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Elle a dit qu'elle a fait valoir aux deux consuls que le Québec ne veut pas de droits de douane.
Le gouvernement Legault a passé son message aux deux consuls américains postés au Québec, concernant les menaces du président Trump: des barrières tarifaires auraient des «conséquences graves» sur les Américains eux-mêmes.
La ministre des Relations internationales, Martine Biron, a confirmé qu'elle avait parlé mardi aux deux représentants diplomatiques américains, dans le cadre de la rencontre annuelle du corps consulaire en fonction au Québec.
En mêlée de presse dans le hall de l'Assemblée nationale mercredi, elle est restée floue sur les mesures que son gouvernement entend prendre si les États-Unis réclament dans les négociations à venir l'abandon du système de gestion de l'offre, qui protège les producteurs laitiers du Québec dans le marché canadien.
Mme Biron a affirmé que les consuls américains sont des «alliés» du Québec, alors que l'administration Trump menace d'imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les marchandises en provenance du Canada à compter du 1er février.
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«On leur dit qu'on ne veut pas de tarifs (douaniers) et qu'on est des partenaires importants des Américains, qu'il y aura des conséquences bien sûr pour nous (si des barrières tarifaires sont imposées), mais des conséquences très graves pour eux aussi, il va y avoir une spirale inflationniste», a-t-elle répondu, quand des journalistes lui ont demandé de résumer le propos qu'elle leur a tenu.
Son collègue, le ministre des Finances, Eric Girard, a d'ailleurs laissé présager des perspectives plutôt sombres pour l'ensemble de l'Amérique du Nord.
En effet, la récession envisagée par la Banque du Canada si des droits de douane sont imposées par les États-Unis pourrait s'étendre aussi au sud de la frontière, a-t-il évoqué.
«Ce n'est pas dans l'intérêt des États-Unis d'affaiblir leur meilleur client», a plaidé M. Girard en mêlée de presse mercredi matin.
Les lobbys américains de l'acier et de l'aluminium ont aussi signalé au gouvernement Legault qu'ils étaient ses alliés dans son opposition aux droits de douane, a ajouté Mme Biron.
Deux des six consuls américains en poste au Canada sont au Québec, un à Montréal et l'autre dans la Vieille Capitale.
Par ailleurs, le milieu agricole au Québec craint que les États-Unis réclament la fin du système de gestion de l'offre, une concession qui serait exigée du Canada dans un marchandage en vue du renouvellement l'accord de libre-échange nord-américain.
«C'est une préoccupation», a laissé entendre Mme Biron, sans s'aventurer sur des concessions négociables ou non.
«On va se tenir debout, on ne se laissera pas faire, mais on a un travail de terrain à faire, c'est ce qu'on est en train de faire présentement.»