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Le douzième album de Daniel Bélanger est maintenant disponible.
Le douzième album de Daniel Bélanger est maintenant disponible.
«Si la fébrilité c’est du bonheur, je suis heureux, ouais, mais pas nerveux, lance d’entrée de jeu l’auteur-compositeur-interprète chouchou des Québécois lors d’une entrevue avec La Presse canadienne. Je suis content d’en parler avec tout le monde (…) Leur interprétation m’intéresse.»
«Mercure en mai» offre 10 nouvelles pièces musicales s’échelonnant sur 32 minutes. Il est donc parfait pour le format vinyle et s’écoute (et se réécoute) d’un bout à l’autre sans piste à éviter.
«C’est mon travail qui continue, c’est mon itinéraire, c’est une continuité avec ce que j’ai fait. J’ai voulu cette fois-ci que ce soit lumineux.»
Et la lumière se sent. Daniel Bélanger est âgé de 61 ans, mais semble s’être amusé comme un jeune homme dans son studio l’hiver et le printemps derniers.
«La pandémie n’a pas changé grand-chose dans mon quotidien, sauf sur la vie sociale. J’ai l’impression que l’album a été imprégné quand même de la pandémie, du fait même que je voulais qu’il soit lumineux, qu’il sorte de l’isolement et de l’ombrageux.»
«Je travaille dans mon studio et ça (ne) me coûte rien. J’essaye tout ce que je veux, tout ce que je veux, répète-t-il pour mettre l’accent sur sa liberté de création. Ne reste plus que l’apport du musicien qui va un peu humaniser la musique» à l’étape de l’enregistrement final.
Dans la pièce «Dormir dans l’auto», Bélanger chante «La vie est belle, mais parfois rude». Interrogé à savoir l’importance de ce vers, l’artiste répond du tac au tac.
«Elles sont toutes importantes mes phrases, s’esclaffe-t-il. Des chansons, on essaye de trouver une dimension et son contraire en quatre couplets et un refrain. Et puis, il faut écrire entre les lignes aussi.»
Sur la pièce qui clôture l’album, il offre un jeu de mots qui porte sa signature classique. «Il faut s’accorder en genre et en nombre, même dégenré, même dénombré.»
«C’est juste une évidence, estime l’artiste qui se défend de lancer un message. Ceux qui font des chansons à message et qui veulent me sensibiliser (…) Je suis un peu rébarbatif à me faire enseigner des choses par quelqu’un que je ne connais pas.»
«Je n’ai aucun message à passer, mais j’aimerais que les odeurs restent», précise celui qui a lancé son premier recueil de poésie le mois dernier.
Deux pièces sans voix se retrouvent aussi sur ce dixième long jeu de matériel original de Daniel Bélanger.
«Une instrumentale, ce n’est pas une chanson handicapée pour moi», tient à clarifier celui qui se qualifie aussi d’arrangeur.
«Moi j’aime beaucoup en mettre sur mes albums. Je trouve que ça donne de l’air, un break, que ça ouvre une fenêtre.»
C’est non seulement vrai, mais l’écoute de l’avant-dernier morceau, intitulé «Hiatus», nous fait perdre les notions du temps et de l’espace. Pendant deux minutes et demie, on s’envole au son de la trompette et de la flûte traversière planantes.
Monsieur Bélanger n’est toutefois guère chaud à l’idée de jouer au jeu des comparaisons avec d’autres artistes ou de ses influences.
«J’ai des problèmes d’affinités avec les comparaisons. (…) Tant qu’on me compare à moi-même, je n’ai pas de problème avec ça. On passe sa vie à essayer de se construire, (…) à développer notre signature.»
À un mois de l’arrivée des vins nouveaux, on peut d’ores et déjà qualifier le Bélanger nouveau de grand cru. Mais contrairement aux Beaujolais, notre Daniel national vieillit très bien et peut être écouté sans modération.