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Politique

Mort de Normand Meunier: l'opposition réclame une enquête indépendante, Dubé accepte

Mercredi, des représentants du Parti libéral du Québec (PLQ), de Québec solidaire (QS) et du Parti québécois (PQ) ont crié à la maltraitance, qualifiant en point de presse la mort de Normand Meunier de «vraie honte» pour le Québec.

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Caroline Plante
Caroline Plante / La Presse canadienne

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déclenché mercredi soir une enquête indépendante sur la mort tragique de Normand Meunier, à la suite des pressions des partis d'opposition.

En janvier dernier, l'homme tétraplégique de 66 ans s'est rendu à l'hôpital de Saint-Jérôme pour traiter un virus respiratoire. Il a développé une plaie de pression majeure au fessier, et le 29 mars, a recouru à l'aide médicale à mourir pour mettre fin à ses souffrances.

Mercredi, des représentants du Parti libéral du Québec (PLQ), de Québec solidaire (QS) et du Parti québécois (PQ) ont crié à la maltraitance, qualifiant en point de presse la mort de Normand Meunier de «vraie honte» pour le Québec. 

Ils se sont par ailleurs dits insatisfaits de l'enquête interne déclenchée par le CISSS des Laurentides, celui-là même «qui est à la base du fiasco», selon le député solidaire Vincent Marissal.

«Normalement, on n'enquête pas sur soi-même (...) quand on est responsable d'un fiasco, a-t-il signalé. Nous devrions avoir une enquête indépendante, parce que ce qui s'est passé là, c'est (...) absolument honteux dans une société comme la nôtre», a-t-il dit.

«Ce n'est pas vrai qu'on va juste pousser ça sous le tapis, faire comme s'il ne s'était rien passé», a ajouté M. Marissal, qui réclame que des «excuses officielles» soient en outre présentées à la veuve de M. Meunier, Sylvie Brosseau.

Cette dernière, très émotive, a déclaré lors du point de presse vouloir poursuivre «le combat» et s'assurer que son conjoint ne soit pas mort «en vain». «Il y a d'autres personnes qui sont très souffrantes dans les hôpitaux présentement. (...) Il faut s'en occuper», a-t-elle dit.

La députée libérale Elisabeth Prass a fait valoir qu'«on a une responsabilité comme société de s'occuper de nos plus vulnérables» et rappelé que jamais l'aide médicale à mourir ne devrait remplacer les soins.

«Ce qui est arrivé à M. Meunier aurait pu être évité (...) s'il y avait eu des matelas adaptés, (...) des professionnels pour le déplacer, a-t-elle souligné. Entrer à l'hôpital pour soigner une maladie puis en sortir avec une autre, c'est vraiment tragique.»

«Les personnes qui souffrent d'un handicap, est-ce qu'elles reçoivent les soins appropriés?» a demandé le péquiste Joël Arseneau. 

«Est-ce qu'on peut parler de maltraitance institutionnelle de façon très anecdotique, ou est-ce qu'au contraire, il y a des cas comme ça qui peuvent se produire au moment même où on se parle aujourd'hui?»

Walter Zelaya, de Moelle épinière et motricité Québec, s'est dit persuadé que l'on fait face à un «problème systémique». Il a insisté sur la nécessité d'une enquête indépendante.

«Au moment où on se parle, on a plus de 50 cas que nous avons répertoriés avec des situations problématiques, juste en lien avec les plaies de pression», a-t-il signalé, précisant que ces «personnes, heureusement, ne sont pas encore décédées».

Interpellé dans les corridors de l'Assemblée nationale, à sa sortie de la réunion du conseil des ministres, M. Dubé a réitéré qu'il trouve «totalement inacceptable» que M. Meunier soit mort dans ces circonstances.

En soirée, son cabinet a indiqué qu'il avait personnellement appelé Mme Brosseau pour lui offrir ses condoléances et lui annoncer qu'une enquête indépendante sera déclenchée. 

«Une situation comme celle vécue par M. Meunier à l’hôpital de Saint-Jérôme ne doit jamais se produire», a déclaré le bureau de M. Dubé dans un message envoyé à La Presse Canadienne. 

«Nous allons plus loin pour faire toute la lumière sur les événements et apporter les correctifs nécessaires. En tout temps, les Québécois doivent obtenir des soins à la hauteur des meilleurs standards de qualité.»

Caroline Plante
Caroline Plante / La Presse canadienne