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La pénurie de main d'oeuvre frappe aussi ce domaine d'emploi.
La pénurie de main d'oeuvre continue de faire des ravages sur le marché du travail : les entrepreneurs en foresterie et en métallurgie, de même que les usines de transformation du Saguenay-Lac-Saint-Jean s'arrachent les finissants en mécanique industrielle.
Sur les bancs d'école, les élèves se font rares.
Seules deux cohortes sur trois démarrent tous les ans au DEP en mécanique industrielle de construction et d'entretien du Centre de formation professionnelle Jonquière. Depuis cinq ans, seulement 30 à 40 élèves par année se rendent au bout du programme de 16 mois qui les mènent sur le marché du travail.
« [Il] en prendrait facilement la moitié plus, sinon le double. [...] On a un besoin criant actuellement au niveau de la mécanique industrielle et on peine à suffire aux demandes des employeurs », soutient le directeur adjoint du centre, Martin Bédard.
Conscientes de la rareté de cette expertise, les entreprises usent de différents moyens pour séduire les élèves. Les méthodes de recrutement sont agressives.
Martin Bédard affirme que les employeurs sont «plus imaginatifs dans leur façon de faire du recrutement», alors que certains vont offrir leurs services aux élèves de façon plus traditionnelle, d'autres vont offrir des stages rémunérés et d'autres encore peuvent faire des offres de stage ou de travail à temps partiel pendant la durée de la formation.
Avec un taux de placement de 97 % depuis les trois dernières années, les étudiants ont l'embarras du choix.
Chez Produits forestiers Résolu, 33 postes en mécanique industrielle sont actuellement à combler dans la province, dont 17 dans les scieries du Lac-Saint-Jean.
Le responsable des enjeux régionaux de PFR, Louis Bouchard, déclare que l'entreprise va même jusqu'à embaucher du personnel dont l'expertise n'est pas la mécanique industrielle, pour ensuite le former. Ces employés suivent une formation de 800 heures de mise à niveau au Centre de formation professionnelle du Pays-des-Bleuets.
«Bon an, mal an, depuis 2017, on engage entre 30 et 50 employés en mécanique industrielle [au Québec]», explique M. Bouchard.
Cette main-d'œuvre est nécessaire à l'entretien de la machinerie dans les différentes scieries de Produits forestiers Résolu.
Chez Rio Tinto, notamment, l'expertise en mécanique industrielle est nécessaire pour le soutien aux opérations et pour la maintenance de l'équipement, en cas de bris ou par prévention.
Sans nommer de manque de main-d'oeuvre à proprement parler, le directeur relations médias de la multinationale, Simon Letendre, déclare que les travailleurs qui se font plus rares sont les détenteurs d'un double DEP en mécanique industrielle et en soudure.
Le directeur du Centre de formation professionnelle Jonquière, Martin Bédard est franc : il souhaiterait que l'intérêt pour le programme en mécanique industrielle de construction et d'entretien soit plus grand.
«On serait plus satisfaits si on avait davantage d'inscriptions [en mécanique industrielle] et qu'on était capables de répondre aux besoins de nos partenaires du marché du travail. »
Heureusement, le DEP en électromécanique de systèmes automatisés, aussi offert à Jonquière, aide à combler les besoins de main d'oeuvre. Les trois cohortes annuelles permettent à 15 ou 20 étudiants de graduer et d'enrichir le marché du travail de leur expertise.