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«Écoutez, on prend ces informations au sérieux», a assuré vendredi la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, au cours de la période des questions.
Le gouvernement de Justin Trudeau dit prendre au sérieux le fait qu'un haut fonctionnaire ait recommandé aux dirigeants en matière de finances de ministères fédéraux de faire attention à ce qu'ils écrivent au sujet des contrats accordés à la firme de cabinet-conseil McKinsey.
«Écoutez, on prend ces informations au sérieux», a assuré vendredi la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, au cours de la période des questions.
Mercredi, le contrôleur général du Canada, Roch Huppé, a confirmé en comité parlementaire qu'il s'était entretenu avec des chefs de direction financière de l'appareil fédéral et qu'il leur a fourni ce conseil de prudence dans ce qu'ils mettent par écrit.
«Ce que j'ai dit, en fait, est que j'ai conseillé aux gens que nous devons rester, en tant que fonctionnaires, très factuels», a-t-il affirmé lorsque questionné par le député conservateur et président du comité en question, Kelly McCauley.
DOSSIER | Affaire McKinsey
Ce dernier a dit craindre que le but d'une telle recommandation était de cacher des informations qui pourraient faire l'objet d'une demande de divulgation en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
«Je suis grandement inquiet alors que la commissaire à l'information a déclaré qu'il y avait une culture du secret et il semble que vous convergez vers cela», a-t-il soutenu.
M. Huppé a répondu «absolument pas» quand M. McCauley a suggéré que le but était de garder secrète de l'information qui pourrait, autrement, devoir être divulguée.
Il a soutenu que son conseil était plutôt d'éviter «d'écrire des opinions personnelles» dans des courriels, par exemple.
Cette explication n'a vraisemblablement pas convaincu le député conservateur qui le questionnait puisqu'il a réitéré son «mécontentement extrême» quant aux propos tenus par M. Huppé auprès de chefs de direction financière.
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Même son de cloche du côté du bloquiste Jean-Denis Garon, qui a interpellé vendredi la ministre Fortier sur ce sujet.
«Ce n'est pas normal que le contrôleur général du Canada recommande la culture du silence à la fonction publique et ça révèle que le gouvernement considère que le Parlement et nous, les députés, on n'est rien d'autre qu'une menace», a-t-il lancé aux Communes.
Selon lui, le conseil de prudence de ce qui est mis par écrit vise à empêcher les élus fédéraux d'accéder à des documents.
Les députés siégeant au comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires enquêtent sur les contrats accordés par Ottawa à la firme McKinsey depuis 2011.
Radio-Canada a rapporté récemment que les dépenses à ce chapitre ont monté en flèche depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux de Justin Trudeau, en 2015.
Selon les plus récentes données partagées par Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), 116,8 millions $ ont été versés à McKinsey depuis 2015, en vertu de contrats conclus par ce ministère.
En répondant à M. Garon, Mme Fortier a rappelé que le premier ministre Justin Trudeau l'a mandatée pour évaluer les circonstances de l'octroi de contrats à McKinsey. Elle partage ce mandat avec la ministre de l'Approvisionnement, Helena Jaczek, et l'examen doit se conclure d'ici juin.
«On va continuer à le faire et les fonctionnaires sont ceux qui sont responsables de regarder toute la question de l'approvisionnement. Donc on va réviser ces projets avec le comité parlementaire et ses recommandations», a-t-elle dit.
M. Garon estime que la réponse de Mme Fortier «laisse sous-entendre que le fédéral est en train de passer les documents qu'on réclame au peigne fin, avec son `'liquid paper»«.