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La ministre convoque une réunion avec Haïti et les pays voisins pour faire progresser un plan visant à résoudre les pénuries de carburant qui ont provoqué des manifestations, des pillages et un effondrement des soins de santé.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, tente de négocier un plan pour remettre Haïti sur pied après de graves pénuries d'essence qui ont déclenché des violences dans le pays.
Mme Joly est au Pérou cette semaine pour l'assemblée générale annuelle de l'Organisation des États américains (OEA), qui regroupe la plupart des pays des Amériques.
La ministre convoque une réunion avec Haïti et les pays voisins pour faire progresser un plan visant à résoudre les pénuries de carburant qui ont provoqué des manifestations, des pillages et un effondrement des soins de santé.
Selon Mme Joly, cette initiative comprendrait notamment des sanctions pour les membres de gangs qui bloquent l'accès au carburant, ainsi qu'un plan de gouvernance pour éliminer la corruption.
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Le Canada a déjà participé à une campagne visant à «délégitimer» la dictature vénézuélienne, mais des experts estiment que devant le peu de succès réalisés, les dirigeants des pays de l'OEA doivent maintenant décider dans quelle mesure ils peuvent travailler avec le régime.
Mme Joly indique que le Canada tentera également de lutter contre la désinformation en ligne qui attribue la flambée de l'inflation aux États-Unis plutôt qu'à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Il y a eu des pénuries alimentaires dans certaines régions de l'Amérique du Sud et le carburant est devenu inabordable dans certains petits États des Caraïbes, a souligné Mme Joly. «L'inégalité est liée aux crises aggravées auxquelles de nombreuses personnes sont confrontées dans tout l'hémisphère», a-t-elle déclaré, ajoutant que le Canada faisait également pression pour réformer les institutions financières mondiales.
«De nombreux pays sont confrontés à de très graves problèmes budgétaires et nous ne pouvons pas les laisser tomber, sans quoi nous laissons tomber des millions de gens.»
Pendant des années, les membres de l'Organisation des États américains ont débattu de l'opportunité d'inclure des pays au régime non démocratique. L'adhésion de Cuba est suspendue, tandis que le Nicaragua s'est retiré cette année, après de sévères condamnations de son bilan en matière de droits de la personne.
Le Venezuela est techniquement toujours membre de l'OEA, bien que des pays comme le Canada aient tenté de faire représenter autour de la table un délégué de l'opposition démocratique, au lieu d'un délégué envoyé par la dictature brutale de Nicolas Maduro.
«Ce n'est pas le genre de contexte dans lequel le Canada espérait évoluer, a déclaré Maxwell Cameron, professeur de sciences politiques à l'Université de la Colombie-Britannique et spécialiste de l'Amérique latine. Ce sont des moments difficiles pour un pays comme le Canada, qui veut être autant que possible un courtier neutre qui embrasse le multilatéralisme et la démocratie, qui n'est pas considéré comme parfaitement aligné sur les États-Unis.»
Le Canada a déjà contribué à mener une campagne visant à «délégitimer» la dictature vénézuélienne et à reconnaître le leader dissident Juan Guaidó comme chef du gouvernement de ce pays.
Mais selon le professeur Cameron, devant le peu de succès réalisés, les dirigeants des pays membres de l'OEA doivent maintenant décider dans quelle mesure ils peuvent travailler avec ce régime. «Il faut être pragmatique, dit-il. Il est temps de relancer cette politique; il est temps de regarder au-delà de Guaidó et d'amorcer une nouvelle stratégie.»
M. Cameron ajoute qu'un passage à l'autoritarisme au Guatemala et au Salvador soulève aussi d'autres questions.
Mme Joly rappelle que le Canada entretient des relations avec Cuba tout en dénonçant fermement les États autoritaires. «Nous condamnons les violations des droits de la personne du régime de Maduro, et nous demandons et poussons les parties à retourner à la table des négociations», a-t-elle déclaré.