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Lors d’une mêlée de presse mercredi avant midi, M. Legault a soutenu qu’il était «temps» que le premier ministre fédéral «envoie un nouveau message» aux demandeurs d’asile qui désirent venir au Canada.
«À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera...», affirmait Justin Trudeau sur Twitter en janvier 2017. Un message qui devrait être mis à jour, estime le premier ministre Legault qui croit que son homologue devrait demander aux immigrants irréguliers de «ne plus venir» au Canada.
Lors d’une mêlée de presse mercredi avant-midi, M. Legault a soutenu qu’il était «temps» que le premier ministre fédéral «envoie un nouveau message» aux migrants qui désirent venir au Canada par le chemin Roxham, notamment.
Il faut que M. Trudeau envoie un nouveau message! pic.twitter.com/Qwcfssw3mu
— François Legault (@francoislegault) February 15, 2023
M. Legault a affirmé que le Québec est aux prises avec des problèmes de «logement, de places dans les écoles, de personnel dans les hôpitaux» et que le Québec avait dépassé sa capacité d’accueil. «M. Trudeau a une responsabilité», a-t-il ajouté.
La ministre de l’Immigration du Québec, Chritine Fréchette, a fait savoir mardi que seuls huit des quelque 380 demandeurs d’asile qui sont entrés par le chemin Roxham le week-end dernier sont restés au Québec, les autres étant envoyés dans d’autres provinces.
M. Legault, qui a rencontré l’ambassadeur des États-Unis au Canada mardi, a également demandé que l’accord qui empêche les personnes qui se trouvent aux États-Unis de demander l’asile aux postes frontaliers canadiens officiels soit étendu aux passages frontaliers irréguliers.
La Gendarmerie Royale du Canada (GRC) a intercepté 39 000 personnes traversant irrégulièrement la frontière dans le sud du Québec en 2022, contre 4 095 en 2021.
Rappelons que le tweet de 2017 de M. Trudeau a été émis quelques heures après l’adoption, par l’administration Trump, d’un règlement controversé sur l’immigration, qui prévoyait entre autres une interdiction de 120 jours d’entrée aux États-Unis.
À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera...
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) January 28, 2017
Le gouvernement Legault demande la révision de l’entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis, une entente qu’on estime être à l’origine de cette situation aux frontières. «Nous avons des conversations depuis longtemps avec les Américains sur la renégociation de l’entente sur les tiers pays sûrs», a assuré M. Trudeau en mêlée de presse mercredi. «On devrait avoir des choses à annoncer dans les mois à venir», a-t-il poursuivi.
Le président Joe Biden doit se rendre à Ottawa pour rencontrer M. Trudeau en mars. En vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs, entrée en vigueur en 2004, le Canada et les États-Unis se reconnaissent mutuellement comme des «lieux sûrs» où chercher refuge et protection.
Cela signifie en pratique que le Canada peut refouler un réfugié potentiel qui arrive aux points d’entrée terrestres le long de la frontière canado-américaine, parce que ce réfugié doit poursuivre sa demande d’asile aux États-Unis, là où il est d’abord arrivé.
C’est cette entente qui avait poussé les demandeurs d’asile à emprunter le chemin Roxham, en Montérégie, parce que ce passage n’est pas un «point d’entrée officiel»; le Canada doit donc traiter leur demande d’asile.