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Des représentants de la FIQ se sont fait traiter de «vendus» par certains de leurs membres, se sont fait demander s'ils avaient reçu des pots-de-vin pour faire accepter l'entente de principe sur le renouvellement de la convention collective.
Des représentants de la FIQ se sont fait traiter de «vendus» par certains de leurs membres, se sont fait demander s'ils avaient reçu des pots-de-vin pour faire accepter l'entente de principe sur le renouvellement de la convention collective, après que Québec eut annoncé qu'il était prêt à consacrer 1 milliard $ à des mesures visant à ramener des infirmières dans le réseau public.
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C'est ce que le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Patrick Guay, a relaté au Tribunal administratif du travail, jeudi.
Le Tribunal entend la plainte de la FIQ, qui allègue une ingérence dans les activités syndicales et une négociation de mauvaise foi de la part du gouvernement du Québec, à cause de l'arrêté ministériel 071. Celui-ci prévoyait diverses mesures pour ramener des infirmières à temps plein dans le réseau public, dont des primes de 15 000 $.
La FIQ fonde aussi ses plaintes sur des déclarations faites par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui ont nui à la crédibilité de l'organisation syndicale, l'ont «fragilisée», voire «ébranlée», a témoigné celle qui a été présidente par intérim de la FIQ, Nathalie Lévesque.
Ces primes d'attraction et de rétention n'avaient pas été négociées. La FIQ en a pris connaissance lors de la conférence de presse du gouvernement du Québec à l'automne 2021. Pourtant, elle venait de conclure une entente avec Québec sur le renouvellement de sa convention collective.
Deux témoins de la FIQ ont raconté que lorsque l'entente de principe a finalement été conclue avec Québec, après des mois de négociation, ils s'étaient fait dire qu'il n'y avait plus d'argent dans les coffres, que la FIQ avait «vidé la sacoche».
Et les représentants de la FIQ avaient rapporté cette affirmation gouvernementale à leurs membres, lorsqu'ils avaient eu à voter sur cette entente de principe.
Or, c'est dans les semaines qui ont suivi que Québec a annoncé, en conférence de presse, qu'il était prêt à consacrer 1 milliard $ à diverses mesures pour ramener les infirmières dans le réseau public.
Les représentants de la FIQ ont alors été vertement critiqués par des syndicats locaux et des membres, a relaté M. Guay. Ils se faisaient reprocher de n'être pas allé chercher ce milliard de dollars supplémentaire durant la négociation de la convention collective.
Qui plus est, le ministre Dubé a empiré les choses en affirmant, lors d'une conférence de presse, que si ces primes ne suscitaient pas tant d'intérêt, c'était à cause de la FIQ, qui disait à ses membres de ne rien signer. Le ministre avait aussi affirmé que la FIQ revendiquait les primes de 15 000 $ pour les déléguées syndicales, avant même de vouloir discuter des primes pour les infirmières sur le terrain.
La perte de crédibilité de la FIQ a alors été «énorme», a raconté M. Guay. L'information que l'on donnait désormais aux membres était mise en doute, a raconté Mme Lévesque. «Un climat de méfiance s'est installé à tous les niveaux de l'organisation.»