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Un communiqué du cabinet du ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, annonce la signature d'un accord technique avec la Commission internationale pour les personnes disparues.
Ottawa versera 2 millions $ à une organisation internationale afin d'offrir aux communautés autochtones diverses options pour identifier d'éventuels restes humains enterrés à proximité d'anciens pensionnats fédéraux.
Un communiqué du cabinet du ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, annonce la signature d'un accord technique avec la Commission internationale pour les personnes disparues, qui a son siège à La Haye, aux Pays-Bas.
Cette organisation travaille dans différents pays pour contribuer à identifier les restes de ceux qui ont disparu ou ont été tués à la suite de conflits armés, à cause de violations des droits de la personne ou dans des catastrophes naturelles, comme la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic en 2013.
Le ministre Miller explique que les communautés autochtones de partout au Canada mènent la tâche «difficile et importante» de découvrir la vérité sur les sites des anciens pensionnats. Il promet que le gouvernement canadien continuera de soutenir les communautés autochtones dans ce processus, qu'elles choisissent ou non d'utiliser les services d'experts de la Commission internationale pour les personnes disparues.
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Le cabinet du ministre Miller indique que cette Commission entreprendra une campagne de sensibilisation à travers le pays auprès des communautés autochtones intéressées par différentes options pour permettre d'identifier ou de rapatrier les restes éventuels d'enfants qui avaient été forcés de fréquenter des pensionnats fédéraux.
Cette commission internationale offrira son expertise en matière d'analyse d'ADN et d'autres approches médico-légales, puis préparera un rapport final pour le gouvernement fédéral, indique le cabinet du ministre. On assure que le travail de cette organisation sera indépendant du gouvernement et que des facilitateurs autochtones locaux dirigeront chaque étape du processus, afin de s'assurer que les discussions se déroulent avec la sensibilité requise.
Ainsi, les membres de la communauté anichinabée de Minegoziibe, au Manitoba, sont dans une «impasse» sur la façon de procéder, après la découverte d'anomalies sur les images radar, qui pourraient être des tombes anonymes ou des restes de leurs proches, a déclaré le chef Derek Nepinak.
«Nous en sommes maintenant au point où des membres de la communauté nous demandent de commencer à exhumer les restes, et nous avons besoin d'aide, d'assistance _ et les meilleures pratiques pourraient nous aider à aller dans la bonne direction.»
La communauté a trouvé l'an dernier 14 «anomalies» sous une église près de l'ancien pensionnat de Pine Creek, après que des survivants ont relaté des «histoires d'horreur» survenues dans le soubassement.
Le pensionnat de Pine Creek a accueilli de jeunes Autochtones de 1890 à 1969 dans quelques bâtiments disséminés sur un grand terrain. Le Centre national pour la vérité et la réconciliation a documenté 21 décès d'enfants à ce pensionnat et les survivants évoquent depuis longtemps des cas d'agressions diverses.
D'autres anomalies ont été découvertes grâce au géoradar autour de l'ancien pensionnat. Le chef Nepinak a déclaré que la communauté avait demandé à la Gendarmerie royale du Canada de traiter la zone comme une scène de crime, mais il n'y a pas eu beaucoup de développement sur ce front. La communauté s'est également entretenue avec Kimberly Murray, l'interlocutrice spéciale indépendante pour les enfants disparus et les tombes et les sépultures anonymes, qui a fourni quelques conseils.
Le chef Nepinak a déclaré que le réseau d'experts et de communautés qui analysent actuellement d'éventuelles tombes anonymes au Canada en est encore à ses balbutiements. Selon lui, il devrait y avoir une meilleure pratique collective ou une approche politique pour les communautés qui effectuent ce travail difficile et traumatisant.
Il a ainsi déclaré que sa communauté accueillerait favorablement l'aide de l'organisation internationale. «Nous voulons savoir à qui nous pouvons faire appel, à qui nous pouvons faire confiance.»
La Presse Canadienne avait rapporté pour la première fois en novembre dernier que des représentants du gouvernement envisageaient de faire appel à cette organisation internationale pour l'aider dans ce dossier, selon une note d'information fortement caviardée obtenue en vertu des lois fédérales sur l'accès à l'information.
Le document interne indiquait que les Premières Nations recherchaient une stratégie nationale pour s'occuper des tombes anonymes et que les responsables estimaient que cette commission était une voix de confiance à ce chapitre.
À l'époque, Kimberly Murray, l'interlocutrice spéciale indépendante dans ce dossier, avait exprimé des inquiétudes, car il n'était pas clair si cette demande d'aide provenait des communautés autochtones elles-mêmes.
L'ancienne directrice de la Commission de vérité et réconciliation, qui a enquêté sur le système des pensionnats fédéraux, a été nommée à son poste en juin 2022 pour conseiller le gouvernement sur la manière de protéger d'éventuels lieux de sépulture non marqués.
Les Premières Nations de l'Ouest canadien et de l'Ontario utilisent la technologie des radars à pénétration du sol pour rechercher d'éventuelles tombes non marquées autour d'anciens pensionnats.
La Commission de vérité et réconciliation a estimé qu'environ 6000 enfants autochtones étaient morts alors qu'ils étaient forcés de fréquenter ces institutions financées par le gouvernement fédéral et tenues par des communautés religieuses.