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Après la TÉLUQ et l'Université de Sherbrooke, c'est au tour de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue de proposer une voie pour améliorer la formation des enseignants non légalement qualifiés.
Après la TÉLUQ et l'Université de Sherbrooke, c'est au tour de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue de proposer une voie pour améliorer la formation des enseignants non légalement qualifiés.
La vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, a révélé, à la fin du mois de mai, qu’environ 30 000 enseignants non légalement qualifiés avaient enseigné dans les écoles du Québec durant l’année scolaire 2020-2021, à cause des difficultés de recrutement.
Dans ce contexte, l’UQAT a annoncé qu’elle offrira à compter de l’automne un programme qui mène à un Diplôme d’études supérieures spécialisées, à l’intention des bacheliers qui enseignent le français ou les mathématiques dans les écoles secondaires et les écoles privées du Québec, sans être légalement qualifiés.
Cette fois, le programme de l’UQAT s’adresse à ceux qui détiennent déjà un baccalauréat disciplinaire dans le champ du français ou des mathématiques, mais à qui il manque, par exemple, une formation en pédagogie ou en didactique.
« Appuyé par le ministère de l’Éducation, ce programme unique permettra à une enseignante ou à un enseignant non légalement qualifié, qui répond à des conditions d’admission spécifiques, d’accéder à une formation courte (30 crédits) menant au brevet d’enseignement, sous réserve de l’ajout au règlement sur les autorisations d’enseigner par le ministre », précise l’université.
Aussi, les intéressés doivent déjà avoir de l’expérience en enseignement dans la discipline concernée et être recommandés par le Centre de services scolaire ou l’école privée qui les emploie.
La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, Josée Scalabrini, trouve ce programme de l’UQAT préférable à d’autres. « Les gens qui seraient accessibles à cette formation-là seraient d’abord et avant tout des gens qui ont déjà un bac disciplinaire, donc des gens qui ont déjà un bac en français et en mathématiques, et qui ont de l’expérience en enseignement. Donc, pour nous, c’est pas n’importe qui qui arrive dans un programme pour venir enseigner n’importe quoi. »
Mais reste que ces programmes pour pallier le manque de formation des enseignants non légalement qualifiés « poussent comme des champignons », à cause de la pénurie d’enseignants, et il faut y voir, a affirmé Mme Scalabrini.
« Va vraiment falloir que le ministre soit clair et que le ministère nous explique vers où on s’en va. Parce que oui, on a un urgent besoin de nouveaux enseignants, on vit une grande pénurie. Mais il ne faut surtout pas dévaloriser la profession enseignante, en disant “on offre des brevets à rabais”. Ça prendra quand même des brevets qui ont un sens et qui viennent faire honneur à la profession », a plaidé la dirigeante syndicale.
La présidente de la FSE croit qu’il « ne faut pas abandonner ces enseignants non qualifiés » qui sont bienvenus puisqu’ils viennent prêter main forte. Mais il faut surtout les accompagner, les épauler. « Et ça, pour les accompagner, ça va prendre des gens qui sont légalement qualifiés dans nos milieux et qui ont de l’expérience », croit-elle.