Début du contenu principal.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) souhaite que les partis s'engagent à améliorer les services éducatifs adaptés dans les écoles.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) souhaite que les partis s'engagent à améliorer les services éducatifs adaptés dans les écoles.
«On voit bien que ça craque de partout!» a soutenu dimanche le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, en entrevue téléphonique. Il demande que le financement soit accordé en fonction des besoins des élèves, et que les spécialistes puissent travailler en équipes multidisciplinaires pour mieux servir les enfants.
À lire également:
«Dans les dernières années, on avait l'impression que les professionnels étaient au service de la machine plutôt qu'au service des besoins des élèves, a déploré M. Landry. Il n'y a pas de temps pour aller observer dans une classe, donner son opinion, il n'y a pas de temps pour que systématiquement la psychologue s'assoie avec l'orthopédagogue, l'orthophoniste, le psychoéducateur. Ce sont des manques importants.»
En juin dernier, un rapport spécial du protecteur du citoyen sur l'accès aux services éducatifs adaptés dans les écoles primaires concluait qu'«en général, l'offre de services ne suffit pas à répondre aux besoins réels. Pour certains élèves, l'accès aux services s'avère difficile. Ils patientent trop longtemps avant de recevoir des services, alors que d'autres en reçoivent peu ou pas».
Selon le rapport, au moins deux autres mois ont passé entre l'évaluation et l'obtention de services.
Le protecteur du citoyen a rappelé que «pour un élève éprouvant des difficultés d'apprentissage, le délai d'attente pour l'adaptation des services à ses besoins peut faire une énorme différence. Si l'élève reçoit les services nécessaires en temps opportun, les difficultés peuvent se résorber. Plus le délai s'allonge, plus les difficultés risquent de perdurer.»
Si les professionnels croulent sous leur charge de travail, c'est d'abord parce que le public manque de personnel, pense la FPPE-CSQ, qui demande la mise en place d'un seuil d'un professionnel pour un maximum de 75 élèves. Cela demanderait de faire passer le nombre de travailleurs de 8500 à 17 000 dans la province, selon ses estimations.
Alors que la main-d'oeuvre est difficile à trouver, la fédération propose de miser sur de meilleurs salaires.
«Une psychologue à l'échelon maximal dans le milieu scolaire va gagner 52 $ par heure, plus une prime d'environ 10 % si elle est à temps plein, alors que la même psychologue qui vient de finir l'école, qui s'en va au privé, peut demander environ 150 $ par heure», a expliqué M. Landry.
Il a aussi pointé du doigt les conditions de travail, alors que les professionnels peuvent se retrouver à travailler dans «huit écoles et avoir huit patrons» différents.
Voilà pourquoi la FPPE-CSQ demande que l'embauche de personnel spécialisé soit gérée au niveau des centres de services scolaires, et non des écoles individuelles. D'après M. Landry, «quand on envoie de l'argent dans une école, on envoie un petit montant. (...) C'est beaucoup plus facile pour le centre de services scolaires de voir quelles sont ses ressources et d'embaucher du monde, que pour une école qui a une journée ou deux à offrir».
En attendant, «il y a des agences privées qui sont en train de s'organiser, pareil comme on avait en santé» avec les infirmières, a prévenu M. Landry. D'après lui, comme ces spécialistes ne voient pas les enfants dans leur milieu scolaire, «les solutions qu'ils amènent sont loin du vécu des élèves, loin de la réalité de l'école».
Le protecteur du citoyen avait qualifié le privé de «fausse solution à un vrai problème» dans son rapport de juin. Selon son sondage, 42 % des parents d'élèves en difficulté disaient être eux-mêmes allés cogner à la porte du privé, et 4 % disaient que l'école de leur enfant a déboursé de l'argent pour obtenir les services de professionnels en pratique privée.