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Environ 50 000 personnes, soit 5% de la population néo-écossaise, auraient signalé leur refus de consentement au registre provincial.
HALIFAX - Près d'un an après que la Nouvelle-Écosse soit devenue la première juridiction en Amérique du Nord à implanter une règle de consentement implicite au don d'organes en cas de décès, il semble difficile de déterminer si la mesure a eu un véritable impact.
Selon la Loi sur le don d'organes et de tissus, qui est entrée en vigueur le 18 janvier, tous les citoyens de la province sont présumés consentants à ce qu'on prélève leurs organes au moment de leur décès, à moins qu'ils aient clairement fait part de leur refus à leurs proches ou qu'ils aient inscrit leur refus au registre prévu à cette fin.
À l'inverse, partout ailleurs sur le continent, les gens doivent signaler leur désir de donner leurs organes au moment de leur décès.
Le Dr Stephen Beed, directeur médical du programme provincial de don d'organes, a expliqué que les activités de son département ont été mises en pause entre les mois de mai et de juin en raison de la pandémie de COVID-19. Les membres de son équipe ont ainsi pu prêter main-forte à d'autres secteurs du réseau de la santé.
«Toute conclusion dans une année comme celle-là sera difficile à tirer», a admis le Dr Beed lors d'une entrevue récente. Il craint que les chiffres sur le taux de dons d'organes puissent avoir été faussés en raison des circonstances. En contrepartie, il estime difficile de prédire jusqu'à quel point la pandémie peut avoir influencé les données.
Il demeure tout de même optimiste puisque les chiffres préliminaires étaient en forte hausse en début d'année.
«Quand on a commencé, on avait des taux dans la dizaine élevée et on espérait grimper dans la mi-vingtaine ou peut-être même la vingtaine élevée», a partagé le Dr Beed.
«J'espère que c'est là où l'on sera en termes de nouvelle norme et peut-être même plus haut», a-t-il ajouté.
D'après les plus récentes données, environ 50 000 personnes, soit quelque cinq pour cent de la population, auraient signalé leur refus de consentement au registre provincial.
«Nous savons, selon les sondages, que le taux de personnes qui s'opposent à ce qu'on prélève leurs organes est plus élevé que cinq pour cent», a reconnu le Dr Beed.
Le médecin s'interroge également au sujet de la sensibilisation en se demandant si davantage d'éducation est nécessaire auprès du public.
Plusieurs provinces observent de près l'évolution de ce dossier en Nouvelle-Écosse. Le Manitoba étudie d'ailleurs depuis un bon moment la possibilité d'adopter la règle de consentement implicite. Des démarches semblables sont aussi évoquées au Québec, en Ontario et en Alberta.