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Plus tôt dans la journée, M. Legault a appelé à «garder la tête froide».
Le premier ministre François Legault ira en mission à Washington, moins d'un mois après l'entrée en poste du président élu Donald Trump, qui menace d'imposer des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes vers les États-Unis.
M. Legault a indiqué qu'il se rendra dans la capitale fédérale américaine le 12 février dans le cadre d’une mission du Conseil de la fédération. Il en a fait l'annonce à la suite d'une rencontre virtuelle, tenue mercredi après-midi, avec les premiers ministres des autres provinces, dont l'un des sujets au menu était les droits de douane de 25 % proposés par M. Trump.
«Le Québec et les autres provinces canadiennes entendent exercer un leadership dans les discussions avec les États-Unis. Le Québec veut être présent à la table des négociations et nommera son représentant en temps et lieu», a-t-il déclaré sur le réseau social X, mercredi soir.
Plus tôt dans la journée, M. Legault a appelé à «garder la tête froide», alors que M. Trump multiplie les menaces à l’endroit du Canada.
«M. Trump va utiliser toutes les occasions à sa disposition pour augmenter son rapport de force, écrit le premier ministre du Québec dans une lettre publiée sur Facebook mercredi après-midi. Raison de plus pour garder la tête froide et refuser d’entrer dans le jeu du président élu.»
Cette lettre est diffuséeau moment où l’élu républicain multiplie les menaces à l’endroit du Canada, mais aussi d’autres pays. M. Trump affirme qu’il imposera des tarifs de 25 % sur les exportations canadiennes vers les États-Unis. Il est même allé jusqu’à évoquer l’annexion du Canada sous la menace de représailles économiques.
Il a également brandi la menace d’une annexion du Groenland, qui appartient au Danemark, et de la prise de contrôle du canal de Panama.
M. Legault juge que la démission de Justin Trudeau à la tête du Parti libéral du Canada (PLC) amène son lot d’incertitudes à Ottawa. Il assure que le Québec n’a pas les mains liées pour autant.
«C’est certain qu’on aimerait avoir moins d’incertitudes au gouvernement fédéral en ce moment, écrit-il dans sa lettre de mer. Mais le Québec et le reste du Canada ne sont pas dépourvus de moyens d’action pour autant.»
M. Legault a répété qu’il partageait les préoccupations de M. Trump en matière d’immigration, comme il l’avait déjà fait en novembre dernier. «Je réitère qu’il est beaucoup trop facile d’entrer au Canada sous de faux prétextes, peut-on lire dans la lettre. Agir pour contrer cela aiderait à rassurer le gouvernement américain.»
«Le 19 novembre, j’ai donné la directive au ministère de la Sécurité publique d’amorcer une surveillance active de notre territoire. Depuis, la SQ patrouille le long de la frontière avec les États-Unis. Nous sommes aussi en lien avec la GRC, Immigration Canada et avec les autorités américaines. Nous attendons du gouvernement fédéral qu’il resserre fortement l’octroi des visas et prenne toutes les mesures nécessaires de son côté», ajoute-t-il.
Mercredi soir, le premier ministre québécois a mentionné que, lors de la rencontre avec ses homologues provinciaux, il a «exprimé (sa) préoccupation concernant la situation politique actuelle à Ottawa», et qu'il a «réitéré l’importance d’avoir un plan plus détaillé pour les frontières et des mesures pour empêcher les gens d’entrer au Canada sous de faux prétextes».
M. Legault exhorte également le fédéral à augmenter ses dépenses militaires. L’OTAN s’est fixé l’objectif que tous ses pays membres dépensent 2 % de leur PIB en matière de défense.
«Le Canada est à la traîne sur ce point, mais le gouvernement fédéral s’est engagé à atteindre cet objectif. Ottawa devra démontrer qu’il est sérieux sur cet enjeu et accélérer la cadence. Le Québec en tirera d’ailleurs des bénéfices puisque nous avons plusieurs entreprises très performantes dans le domaine de la défense», a-t-il écrit dans sa publication de mercredi après-midi.
Si Trump venait à imposer un tarif de 25 % sur les biens canadiens, les consommateurs et les entreprises américaines en souffriraient également, juge M. Legault. Il a donné en exemple l’industrie de l’aluminium.
«L’imposition de tarifs de 25 % nous ferait mal, mais ça ferait mal aussi aux entreprises américaines qui ont besoin de nos produits, sans parler de la hausse des prix pour les Américains eux-mêmes.»