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Des étudiantes en nutrition de l’Université de Montréal iront à la rencontre d’aînés pour les aider à mieux s’alimenter, dans le cadre d’un nouveau projet de transfert de connaissances.
Des étudiantes en nutrition de l’Université de Montréal iront à la rencontre d’aînés pour les aider à mieux s’alimenter, dans le cadre d’un nouveau projet de transfert de connaissances dont les retombées profiteront éventuellement à toutes les personnes âgées de la province.
Les premiers participants au projet sont les quelque 700 retraités autonomes de l’ensemble Sélection Retraite Rosemont. Ces aînés ont été sondés en décembre dernier quant à leurs sujets d’intérêt et leurs questions par rapport à l’alimentation.
Conclusion: ils s’intéressent surtout au calcium et aux protéines, et ce sont donc ces sujets qui seront abordés par les étudiantes de l’université montréalaise.
«L’objectif de notre projet, c’est de cocréer, en collaboration avec les étudiants et les aînés, du matériel éducatif à partir de leurs intérêts, puis s’adressant à la clientèle vieillissante autonome», a résumé la coordonnatrice du projet, Anne-Marie Villeneuve, du département de nutrition de l’Université de Montréal.
Les étudiantes produiront du contenu multimédia (des affiches éducatives, des infographies pour les écrans de la résidence, des capsules vidéo pour les médias sociaux) en vue, par exemple, de préciser le rôle du calcium et des protéines dans la santé osseuse, ou encore les sources alimentaires de ces nutriments, a-t-on précisé par voie de communiqué.
L’expertise d’une étudiante de maîtrise en communication sera aussi mise à contribution, afin d’assurer un message le plus efficace et le plus complet possible.
Le sondage réalisé l’automne dernier a permis aux instigateurs du projet de cibler non seulement les sujets les plus susceptibles d’intéresser les aînés, mais aussi de quelle manière ils souhaitent recevoir l’information.
«On connaît très bien les personnes âgées qui sont en perte d’autonomie, mais on côtoie moins les personnes âgées autonomes, donc des fois on a des préjugés, on dit, “Ah, au niveau de l’informatique, elles vont être un peu moins habiles”, mais en fin de compte, elles sont aussi habiles que les personnes de 30 ans», a souligné Mme Villeneuve.
«Donc parmi les médias qu’elles utilisent, on n’y aurait pas pensé, mais Facebook, c’est une plateforme qui est utilisée. YouTube est utilisé. Ce sont des choses qu’on ne sait pas, qu’on n’aurait pas vues, auxquelles on n’aurait pas pensé. Donc, c’est ça qui nous a surpris, plus que les champs d’intérêt.»
Les aînés ont aussi témoigné d’un intérêt marqué envers l’alimentation locale, et de l’information leur sera donc fournie à ce sujet, a-t-elle ajouté. Il en va de même pour les plantes médicinales autochtones.
Le projet est d’autant plus pertinent que les aînés doivent souvent adapter leur alimentation face aux années qui passent, par exemple en réponse à des petits bobos comme les brûlures d’estomac qui peuvent soudainement se manifester, a expliqué Mme Villeneuve.
«C’est plus une adaptation de l’alimentation qu’une difficulté à s’alimenter, a-t-elle dit. C’est important de savoir que cette clientèle-là peut être très active, elle fait de la marche, du vélo (...) et elle a besoin d’apports de plus. Donc l’objectif c’est vraiment de simplifier, puis de vulgariser cette information-là, pour (que les aînés) puissent adapter leur alimentation.»
Les premières capsules vidéo porteront sur les protéines. Elles seront offertes aux aînés de la résidence Sélection Retraite Rosemont au cours des prochaines semaines, ce qui permettra notamment de valider que le message (autant pour la forme que pour le fond) correspond à leurs besoins.
Le contenu sera ensuite proposé à toutes les personnes âgées du Québec, entre autres par le biais d’une nouvelle chaîne YouTube.
Le transfert de connaissances au cœur de ce projet sera bidirectionnel, a précisé Mme Villeneuve. S’il permettra aux aînés d’acquérir de nouvelles connaissances en matière de nutrition, les étudiantes qui y participent en retireront elles aussi quelque chose, a-t-elle souligné.
«Ça a été montré dans les études sur le gaspillage par exemple, sur le développement durable, que les personnes âgées sont des précurseurs, a dit Mme Villeneuve. Ce sont des personnes qui ne jettent pas beaucoup, qui ne gaspillent pas vraiment, donc c’est vraiment un échange entre les deux et c’est ça qui est intéressant, il y a un partage des connaissances d’un côté et de l’autre.»
Ce projet d’une durée de trois ans est rendu possible grâce à une contribution financière de 630 000 $ du groupe Sélection Retraite.