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«La Ville de Sherbrooke n’a pas le luxe de se priver de nouveaux logements!»
Un an jour après l’adoption du Plan Nature à Sherbrooke, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) en Estrie demande au conseil municipal de procéder à des assouplissements d’urgence pour accélérer les mises en chantier.
L’APCHQ Estrie déplore que le règlement paralyse la construction de nouveaux logements et de nouvelles habitations à Sherbrooke, «un obstacle majeur qui alimente la crise du logement», dit-on dans un communiqué diffusé jeudi.
La Ville de Sherbrooke compte 53% de milieux naturels sur son territoire. Le Plan Nature, adopté en 2023, sert à la conservation de 45% des milieux naturels sur le territoire. Ce faisant, la réglementation vise à protéger les milieux humides et boisés d’intérêt de façon provisoire, jusqu’à ce que les règlements d’urbanisme soient en adéquation avec le plan.
Selon l’APCHQ, il faudrait descendre plus bas qu’à 45% parce que cela freine le développement résidentiel à Sherbrooke, où les mises en chantier ont ralenti de 35% en avril dernier par rapport à l’année précédente. À titre comparatif, les mises en chantier ont augmenté de 1% au Québec en avril 2024 par rapport à la même période en 2023, rapporte la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Pendant ce temps, le taux d’inoccupation des logements est à 1,3%.
«Nous sommes d’accord avec les objectifs du Plan Nature de protéger l’environnement et de préserver les milieux humides», dit Diego Zol, président de l’APCHQ. «Cependant, c’est tout le secteur de l’habitation qui est paralysé et impacté par cette réglementation qui va trop loin.»
«La Ville de Sherbrooke n’a pas le luxe de se priver de nouveaux logements!»
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Ainsi, l’APCHQ recommande d’accélérer le processus d’approbation de mise en chantier «tout en garantissant la conformité environnementale», plus de flexibilité pour autoriser certaines activités de construction dans les zones protégées, du soutien auprès des promoteurs pour les aider à comprendre et à respecter les exigences environnementales, ou même d’offrir des incitatifs financiers aux promoteurs qui intègrent des éléments écologiques dans leurs projets.
Lors de la mise en œuvre du Plan Nature, la mairesse Évelyne Beaudin – qui ne briguera pas de nouveau mandat aux prochaines élections municipales en 2025 – avait dit qu’elle n’hésiterait pas «à déchirer sa chemise» pour défendre le plan sous sa forme actuelle.
«Nous devons protéger cette nature en planifiant notre développement en considérant d’abord l’environnement et la mobilité», avait-elle déclaré. «Ainsi, nous pourrons nous assurer que les futures générations vivront eux aussi dans une ville verte.»
Avec de l'information d'Antoine Desrosiers pour Noovo Info.