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Les pays doivent travailler ensemble pour faire respecter les règles sur la souveraineté et les droits de la personne, selon elle.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a demandé lundi aux membres des Nations unies de contrer la polarisation politique croissante à l'étranger — tout en s'attaquant à la rhétorique conservatrice au Canada.
Mme Joly a placé les droits des femmes et le droit international au centre de son discours à l'Assemblée générale de l'ONU, dans ce qui pourrait être le dernier discours du gouvernement Trudeau à ce rassemblement annuel des dirigeants et ministres.
«Certaines des voix les plus fortes qui prétendent parler en faveur de la liberté sont celles qui tentent de redéfinir ce mot à leurs propres fins», a-t-elle déclaré à l'assemblée lundi matin. «Ils se cachent derrière ce mot pour nous dire que tout est brisé», a-t-elle affirmé, reprenant le langage du chef conservateur Pierre Poilievre, sans le nommer.
La ministre a dénoncé les dirigeants qui cherchent à restreindre les droits des personnes LGBTQ+, les choix reproductifs des femmes «ou même ce qu'elles peuvent porter», bien qu'elle n'ait pas évoqué les restrictions sur les symboles religieux au Québec ou en France.
«Nous le voyons dans notre pays, nous le voyons dans le monde entier», a-t-elle insisté face à l'assemblée, avant d'aborder une série de conflits qui, selon elle, ne peuvent être résolus que par des pays qui respectent les règles de souveraineté et les droits de la personne.
La ministre a déclaré que cela signifie remettre en question les «règles inhumaines contre les femmes et les filles» imposées par les talibans en Afghanistan, qui restreignent leur éducation et leur accès aux espaces publics. Cela signifie également que davantage de pays doivent soutenir Haïti, ce pays qui tente de mettre fin à ce qu'elle appelle la «situation catastrophique» du règne des gangs. Elle a rappelé que le Canada favorise une solution à cette crise qui proviendra des Haïtiens au bénéfice des Haïtiens.
Au Moyen-Orient, un cycle de violence «exige que les deux parties fassent de réels efforts» pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas, qui dure depuis près d'un an. Elle a souligné l'importance de l'ONU dans la recherche d'un consensus et l'aplanissement des différences profondes.
«La polarisation est un vrai problème et la division est réelle. Nous avons la responsabilité collective de rassembler les gens», a soutenu la ministre canadienne. «Les gens ont le droit de manifester pacifiquement, mais personne n'a la liberté d'intimider les autres.»
Elle a également décrit l'invasion de l'Ukraine par la Russie comme une déformation par Moscou du concept de liberté, pour justifier la mise en cause du droit international. «Aucun pays n'a le droit et la liberté d'envahir son voisin, et il n'y a pas de liberté d'imposer sa volonté aux autres, a-t-elle souligné. Le peuple ukrainien a le droit d'être libre de la peur et de l'agression.»
Elle a par ailleurs souligné le soutien du Canada aux efforts de réforme de l'ONU, certains pays faisant valoir que les nations occidentales détenaient un pouvoir démesuré qui ne reflète pas la population et la croissance économique de nombreux États.
Mme Joly a réitéré l'appel lancé par un groupe de femmes ministres des Affaires étrangères, plus tôt ce mois-ci, pour que le prochain secrétaire général de l'ONU soit une femme, pour la première fois depuis près de huit décennies - ce qu'elle a qualifié d'«inacceptable».
Le discours de lundi a été prononcé alors que le Canada fait campagne pour un siège au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, et à moins d'un an d'élections générales probables, où les libéraux font face à des sondages désastreux.
Le discours de Mme Joly s'est terminé en soulignant que les droits des femmes ont reculé, notamment en ce qui concerne l'accès à l'avortement et à la contraception.