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Elle fait appel de la peine d'emprisonnement de 4 ans qui lui a été imposée pour le chef de séquestration envers la fille de son conjoint.
La belle-mère de la fillette de Granby a finalement produit son mémoire d’appel, tout comme le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
Les documents ont récemment été déposés. L'accusée avait annoncé en janvier 2022 qu'elle ferait appel.
La femme de 40 ans a été reconnue coupable par un jury en décembre 2021 de meurtre au second degré et de la séquestration de la fille de son conjoint. La petite était alors âgée de 7 ans. La belle-mère a écopé de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans.
Elle fait appel de la peine d'emprisonnement de quatre ans qui lui a été imposée pour le chef de séquestration envers la fille de son conjoint. Elle interjette aussi appel du délai préalable à la libération conditionnelle de 13 ans qui lui a été imposée. Elle demande à la Cour de réduire ce délai à 10 ans.
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Noovo Info a obtenu une copie du mémoire d'appel du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) et de celui de la belle-mère et de son avocat, Me Maxime Hébert Lafontaine.
«Le juge du procès a-t-il commis une erreur de principe puisque la peine imposée n’est pas adaptée aux circonstances liées à la perpétration de l’infraction et à la situation de l’appelante?», soumet notamment l'avocat de la belle-mère à titre de question en litige dans cette demande d'appel.
En résumé, Me Hébert Lafontaine soulève que huit erreurs judiciaires ont été commises notamment en ce qui concerne la tenue du procès dans le district de Trois-Rivières, la saisie sans mandat du téléphone, la fouille sommaire sans mandat du téléphone et l'admission en preuve de certains messages textes échangés entre l'appelante et le conjoint.
De son côté, le DPCP réplique que les juges n'ont commis aucune erreur et demande à la Cour d'appel de rejeter la demande déposée par la belle-mère et son avocat.
Les parties devraient plaider cet automne. Une décision de la Cour d'appel du Québec pourrait être rendue en 2025.
Selon l'avocat et analyste judiciaire Me François-David Bernier, il n'est pas rare de voir un appel pour des accusations de meurtre au second degré.
La preuve révélée au procès de la belle-mère et du père de la fillette de Granby a mis en lumière une véritable histoire d'horreur.
Dans son mémoire d'appel, le Directeur des poursuites criminelles et pénales résume les faits: «Dans la nuit du 28 au 29 avril 2019, l'appelante [la belle-mère] et son conjoint ont ligoté la fillette et l’ont enroulée de gros ruban adhésif, la laissant ainsi, nue, à même le sol d’une chambre close dont les fenêtres étaient barricadées. Ils auraient agi ainsi en raison des crises et tentatives de fugue de l’enfant. Au matin, exaspérée d’entendre la fillette pleurer et crier, l’appelante l’a enroulée de plusieurs couches de ruban adhésif supplémentaires de la tête aux pieds et l’a laissée plusieurs heures dans cet état. La fillette, particulièrement chétive, est morte suffoquée.»
Noovo Info s'est entretenu avec la grand-mère paternelle de la fillette. Elle a confié qu'un nouveau procès viendrait tourner le fer dans la plaie.
«J'espère que la justice va frapper et qu'il n'y aura pas une sentence bonbon.»
Tant que cette saga ne sera pas terminée, la famille ne sera pas en mesure de tourner la page, a-t-elle conclu.
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Avec des informations de Marie-Pier Boucher, Noovo Info.