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Les autorités ukrainiennes peinaient jeudi à déterminer le sort de centaines de civils qui s'étaient réfugiés dans le théâtre de Marioupol. Un peu d'espoir a émergé quand un responsable a révélé que certaines personnes avaient survécu à la frappe.
Les autorités ukrainiennes peinaient jeudi à déterminer le sort de centaines de civils qui s'étaient réfugiés dans le théâtre de la ville assiégée de Marioupol qui a été détruit par une frappe aérienne russe, et des responsables ont affirmé que l'artillerie russe a détruit d'autres bâtiments civils dans une autre ville de première ligne.
Un peu d'espoir a émergé quand un responsable a révélé que certaines personnes avaient survécu à la frappe contre le théâtre de Marioupol.
Voyez ci-haut l'entrevue d'Ekaterina Piskunova | La première victime d’une guerre c’est la vérité
Une photo publiée par le conseil municipal de Marioupol montre qu'une section entière du grand théâtre de trois étages s'est effondrée après la frappe de mercredi soir. Plusieurs centaines de personnes s'étaient réfugiées dans le sous-sol du bâtiment, alors que l'armée russe assiège depuis trois semaines cette ville portuaire stratégique de la mer d'Azov.
À tout le moins aussi récemment que lundi, le trottoir devant et derrière le théâtre était orné d'énormes lettres blanches épelant «ENFANTS» en russe, selon des images publiées par la société de technologie spatiale Maxar.
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre le théâtre dramatique de Marioupol à Marioupol, en Ukraine, le lundi 14 mars 2022. (Maxar Technologies via AP)
Des décombres avaient bloqué l'entrée de l'abri à l'intérieur du théâtre et le nombre de victimes n'était pas clair, a expliqué Pavlo Kyrylenko, le chef de l'administration régionale de Donetsk, sur Telegram. Le député ukrainien Sergiy Taruta, l'ancien gouverneur de la région de Donetsk où se trouve Marioupol, a déclaré plus tard sur Facebook que certaines personnes avaient réussi à s'échapper vivantes du bâtiment détruit. Il n'a pas fourni d'autres détails.
M. Kyrylenko a dit que des frappes aériennes russes avaient également touché un complexe de piscines municipales à Marioupol où des civils, dont des femmes et des enfants, s'étaient réfugiés. «Maintenant, il y a des femmes enceintes et des femmes avec des enfants sous les décombres», a-t-il écrit, mais le nombre de victimes n'était pas immédiatement connu.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à davantage d'aide pour son pays dans une allocution vidéo aux législateurs allemands jeudi, affirmant que des milliers de personnes ont été tuées dans la guerre qui a commencé il y a près d'un mois, dont 108 enfants.
Il a également évoqué la situation désastreuse à Marioupol. «Tout est une cible pour eux», a-t-il dit, y compris «un théâtre où des centaines de personnes avaient trouvé refuge et qui a été rasé hier».
Le ministère russe de la Défense a nié avoir bombardé le théâtre ou n'importe où ailleurs à Marioupol mercredi.
Le bureau de M. Zelensky a indiqué que la Russie avait effectué de nouvelles frappes aériennes sur Marioupol tôt jeudi matin, ainsi que des tirs d'artillerie et des frappes aériennes dans tout le pays pendant la nuit, y compris dans les banlieues de Kalynivka et Brovary de la capitale, Kyiv. On ne sait rien du nombre de victimes.
Des personnes nettoient des débris à l'extérieur d'un centre médical endommagé après que des parties d'un missile russe, abattu par la défense aérienne ukrainienne, ont atterri sur un immeuble voisin, selon les autorités, à Kiev, en Ukraine, le jeudi 17 mars 2022. (AP Photo/Vadim Ghirda)
À Kyiv, où les habitants se sont blottis dans des maisons et des abris, un incendie s'est déclaré dans un immeuble touché par les restes d'une roquette russe abattue tôt jeudi, tuant une personne et en blessant au moins trois autres, selon les services d'urgence. Les pompiers ont évacué 30 personnes des étages supérieurs de l'immeuble de 16 étages et ont éteint l'incendie en une heure.
Jeudi, l'artillerie russe a détruit une école et un centre communautaire à Merefa, une ville proche de Kharkiv, dans le nord-est du pays, selon le maire de Merefa, Veniamin Sitov. Il n'y a pas eu de victimes civiles connues. La région de Kharkiv subit de lourds bombardements alors que les forces russes bloquées tentent d'avancer dans la région.
Six nations ont appelé à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Ukraine jeudi après-midi, avant un vote attendu vendredi sur une résolution russe exigeant la protection des civils ukrainiens «en situation de vulnérabilité», sans toutefois mentionner la responsabilité de Moscou dans la guerre.
Le président russe Vladimir Poutine est allé à la télévision mercredi pour fustiger les Russes qui ne le soutiennent pas.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
Les Russes «seront toujours capables de distinguer les vrais patriotes des ordures et des traîtres et les recracheront simplement comme un moucheron qui a accidentellement volé dans leur bouche, a-t-il déclaré. Je suis convaincu qu'une telle auto-épuration naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays.»
Il a dit que l'Occident utilise une «cinquième colonne» de Russes traîtres pour créer des troubles civils. «Et il n'y a qu'un seul objectif, j'en ai déjà parlé - la destruction de la Russie», a-t-il déclaré.
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Le discours semblait être un avertissement que son régime autoritaire, qui s'était déjà renforcé depuis le début de l'invasion le 24 février, fermant les organes d'information russes et arrêtant les manifestants, pourrait devenir encore plus répressif.
En signe de cela, les forces de l'ordre russes ont annoncé les premières affaires pénales connues en vertu d'une nouvelle loi qui autorise des peines de 15 ans de prison pour avoir publié ce qui est considéré comme de «fausses informations» sur la guerre en Ukraine. Parmi les personnes inculpées figurait Veronika Belotserkovskaya, une auteure de livres de cuisine et blogueuse en langue russe vivant à l'étranger.
Les pourparlers entre les deux camps semblent toujours progresser. Le conseiller de M. Zelensky, Mikhailo Podolyak, a indiqué que l'Ukraine avait exigé un cessez-le-feu, le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité pour l'Ukraine de plusieurs pays.
«Cela n'est possible que par un dialogue direct» entre MM. Zelensky et Poutine, a-t-il lancé sur Twitter.
Un responsable du bureau de M. Zelensky a déclaré à l'Associated Press que le principal sujet de discussion était de savoir si les troupes russes resteraient dans les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine après la guerre et où se trouveraient les frontières.
Le responsable, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat pour discuter des pourparlers sensibles, a déclaré que l'Ukraine insistait sur l'inclusion d'une ou plusieurs puissances nucléaires occidentales dans les négociations et sur un document juridiquement contraignant avec des garanties de sécurité pour l'Ukraine. En échange, a déclaré le responsable, l'Ukraine était prête à discuter d'un statut neutre.
La Russie a exigé que l'OTAN s'engage à ne jamais admettre l'Ukraine dans l'alliance ou à y stationner des forces.
Un immeuble d'appartements est endommagé après que des parties d'un missile russe, abattu par la défense aérienne ukrainienne, ont atterri dans une zone résidentielle, selon les autorités, à Kiev, en Ukraine, le jeudi 17 mars 2022. (AP Photo/Vadim Ghirda)
Plus tôt mercredi, M. Zelensky s'était présenté devant le Congrès américain par vidéo et, invoquant Pearl Harbor et le 11 septembre, avait plaidé auprès de l'Amérique pour plus d'armes et des sanctions plus sévères contre la Russie, en disant : «Nous avons besoin de vous maintenant».
Le président Joe Biden a annoncé que les États-Unis envoyaient 800 millions $ US d'aide militaire à l'Ukraine. Il a également qualifié M. Poutine de «criminel de guerre», dans sa condamnation la plus sévère depuis le début de l'invasion.
Les combats ont poussé plus de trois millions de personnes à fuir l'Ukraine, selon les estimations de l'ONU. Le nombre de morts reste inconnu, bien que l'Ukraine ait déclaré que des milliers de civils avaient perdu la vie.
Nulle part ailleurs n'a souffert plus que la ville encerclée de Marioupol, où les responsables locaux affirment que les frappes de missiles et les bombardements ont tué plus de 2300 personnes. Le port maritime du sud de 430 000 habitants est attaqué pratiquement depuis le début de la guerre, il y a trois semaines, et le siège a causé de graves pénuries de nourriture, d'eau, de chauffage et de médicaments.
Utilisant la lampe de poche de son téléphone portable pour éclairer le sous-sol d'un hôpital, le docteur Valeriy Drengar a retiré une couverture pour montrer le corps d'un bébé de 22 jours. D'autres corps enveloppés semblaient également être des enfants.
«Ce sont les gens que nous n'avons pas pu sauver», a déclaré le docteur Drengar.