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Aux dires du Dr Boileau, la présence virale est «précoccupante» alors que les urgences du Québec sont «très» sollicitées. La situation est «fragile», a fait savoir M. Boileau, qui n’anticipe pas de répit dans les prochains jours.
Le trio de virus qui circule au Québec continuera d’ajouter de la pression sur le système de la santé de la province au cours des prochaines semaines.
C’est ce que prévoit le directeur national de la santé publique Luc Boileau lors d’un point de presse qui se tenait mercredi en début d’après-midi.
Aux dires du Dr Boileau, la présence virale est «précoccupante» alors que les urgences du Québec sont «très» sollicitées. La situation est «fragile», a fait savoir M. Boileau, qui n’anticipe pas de répit dans les prochains jours.
Pour faire face à la COVID-19, au virus respiratoire syncytial (VRS) et à la grippe, la santé publique demande à la population d’«agir ensemble» et d’appliquer les règles sanitaires afin d’éviter une propagation. «Vous êtes malades, vous avez des symptômes, vous n'allez pas dans les partys», a rappelé le Dr Boileau.
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Rare «bonne nouvelle», le VRS, dont la circulation avait commencé à diminuer dans les derniers jours, continue sa descente. Soulagement donc pour les unités pédiatriques, même si la situation est éreintante pour les équipes dans les hôpitaux, a expliqué le Dr Boileau. «La tendance est rassurante», a toutefois mentionné ce dernier.
«Offrir une infection respiratoire en cadeau ce n’est pas apprécié», a lancé l'expert. «Ce n'est pas le moment d'exposer les enfants inutilement [...] On le voit souvent dans les Fêtes, le bébé “Coupe Stanley” qu'on se passe et qu'on embrasse et qu'on se passe un à l'autre... Ce n'est pas le temps de faire ça», a-t-il mentionné.
En réaction à ce point de presse, la Dre Judy Morris, présidente de l'Association des médecins d'urgence du Québec espère que le message a bien été transmis auprès de la population.
«L'espoir c'est que le message soit fort, que les gens fassent chacun leur part pour essayer de préserver l'état du réseau et les gens autour d'eux», a-t-elle confié à Noovo Info «C'est de protéger les gens qu'on aime en cette période des Fêtes.»
«On est inquiet dans les urgences parce que la situation est déjà très difficile. Ça va prendre des mesures», a-t-elle ajouté.
La santé publique s'attend à une remontée des cas de la COVID-19, une «tendance à la hausse» causée par les nombreux rassemblements qui se tiendront dans les prochains jours et la contagiosité des variants qui sont en présence au Québec.
En raison de la maladie «plus grave, plus inflammatoire qui cause plus d’hospitalisations et de mortalité», la COVID-19 demeure une des principales préoccupations des autorités.
En résumé «si vous êtes malades et que vous avez des symptômes, vous restez à la maison, vous évitez les contacts avec les autres personnes, en particulier les plus vulnérables», a martelé le Dr Boileau.
Pour le Dr Olivier Drouin du CHU Sainte-Justine, ce message était nécessaire, mais il reste dubitatif sur les efforts qui seront réalisés concrètement.
«Ça fait des semaines que les hôpitaux sont occupés, ça fait des semaines qu'on a des gros soucis. Je doute que les gens aient oublié, ça fait deux ans et demi qu'on parle de mesures de santé publique qu'on prend prendre de façon individuelle [...] on n'a pas vraiment vu d'amélioration notable», a-t-il réagi en entrevue avec Noovo Info. «Je suis pas certain que ça va nécessairement faire un gros changement de faire une campagne publicitaire présentement.»
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Québec a annoncé mercredi une augmentation de 60 hospitalisations, pour un total de 2081 patients hospitalisés avec la COVID-19, dont 698 en raison de la maladie. Le nombre de personnes aux unités de soins intensifs est toutefois resté stable par rapport à mardi avec 63, dont 36 traitées spécifiquement pour la maladie.
Du côté de l'influenza, la contagion est toujours très élevée, mais «des indices permettent de croire qu'on a peut-être atteint le pic». Mais il faudra attendre quelques semaines pour avoir la certitude que le pic de contagion a été atteint.
Par ailleurs, afin de soulager le plus de personnes infectées possible, le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé mardi qu'il offrait gratuitement le traitement contre l'influenza appelé «oseltamivir».
Ce médicament, aussi connu sous la marque Tamiflu, est avant tout destiné aux personnes qui présentent des risques de complications pouvant conduire à des consultations médicales ou à des hospitalisations. Il est disponible sur ordonnance dans toutes les pharmacies. Pour y avoir accès, toute personne qui présente des symptômes d'allure grippale doit d'abord passer un test de dépistage de la COVID-19 et de l'influenza, puis consulter un professionnel de la santé afin d'obtenir une ordonnance.
En fin d'avant-midi, mercredi, le premier ministre du Québec François Legault a invité les patients forcés de fréquenter des établissements de santé durant la période des Fêtes à se montrer compréhensifs envers le personnel soignant, de les remercier et de les supporter.
«Ça va faire trois ans, au mois de mars, qu'en plus de soigner les malades habituels, ils doivent aussi s'occuper des malades COVID. Ç'a été extrêmement dur pour le personnel de la santé», a-t-il dit en reconnaissant que les délais d'attente dans le réseau demeurent très longs.
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Avec des informations d'Ugo Giguère de la Presse canadienne