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Si ces allégations sont prouvées, il s'agit d'une violation de la Loi visant à mettre fin à la captivité des baleines et des dauphins, adoptée en 2019 par le gouvernement fédéral.
Le parc d'attractions Marineland a été accusé d'avoir utilisé des dauphins et des baleines à des fins de divertissement, ce que nie l'entreprise établie à Niagara Falls, dans le sud de l'Ontario.
Selon le corps de police régional de Niagara, l'enquête aurait débuté en octobre concernant l'implication de cétacés dans des spectacles organisés pour les visiteurs. «Au cours de l'enquête, il a été déterminé que des dauphins et des baleines ont été utilisés à des fins de divertissement au cours du mois d'août, sans avoir obtenu l'autorisation préalable de le faire», peut-on lire dans un communiqué des forces de l'ordre.
Si ces allégations sont prouvées, il s'agit d'une violation de la Loi visant à mettre fin à la captivité des baleines et des dauphins, adoptée en 2019 par le gouvernement fédéral. Celle-ci rend illégales les performances de dauphins ou de baleines.
Un chef d'accusation a été déposé contre Marineland pour avoir utilisé des cétacés dans le cadre d'un spectacle sans en avoir eu l'autorisation, a précisé le corps de police.
Marineland nie ces allégations et assure que les dauphins et les baleines prennent part à une présentation éducative conçue par des experts.
Par voie de communiqué, l'entreprise a déclaré que ses présentations impliquant des animaux contiennent des segments où «les mammifères marins sont appelés à faire la démonstration de comportements observés en milieu océanique».
Ces démonstrations, accompagnées d'explications éducatives, auraient pour objectif de permettre aux visiteurs de mieux comprendre ces espèces marines, selon Marineland. Le parc d'attractions blâme «des activistes aux motifs idéologiques» qui auraient porté plainte à la police.
L'organisme Last Chance for Animals, établi en Californie, admet avoir porté plainte à la fin du mois de septembre et qu'un enquêteur engagé par l'organisme a livré un témoignage aux policiers vers la fin octobre. «Nous sommes ravis», a commenté la consultante canadienne Miranda Desa qui collabore avec l'organisme californien à but non lucratif. Elle rapporte que l'enquêteur engagé par l'organisme s'est rendu à Marineland le 3 et le 9 août et qu'il a filmé les performances des dauphins et des baleines.
Mme Desa affirme qu'on peut voir des dauphins «faire des périlleux, des vrilles, des danses et exécuter diverses prouesses au son de la musique devant un public de visiteurs'.
La Presse canadienne a pu voir une partie des images, où l'on semble voir des dauphins exécuter divers mouvements devant public et être récompensés par le personnel qui leur donne de la nourriture.
Marineland dit avoir l'intention de contester l'accusation. «Marineland comprend pourquoi des activistes motivés par des principes idéologiques pourraient déposer une plainte à la police et reconnait que la Police régionale de Niagara a dû faire face à des pressions pour déposer de telles accusations», a commenté la direction du parc qui dit avoir hâte de pouvoir se défendre devant le tribunal.
Marineland doit comparaître en cour le 14 février 2022. D'ici là, l'entreprise dit demeurer dédiée à sa mission de recherche, d'éducation et de conservation. Elle veut continuer d'offrir des soins de grande qualité à ses animaux.
Lundi, Marineland a aussi confirmé avoir reçu une demande du Whale Sanctuary Project, un sanctuaire sauvage pour les baleines qui serait aménagé en Nouvelle-Écosse. Cet organisme souhaite accueillir Kiska, la seule orque hébergée à Marineland, ainsi que plusieurs des bélugas qui s'y trouvent.
Le parc affirme n'avoir aucune objection idéologique au transfert des baleines vers les sanctuaires ou toute autre installation qui répond aux standards de soins prévus par la loi.
Mais selon les observations de Marineland, le sanctuaire «n'a aucun financement, aucune installation, aucun employé sur le terrain et propose d'opérer ses activités dans un environnement toxique».
Pour ces raisons, le parc dit n'avoir aucune intention d'y envoyer ses baleines à moins de changements majeurs.
Le directeur général du projet de sanctuaire, Charles Vinick, a rappelé que les discussions avec Marineland n'étaient que préliminaires et que l'organisme est toujours au stade de développement et de conception de ses futures installations.
Au cours des dernières années, un nombre non précisé de baleines sont mortes dans les bassins de Marineland. Le service de protection des animaux de l'Ontario mène une enquête depuis des mois sur les installations du parc.
En mai dernier, les inspecteurs du gouvernement ont déclaré dans un document judiciaire que tous les mammifères marins de Marineland étaient en détresse en raison de la mauvaise qualité de l'eau.
Selon des documents obtenus par La Presse canadienne, les inspecteurs ont ordonné à deux reprises à Marineland de réparer le système de traitement de l'eau des divers bassins. Marineland a contesté ces ordonnances en niant que ses animaux étaient en détresse et en soutenant que la mort d'un nombre non précisé de baleines n'avait rien à voir avec la qualité de l'eau.
Par Liam Casey/La Presse canadienne