Début du contenu principal.
«La vaccination avec une infection antérieure donne une très bonne protection», a résumé l'auteure principale de l'étude, la docteure Sara Carazo de l'Institut national de santé publique du Québec.
Une troisième dose de vaccin contre la COVID-19 n'offrait aucune protection supplémentaire aux travailleurs de la santé qui avaient été infectés par le variant Omicron, puis qui avaient reçu deux doses d'un vaccin à ARN messager, démontre une étude à laquelle ont collaboré de multiples chercheurs québécois.
Cette «protection hybride» semblait protéger ces travailleurs face à une réinfection par Omicron et ses sous-variants, et ce pendant une période prolongée, écrivent les chercheurs dans les pages du journal médical The Lancet: Infectious Diseases.
«La vaccination avec une infection antérieure donne une très bonne protection», a résumé l'auteure principale de l'étude, la docteure Sara Carazo de l'Institut national de santé publique du Québec.
À lire également : COVID-19: Québec signale 20 nouveaux décès et une légère hausse des hospitalisations
Si cette protection persiste face à de prochains variants, ajoutent les auteurs, de futures doses de vaccin pourraient n'être que d'une utilité limitée pour les gens qui disposent d'une telle immunité hybride.
L'étude a porté sur la totalité des travailleurs et travailleuses de la santé (médecins, infirmières, pharmaciens et autres) âgés de 18 ans et plus qui travaillent au sein du réseau public du Québec. Les chercheurs ont comparé les participants qui ont reçu un résultat positif à un test de dépistage du coronavirus pendant la période de l'étude à ceux qui ont reçu un résultat négatif.
Ils ont ensuite examiné le statut vaccinal des participants, puis déterminé combien d'entre eux avaient été réinfectés par le variant BA.2 après une infection initiale par le variant BA.1 (Omicron).
Environ 3 % des participants infectés présentaient une infection initiale et deux doses de vaccin, et environ 4 % une infection initiale et trois doses de vaccin.
Parmi les sujets infectés par le variant Omicron avant de recevoir deux doses de vaccin à ARN messager, le risque de réinfection par le BA.2 était réduit de 96 %, et le risque de réinfection symptomatique de 98 %. L'ajout d'une troisième dose de vaccin n'améliorait pas cette protection, qui durait au moins cinq mois après l'infection primaire.
«Omicron a changé complètement le portrait, a dit la docteure Carazo. La proportion de la population infectée par Omicron était tellement grande que l'effet de cette infection sur la protection devient très important pour la santé publique.»
La vaccination reste toujours la meilleure arme dont on dispose face au virus, a-t-elle ajouté, surtout pour les gens qui n'ont pas eu d'infection antérieure ou dont l'infection antérieure s'est produite avant l'arrivée du variant Omicron.
Les auteurs de l'étude soulignent que leurs travaux ont porté sur des travailleurs de la santé âgés de 18 ans et plus; il serait donc difficile d'extrapoler leurs résultats pour des enfants, des aînés ou des individus immunosupprimés.
De même, on ne sait pas avec certitude si la protection notée face à une réinfection par le variant BA.2 persisterait face aux nouveaux variants, comme le BA.4 et le BA.5. Des études préliminaires menées au Portugal et au Qatar concluent toutefois que la protection hybride conférée par une infection au BA.1 et la vaccination demeure élevée, se chiffrant entre 76 % et 80 %.