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La jeune militante autochtone Maïtée Labrecque-Saganash se lance en politique. Elle briguera l'investiture pour Québec solidaire (QS) dans la circonscription d'Ungava.
La jeune militante autochtone Maïtée Labrecque-Saganash se lance en politique. Elle briguera l'investiture pour Québec solidaire (QS) dans la circonscription d'Ungava.
La fille de l'ancien député néodémocrate Roméo Saganash en a fait l'annonce, dimanche, lors d'un point de presse au Centre Phi, à Montréal.
Elle a reçu l'appui des co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, qui l'ont décrite comme une femme «de parole, de conviction», en plus d'être un «modèle d'implication sociale».
M. Nadeau-Dubois a salué le courage de sa «complice de longue date»; ils avaient oeuvré ensemble au sein du collectif «Faut qu'on se parle» en 2016.
«Ça prend beaucoup de courage en 2022 pour (...) faire le saut en politique, dans un contexte où les élues sont la cible de tant de haine et de discrimination notamment sur les médias sociaux», a-t-il déclaré.
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Maïtée Labrecque-Saganash est une résidente du Nord-du-Québec, membre de la nation Eeyou. Elle milite depuis plusieurs années pour les droits des autochtones, l'autodétermination des peuples et la justice sociale.
Si elle est élue le 3 octobre prochain, elle deviendra la première femme autochtone à siéger à l'Assemblée nationale du Québec.
L'actuel député d'Ungava est le caquiste Denis Lamothe.
«Après des années de gouvernements de droite, (...) il est temps de repenser nos systèmes et d'arrêter de prétendre que le Nord-du-Québec n'existe pas», a affirmé Mme Labrecque-Saganash, dimanche.
«Les crises (...) comme le manque de personnel en santé, la crise du logement, le manque d'enseignants, elles existent aussi dans le Nord-du-Québec, et même qu'elles frappent encore plus fort», a-t-elle ajouté.
La jeune femme accuse la Coalition avenir Québec de François Legault de dépeindre les Autochtones comme des «groupes de pression».
Elle souhaite que les députés de l'Assemblée nationale soient plus respectueux des Premières Nations.
«À l'Assemblée nationale, c'est facile peut-être de prendre des décisions quand les personnes concernées ne sont pas dans la salle», a-t-elle lancé.
«Moi, quand je vais être là, j'encourage ces personnes-là qui disent des énormités envers mon peuple de le faire en me regardant dans les yeux. Déjà là, je pense que les débats vont être plus cordiaux.
«Nous les Autochtones, juste par notre présence dans des espaces législatifs, on va être capables de faire énormément d'éducation», a-t-elle renchéri.
Mme Labrecque-Saganash a dit voir en QS «le véhicule le plus progressiste au Québec» et un parti «qui est sérieux dans sa volonté de créer des liens entre les Premières Nations et les Québécois».
Dans les dernières semaines, QS a présenté deux autres candidats autochtones qui sont déjà investis: Benjamin Gingras qui se présentera dans Abitibi-Est et Michael Ottereyes, dans Roberval.
Le parti dit faire des démarches pour en attirer davantage.
Rappelons qu'en 2007, Alexis Wawanoloath avait été élu dans la circonscription d'Abitibi-Est sous les couleurs du Parti québécois.