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Le député ontarien admet que la grande majorité des renseignements doivent rester secrets.
Un député conservateur qui a été pris pour cible par Pékin a affirmé mercredi, lors d'une commission d'enquête fédérale, que le Canada est devenu «un terrain de jeu» pour l'ingérence étrangère.
M. Chong, qui est porte-parole conservateur en matière d'affaires étrangères, a estimé que le gouvernement fédéral devrait abandonner sa culture du secret et divulguer davantage d'informations sur les menaces, afin de mieux informer la population.
Le député ontarien admet que la grande majorité des renseignements doivent rester secrets. Mais il soutient que si on garde trop d'informations secrètes, on entraîne des fuites qui sapent les institutions.
Les dernières audiences publiques de l'enquête se concentrent sur la capacité des agences fédérales à détecter, dissuader et contrer l'ingérence étrangère.
M. Chong critique depuis longtemps le bilan de la Chine en matière de droits de la personne.
En mai 2023, le gouvernement fédéral a confirmé un reportage selon lequel le service canadien de renseignement disposait d'informations en 2021 selon lesquelles le gouvernement chinois cherchait des moyens d'intimider M. Chong et ses proches à Hong Kong.
M. Chong a indiqué à l'enquête qu'il avait été déçu d'apprendre les efforts de Pékin en lisant un article de journal.
Peu de temps après la parution de l'article, des détails lui ont été communiqués lors d'une réunion d'information de haut niveau, mais il estime qu'il aurait dû être informé beaucoup plus tôt.
L'élu a pointé du doigt le premier ministre Justin Trudeau, affirmant que lui ou un délégué aurait dû autoriser le Service canadien du renseignement de sécurité à l'informer plus tôt des intentions de la Chine.
Affaires mondiales Canada a déclaré en août 2023 qu'il croyait que le député avait été victime d'une campagne de diffamation émanant de l'étranger — le ministère soupçonnait Pékin.
Le ministère a déclaré qu'un réseau coordonné de comptes d'actualité sur l'application de médias sociaux WeChat a publié un grand nombre de récits faux ou trompeurs sur M. Chong du 4 au 13 mai de cette année-là.
M. Chong a cité cet épisode comme une meilleure façon de gérer de tels événements. «Ils m'en ont informé, ils ont rendu l'information publique», a-t-il expliqué mercredi devant la commission Hogue. «Je pense que c'est un exemple de la manière dont les choses devraient être rendues publiques.»
Il a toutefois exprimé ses inquiétudes au sujet d'une interaction qui a eu lieu il y a un an, affirmant qu'une personne lui avait proposé de l'aider en tant que bénévole pour les élections et offert de lui fournir des conseils.
M. Chong a relaté à la commission que la personne lui semblait familière et qu'une petite recherche indiquait qu'elle avait été renvoyée d'un emploi des années auparavant au Bureau du Conseil privé pour déloyauté envers le Canada et pour avoir été un agent du gouvernement chinois.
Michael Chong a ajouté que le Bureau du Conseil privé (BCP) lui avait par la suite dit que tous les dossiers concernant cette personne avaient été détruits.
Après son témoignage devant la commission, M. Chong a dit, face aux journalistes, qu'il était «stupéfiant» que le gouvernement canadien ne dispose d'aucune information permettant de savoir si cette personne constitue actuellement une menace pour les parlementaires. «C'est un autre exemple d'un gouvernement qui n'a pas réussi à faire de la sécurité nationale une priorité et à protéger la sécurité de nos institutions démocratiques.»
Des députés fédéraux, actuels ou anciens, qui ont été identifiés comme étant des victimes potentielles de l’ingérence étrangère, témoignent mercredi devant la commission d’enquête publique qui se penche sur cet enjeu.
Le rapport final de la commission, présidée par la juge Marie-Josée Hogue, est attendu d’ici la fin de l'année.