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Alors que la négociation de sa convention collective avec Québec tarde à adopter un rythme soutenu, la FIQ monte le ton et lance son slogan: «y'a des limites».
Parce qu'elle trouve que sa négociation avec Québec ne progresse pas suffisamment, une instance de la FIQ vient de se doter d'un plan de mobilisation qui prévoit une escalade dans les moyens de pression.
C'est le conseil national extraordinaire de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) qui vient d'adopter ce plan de mobilisation. Il sera maintenant soumis aux assemblées générales des membres, qui décideront «dans les prochaines semaines», a fait savoir la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, en entrevue avec La Presse Canadienne lundi.
Le plan prévoit une escalade dans les moyens de pression, à commencer par la tenue de kiosques, tournées, tracts, jusqu'à «manifester dans des endroits significatifs et dérangeants», cesser d'effectuer des tâches non reliées aux soins, ne pas renouveler les permis de pratique, organiser des sit-in, envoyer des lettres de démission en bloc, etc.
C'est aussi dans ce cadre que la FIQ, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnels en soins, a adopté son nouveau slogan: «y'a des limites».
Les conventions collectives des secteurs public et parapublic, qui couvrent plus de 600 000 travailleurs, viennent à échéance le 31 mars. Or, Mme Bouchard affirme avoir proposé 28 dates de négociation à Québec, qui n'en aurait retenu que quatre.
Mme Bouchard précise que depuis le début de l'année, il n'y a eu que deux séances de négociation pour la FIQ. «Et ce n'était pas de la vraie négociation» sur des points précis, mais plutôt des «échanges», explique-t-elle. La troisième rencontre aura lieu vendredi.
Pourtant, la FIQ avait déposé ses demandes le 7 novembre et le gouvernement ses offres le 15 décembre 2022
Néanmoins, Québec se dit prêt à négocier et montre plutôt du doigt les syndicats. Encore récemment, le premier ministre François Legault a invité la FIQ à faire preuve de souplesse.
Et la semaine dernière, lors de plusieurs entrevues et points de presse, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a affirmé que les syndicats «devraient venir s'asseoir avec nous» et avec sa collègue du Trésor, Sonia LeBel.
La FIQ soupçonne Québec de vouloir «acheter du temps» avec ses forums de discussions, auxquels il tient à ce que les syndicats participent, en parallèle de la négociation des conventions collectives.
Or, tant la FIQ que le front commun, qui représente 420 000 travailleurs, s'y refusent, affirmant que les problèmes et les solutions sont déjà connus et qu'il faut plutôt passer aux gestes concrets et négocier des clauses en conséquence dans les conventions collectives.
«Ces points-là (contenus dans les forums de discussion) sont déjà dans nos demandes», a dit Mme Bouchard, qui souligne que la FIQ a ainsi soumis 60 propositions qui proviennent des «43 500 membres de la FIQ qui ont pris plus ou moins 30 minutes pour répondre à ce qu'elles voudraient avoir pour l'attraction et la rétention, pour améliorer leurs conditions de travail dans le réseau de la santé».
«Depuis la semaine passée, le gouvernement a essayé de nous faire négocier sur la place publique, alors que c'est eux qui refusent de négocier», critique Mme Bouchard. «Il veut nous faire porter l'odieux» de la négociation qui ne progresse pas, croit la dirigeante syndicale, d'où le plan de mobilisation par étapes.