le point d'atteindre son «point de rupture».
De récentes données publiées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada confirmaient que le Québec a enregistré 45,5% de toutes les demandes d'asile reçues au pays en 2023.
Questionné à ce sujet, le ministre Miller a plaidé que la proportion de la somme allant au Québec est supérieure à son poids démographique dans la fédération, qui est de 22,1%, et qu'«il y a d'autres sommes d'argent qui sont versées envers Québec, qui font l'envie d'autres provinces».
«Alors il y a d'autres ajustements à faire quand on fait ce calcul», a-t-il insisté.
M. Miller a refusé de dire s'il juge que les demandes du Québec sont raisonnables. «On a aussi des demandes envers le Québec, mais ça ne se fait pas nécessairement sur la place publique», a-t-il déclaré. Il promet cependant qu'Ottawa aura «d'autres discussions» avec la province quant au reste des sommes réclamées.
Et alors que Québec appelait à une répartition plus «équitable» des demandeurs d’asile sur l’ensemble du territoire canadien, «par exemple» en les déplaçant vers d'autres provinces «par autocar», M. Miller a rétorqué qu'Ottawa n'entend pas traiter ces gens «comme du bétail, puis les mettre n'importe où».
Le ministre québécois responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, a parlé mercredi d'un «premier versement».
«On va prendre ce premier versement, mais il va falloir qu'il y ait un remboursement qui soit complet, parce que les centaines de millions qu'on a déboursés pour accueillir les demandeurs d'asile, et c'est important de le faire, ont été engagés par les Québécois, par le gouvernement du Québec pour prendre soin de milliers, de milliers, de milliers de personnes. Un afflux incroyable de personnes, du fait des politiques fédérales», a affirmé M. Roberge en entrevue à CPAC Tv.
«Ce ne serait pas normal d'obtenir un remboursement partiel de cette manière-là, et de s'arrêter en si bon chemin», a-t-il ajouté.
En mêlée de presse, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a jugé que les fonds annoncés mercredi n'ont «rien à voir» avec la demande, qui touche au passé et non au futur.
Il juge surtout que le gouvernement fédéral se comporte «comme un mauvais payeur, pas fiable et indigne de confiance».
«Tu me dois 470 millions $, donne-moi 470 millions $. Je vais faire ce que je veux avec», a-t-il lancé.