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Le PDG Mark Zuckerberg a reconnu que les changements sont en partie déclenchés par des événements politiques.
Face aux vents contraires politiques de l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, le propriétaire de Facebook et d'Instagram, Meta, abandonne son programme de vérification des faits par des tiers et le remplace par des «notes de la communauté» rédigées par des utilisateurs dans un modèle similaire à celui utilisé par la plateforme sociale X d'Elon Musk.
En annonçant le changement de politique mardi, le PDG Mark Zuckerberg a déclaré que les dernières élections annonçaient «un point de bascule culturel vers une nouvelle priorité accordée à la parole».
Le géant de la technologie a fait valoir que les vérificateurs de faits experts ont leurs propres préjugés et que trop de contenu finit par être ciblé, et qu'il préfère se tourner vers les contributions participatives des utilisateurs.
«Nous avons vu cette approche fonctionner sur X – où ils permettent à leur communauté de décider quand les publications sont potentiellement trompeuses et ont besoin de plus de contexte», a déclaré Joel Kaplan, directeur des affaires mondiales de Meta, dans un article de blogue. Il a indiqué que le nouveau système sera mis en place progressivement au cours des prochains mois.
M. Zuckerberg est devenu une cible de Donald Trump et de ses alliés depuis qu'il a fait don de 400 millions $ US pour aider les responsables locaux à organiser l'élection de 2020 pendant la pandémie de COVID-19. Ces dons ont fait partie d'un récit mensonger selon lequel l'élection de 2020 a été truquée contre Donald Trump, bien qu'il n'y ait jamais eu de preuve d'une fraude généralisée ou de problèmes qui auraient pu changer le résultat. Néanmoins, les États contrôlés par les républicains ont interdit les futurs dons aux bureaux électoraux locaux et Donald Trump lui-même menaçait d'emprisonner M. Zuckerberg dans un livre publié en septembre, au plus fort de la campagne présidentielle.
M. Zuckerberg a publié mardi une vidéo reprenant une partie du discours que les conservateurs utilisent depuis longtemps pour critiquer ses plateformes, affirmant qu'il était temps de donner la priorité à la «liberté d'expression» et que les vérificateurs de faits étaient devenus «politiquement biaisés».
M. Zuckerberg a déclaré qu'il déplaçait l'équipe de modération de contenu de Meta de Californie, un État bleu, vers l'État rouge du Texas, et qu'il levait les restrictions sur certaines discussions sur l'immigration et l'affirmation de genre. Meta n'a pas fait de commentaire immédiat sur le nombre de personnes qui pourraient être relocalisées.
Lors d'une conférence de presse quelques heures plus tard, Donald Trump a salué ces changements.
«Je pense qu'ils ont fait du chemin, Meta», a déclaré Donald Trump. Lorsqu'on lui a demandé s'il pensait que M. Zuckerberg avait fait ces changements en réponse aux menaces proférées par le nouveau président, Donald Trump a répondu: «probablement».
Meta fait partie des nombreuses entreprises technologiques qui travaillent apparemment pour entrer dans les bonnes grâces de Donald Trump avant qu'il n'occupe officiellement la fonction de président plus tard ce mois-ci. Meta et Amazon ont chacun fait don d'un million de dollars au fonds d'investiture de Donald Trump en décembre, et M. Zuckerberg a pris un repas avec Donald Trump dans son club de Mar-a-Lago en Floride, réunissant le fondateur de Facebook et l'ancien président qui avait été banni de son réseau social.
Meta a nommé cette semaine Dana White, le président et directeur général de l'Ultimate Fighting Championship (UFC) et une figure familière dans l'orbite de Donald Trump, à son conseil d'administration. M. Kaplan, ancien conseiller de George W. Bush, a été nommé à la tête des affaires mondiales de Meta le 2 janvier.
Meta a commencé à vérifier les faits en décembre 2016 après l’élection de Donald Trump à la présidence pour la première fois, en réponse aux critiques selon lesquelles de «fausses nouvelles» se propageaient sur ses plateformes. Pendant des années, le géant de la technologie s’est vanté de travailler avec plus de 100 organisations dans plus de 60 langues pour lutter contre la désinformation.
L’Associated Press a mis fin à sa participation au programme de vérification des faits de Meta il y a un an.
L'entreprise technologique a déclaré que le nouveau système permettrait de se concentrer sur la lutte contre les violations illégales et «de haute gravité», notamment le terrorisme, l'exploitation sexuelle des enfants et les drogues.
Meta a affirmé que son approche consistant à créer des systèmes complexes pour gérer le contenu sur ses plateformes était «allée trop loin» et avait commis «trop d'erreurs» en censurant trop de contenu.
«Meta repositionne l'entreprise pour la nouvelle administration Trump, a soutenu Jasmine Enberg, analyste chez Emarketer. Cette décision ravira les conservateurs, qui ont souvent critiqué Meta pour sa censure de la parole, mais elle effraiera de nombreux libéraux et annonceurs, montrant jusqu'où M. Zuckerberg est prêt à aller pour gagner l'approbation de Donald Trump.»
Dans un changement largement influencé par Elon Musk, la vérification des faits par des tiers «n'est plus à la mode parmi les dirigeants des réseaux sociaux», a ajouté Jasmine Enberg. «Les plateformes sociales sont devenues plus politiques et polarisées, car la désinformation est devenue un mot à la mode qui englobe tout, des mensonges purs et simples aux points de vue avec lesquels les gens ne sont pas d’accord.»