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«Je voudrais simplement faire comprendre aux conservateurs ceci : que je ne pense pas que ce soit le moment de jouer», a dit le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Mark Holland.
Le nouveau chef conservateur Pierre Poilievre ne doit pas continuer son «cirque» à la Chambre des communes, a estimé le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Mark Holland, au premier jour de la session parlementaire.
Les néo-démocrates ont pour leur part lancé une publicité pour tenter de définir celui qui occupe désormais le fauteuil de chef de l'opposition officielle.
«Je voudrais simplement faire comprendre aux conservateurs ceci: que je ne pense pas que ce soit le moment de jouer. Ce n'est pas le moment d'essayer d'être malin ou d'user d'astuces ou d'essayer de prétendre des choses ou des solutions qui n'en sont pas», a déclaré M. Holland lors d'une conférence de presse, mardi.
Quelques heures avant que les élus ne croisent le fer, il a appelé ses adversaires à adopter «un ton respectueux» et à se montrer à la hauteur puisque «l'heure est grave».
Il arrive que durant une course à la direction, un candidat agisse «d'une façon, puis il pivote» lorsqu'il est élu chef, a dit M. Holland. Cependant, «si le cirque continue, ils verront qui achètera des billets», a-t-il ajouté. Il croit que ce n'est pas ce que souhaite la population, «mais je ne suis pas au Parti conservateur».
En arrivant au parlement, le lieutenant conservateur pour le Québec, Pierre Paul-Hus, a répliqué que «si M. Holland trouve que c'est un cirque, c'était peut-être à eux de commencer à faire les choses correctement comme ça l'opposition n'aura pas besoin de crier plus fort».
M. Paul-Hus a mentionné ne pas être surpris que le gouvernement veuille «le moins d'opposition possible». Or, «les questions qui s'imposent» doivent être posées.
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Durant la période des questions, le ton n'a pas été particulièrement acrimonieux. Les interventions des conservateurs visaient essentiellement à réclamer que les libéraux annulent les hausses relatives notamment à la taxe sur le carbone et à l'assurance-emploi.
«Le 1er avril, le gouvernement planifie des augmentations de taxe sur l'essence, le chauffage et les épiceries. Maintenant, les prix des maisons ont doublé. Les prix de l'épicerie augmentent plus rapidement que dans les derniers 40 ans. Les Canadiens ne peuvent plus payer», a lancé M. Poilievre dans sa première question.
C'est le ministre du Tourisme, Randy Boissonnault, qui lui a donné la réplique en déclarant que «deux visions concurrentes» s'affronteront durant la session: celle d'un gouvernement qui veut «appuyer ceux qui en ont le plus besoin» face aux conservateurs «qui laissent aller les citoyens».
Le premier affrontement entre le premier ministre et le nouveau chef conservateur devra attendre quelques jours, Justin Trudeau étant à New York pour deux jours à l'occasion du début des débats de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a pour sa part mené une attaque en règle contre le nouveau chef en ville, publiant notamment sur les réseaux sociaux une courte animation décrivant «qui est véritablement Pierre Poilievre».
«Il n'est pas là pour vous, note d'emblée la vidéo. C'est un ami des grandes entreprises et de l'élite. Il a reçu des contributions de ceux qui ont profité de la crise du logement. Il a voté contre l'idée de faire payer aux PDG leur juste part. Et il s'est opposé au salaire minimum deux fois!»
Le chef adjoint du NPD, Alexandre Boulerice, y est allé de plus belle en après-midi, estimant qu'«il faut dire les vraies choses» à la population face à un homme qui fait preuve «d'hypocrisie» en prétendant être le défenseur des familles et des travailleurs.
«Il va dire: ''vous payez trop cher le prix du pain à l'épicerie''. Puis, il a raison. Mais le bout qu'il ne dit pas, c'est que vous vous faites voler par Loblaws avec le prix du pain parce qu'eux autres ils engrangent des profits records pendant ce temps-là et M. Poilievre n'aura jamais le courage de s'attaquer à ces grands géants-là de l'épicerie», a-t-il déclaré.
M. Boulerice a cependant évité de dire si sa formation craint que M. Poilievre ne soit en train de manger son lunch électoral en siphonnant des votes.
Son chef, Jagmeet Singh, a également précisé n'avoir aucun atome crochu avec son homologue conservateur. Alors que le NPD, lui, veut «améliorer da vie des gens» et «mettre en place des projets de loi qui répondent aux besoins des familles», les priorités des conservateurs de M. Poilievre «sont bien différentes», si bien que les deux formations ne sont «d'aucune façon, sur les enjeux fondamentaux», sur la même longueur d'onde, a tranché M. Singh.
Et en ce qui concerne les libéraux, ils ont démontré «de l'ouverture à collaborer», mais on a dû leur «forcer» la main, a-t-il ajouté.
Quant au ton, M. Singh a déploré que «les autres partis» tentent constamment de marquer des points politiques. Ils s'attaquent «seulement pour l'attaque, seulement la critique», a-t-il déclaré.
Au Bloc québécois, le leader parlementaire Alain Therrien s'est gardé de commenter le ton en Chambre, affirmant simplement que ses collègues vont «garder le calme».
«Le Bloc québécois est là pour veiller aux intérêts du Québec. On est une opposition constructive. On a toujours été respectueux dans les débats et on est respectueux des institutions», a-t-il dit.
La session parlementaire s'annonce particulièrement chargée et marquée par la lutte contre l'inflation. Le gouvernement a notamment déposé mardi un projet de loi qui vise à permettre au gouvernement d'envoyer des chèques aux familles à revenu faible ou moyen pour les aider à payer les services de santé bucco-dentaire de leurs enfants.