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«On se sent ignorés», a dit un survivant d'un pensionnat autochtone à François Legault vendredi, au cours d'une cérémonie de commémoration en Abitibi.
«On se sent ignorés», a dit un survivant d'un pensionnat autochtone à François Legault vendredi, au cours d'une cérémonie de commémoration en Abitibi.
«Je peux vous promettre que si je suis choisi (aux élections), on va passer plus de temps avec vous», a répondu M. Legault à Johnny Wylde.
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Le chef caquiste a interrompu sa campagne brièvement pour prendre part, à titre de premier ministre, à cette cérémonie de vérité et de réconciliation à un ancien pensionnat autochtone à Saint-Marc-de-Figuery.
«Les partis n'en parlent pas assez, on est oublié, à quelque part, on parle juste des Québécois», a renchéri Édouard Kistabish après la cérémonie.
«Ça va au ralenti, ça va prendre du temps avant qu'on fasse confiance, de notre côté. On a trop vécu de rejet.»
La cérémonie s'inscrit dans la foulée de la découverte, en 2021, des restes de 215 enfants au pensionnat de Kamloops, en Colombie-Britannique.
Le pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery a existé de 1955 à 1973, mais il a été rasé par la suite.
Il ne reste plus qu'une plaque commémorative, devant quelques marches de béton, et des panneaux explicatifs, avec des dizaines de paires de souliers d'enfants, un symbole des enfants dont la vie a été dérobée dans ces pensionnats.
«J'ai mangé beaucoup de volées, je défendais les autres, a témoigné M. Kistabish. Ce n'était pas tous les gars qui mangeaient la claque. C'était moi».
Il a aussi laissé entendre que «certains soirs, le frère (un religieux) venait chercher un petit gars».
«Dire que des enfants étaient amenés de force dans des pensionnats, avec tout ce que vous dites [...], ça a été un drame humain», a reconnu M. Legault.
«Le premier pas, c'est reconnaître la vérité, même si c'est douloureux et gênant. La deuxième partie, c'est la réconciliation: on a le devoir de tisser des relations d'égal à égal, de nation à nation.»
Le Parti libéral et Québec solidaire ont demandé de faire de la Journée nationale de vérité et de réconciliation un jour férié, mais le Parti québécois ne s'est pas prononcé.
En mêlée de presse à Montréal, la cheffe libérale Dominique Anglade a soutenu qu'un gouvernement Anglade ouvrirait le dialogue avec les communautés autochtones, reconnaîtrait l'existence du racisme systémique et adopterait le Principe de Joyce.
«Ça enverrait un message très fort de véritable volonté d'aller vers cette réconciliation dont on a tant besoin collectivement», a affirmé Mme Anglade, qui passera la dernière journée de la campagne électorale, dimanche, à Kuujjuaq, en compagnie de son candidat Tunu Napartuk.
En avant-midi, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, était incapable de fournir une réponse claire à savoir si sa formation appuyait l'idée de faire de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation une journée fériée. Malgré ses conseillers qui hochaient de la tête, il paraissait hésitant. «On est favorable, mais je dois vérifier si nous avons pris position pour spécifier une journée spécifique.»
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, estime toujours pertinent que Québec emboîte le pas au fédéral et reconnaisse le 30 septembre de chaque année comme un jour férié.
Selon lui, il est important de «marquer un temps d'arrêt» pour se rappeler des injustices passées et réfléchir sur la suite des choses dans les relations avec les Autochtones.
«Comment on travaille avec les peuples autochtones, de nation à nation? Comment on se réconcilie? Comment on s'assure que nos frères et nos sœurs autochtones quand ils vont dans un hôpital, ils se sentent en sécurité? Ce sont des questions qu'on se pose rarement comme Québécois et Québécoises», a-t-il dit.
Le chef caquiste François Legault s'engage à déposer un projet de loi pour défendre et promouvoir les langues autochtones.
En mêlée de presse vendredi à Amos lors de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, M. Legault a dit qu'il voulait en quelque sorte une «loi 101» pour les Autochtones.
Son gouvernement avait pourtant été durement critiqué par les Autochtones quand il avait adopté sa réforme qui renforce la loi 101, parce qu'ils réclamaient d'en être exemptés pour protéger leurs propres langues.
Des langues autochtones au Québec sont menacées et des membres des communautés craignent de les voir disparaître.
Les langues autochtones sont «dans une situation bien plus critique que le français», a admis le chef de la CAQ vendredi.
«`Je suis prêt à faire des efforts, même à investir. Si j'étais à leur place, ce serait important de protéger ces langues.»
L'appui pourrait prendre diverses formes, que ce soit du temps additionnel réservé à l'apprentissage des langues, ou l'embauche d'enseignants.
«On est ouvert à en discuter avec eux (les représentants des communautés). Il faut aider les communautés pour que les enfants gardent les langues originales autochtones.»