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Environnement

Une corrélation entre les incendies et les inondations en Nouvelle-Écosse

Il existe une corrélation entre la hausse des températures, les incendies de forêt et les précipitations plus abondantes, a indiqué Kent Moore, professeur de physique atmosphérique à l'Université de Toronto.

Des voitures abandonnées dans le stationnement d'un centre commercial sont vues dans les eaux de crue à la suite d'un événement pluvieux majeur à Halifax le 22 juillet 2023.
Des voitures abandonnées dans le stationnement d'un centre commercial sont vues dans les eaux de crue à la suite d'un événement pluvieux majeur à Halifax le 22 juillet 2023.

Source

La Presse canadienne
La Presse canadienne

Les traces du changement climatique sont omniprésentes dans la météo survoltée qui a été observée cette année en Nouvelle-Écosse – et dans le reste du pays – des incendies de forêt qui font rage aux inondations dévastatrices.

Une série d'orages violents ont déversé jusqu'à 250 millimètres de pluie sur la Nouvelle-Écosse la fin de semaine dernière, tuant au moins deux personnes et endommageant des infrastructures dans toute la province. Il y a environ deux mois, près de 250 kilomètres carrés de terres ont été brûlés par des incendies de forêt records. La province connaît également des températures estivales plus chaudes que d'habitude.

Il existe une corrélation entre la hausse des températures, les incendies de forêt et les précipitations plus abondantes, a indiqué Kent Moore, professeur de physique atmosphérique à l'Université de Toronto.

La hausse des températures conduit à des conditions plus sèches, augmentant le risque d'incendies de forêt, a-t-il dit. Mais le temps plus chaud augmente également la capacité de l'atmosphère à retenir l'humidité, entraînant des averses plus fortes qui peuvent provoquer des inondations.

La Nouvelle-Écosse est environ deux degrés plus chaude que d'habitude pour cette période de l'année, a ajouté M. Moore. Et à mesure que la Nouvelle-Écosse et le reste de la planète se réchauffent, la capacité de l'atmosphère à retenir la vapeur d'eau augmente, a-t-il expliqué.

«La vapeur d'eau est ce qui produit les nuages et produit également la pluie. C'est comme un moteur pour le temps», a soutenu M. Moore.

La dernière fois que la Nouvelle-Écosse a reçu plus de 250 millimètres de pluie – 296 mm étaient tombés les 15 et 16 août 1971 – c'était quand l'ouragan Beth avait frappé la province. Mais la Nouvelle-Écosse n'aura peut-être pas à attendre encore 50 ans pour un événement météorologique similaire, prédit M. Moore, car les conditions météorologiques extrêmes deviennent plus fréquentes.

«Les scientifiques prédisent depuis de très nombreuses années qu'à mesure que nous continuerons à pomper des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, nous allons assister à un réchauffement, et cela conduira probablement à des conditions plus extrêmes», a-t-il rappelé.

«Lorsque nous parlons de réchauffement climatique, les impacts de ce changement ou de cette augmentation de température, c'est que nous allons voir plus de fluctuations, nous allons voir des événements extrêmes – des événements de sécheresse extrême, et aussi des événements de pluie extrêmes. Et c'est ce que la Nouvelle-Écosse a vu jusqu'à présent cette année.»

Chacun des événements météorologiques – incendies de forêt, chaleur et inondations – est inhabituel et chacun ne suit pas nécessairement l'autre, a déclaré John Clague, professeur de géosciences à l'Université Simon Fraser, à Burnaby, en Colombie-Britannique.

«Mais notre climat changeant a un impact sur chacun d'eux», a-t-il indiqué.

«Vous commencez à voir apparaître l'image que notre climat changeant joue un rôle dans le nombre et la gravité de ces événements. Il devient de plus en plus difficile de nier que cela se produit.»

Des records de chaleur

Joseph Desloges, professeur au département des sciences de la Terre de l'Université de Toronto, affirme que la planète est en bonne voie d'enregistrer l'une des années les plus chaudes depuis que les scientifiques ont commencé à documenter les températures.

«Ne vous y trompez pas, a-t-il dit. Il y a déjà eu des vagues de chaleur tout au long de l'histoire, mais c'est la persistance et la nature extrême de certaines d'entre elles qui sont préoccupantes.»

Alors que le changement climatique entraînera une «atmosphère plus énergique», a-t-il dit, cette année on vit un double coup dur avec El Niño – caractérisé par des températures plus chaudes et des conditions plus humides – et le réchauffement climatique.

John Clague a déclaré que des océans plus chauds sont impliqués dans les fortes pluies, de la tempête post-tropicale Fiona, qui a frappé les Maritimes en septembre 2022, aux inondations de la fin de semaine.

«Nous avons toujours eu des tempêtes qui viennent de l'Atlantique et du Pacifique, a-t-il expliqué. Mais si l'air est plus chaud, il peut contenir plus d'humidité. Lorsque ces masses d'air chargées d'humidité atteignent le littoral, elles vont déverser plus de pluie et vous aurez une plus grande probabilité d'inondations plus graves que normalement.»

M. Moore a dit que chaque région du Canada connaît actuellement ses propres conditions météorologiques extrêmes, des températures record aux incendies de forêt, en passant par les précipitations. Montréal a été inondée par de fortes pluies il y a environ deux semaines, et des incendies de forêt en Colombie-Britannique et en Alberta ont été mortels pour les pompiers, la fumée des incendies atteignant certaines parties des États-Unis.

Que se passe-t-il à plus de 1,5 degré?

Le Canada et 196 autres pays ont convenu de fixer des objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour empêcher la planète de se réchauffer de plus de deux degrés Celsius en moyenne par rapport aux niveaux préindustriels dans l'accord de Paris de 2015.

Les scientifiques du monde entier ont mis en garde contre les conditions météorologiques extrêmes alors que les températures mondiales augmentent de plus de 1,5 degré Celsius, a déclaré M. Moore.

«Nous sommes en dessous de 1,5 °C et nous assistons à ces événements extrêmes. Que se passe-t-il à 1,5 ou deux degrés?», s'est-il questionné.

«C'est ce dont nous devons vraiment nous préoccuper.»

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La Presse canadienne
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