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Le Bloc espère générer «un mouvement vers le Bloc québécois» sur l’île de Montréal.
Le candidat bloquiste à l’élection partielle du 16 septembre dans la circonscription de LaSalle—Émard—Verdun compte créer une «réaction en chaîne» qui va générer «un mouvement vers le Bloc québécois» sur l’île de Montréal.
Sur l’avenue Wellington à Verdun, plusieurs pancartes électorales ont fait leur apparition depuis l’annonce dimanche qu’une élection partielle aura lieu le 16 septembre.
«Ils ont commencé la pollution visuelle», lance un homme, en pointant les pancartes à l’entrée du métro de l’Église mercredi matin.
L’homme d’une cinquantaine d’années, qui «n’aime pas les politiciens», fouille dans les poubelles à la recherche de canettes et de bouteilles consignées.
L’autre côté de la rue, quatre personnes qui semblent avoir passé la nuit à l’extérieur sont assises sur le sol dans un coin ombragé près du parvis de l’église, où on retrouve des sacs de couchage et des installations de fortune.
L’accès au logement, le coût de la vie, l’itinérance et l’embourgeoisement sont les principaux enjeux de la campagne électorale dans la circonscription, selon un résidant de 46 ans qui promène son chien au milieu de l’avenue piétonne.
«Chaque lundi, à la banque alimentaire au coin de la sixième, il y a une file d'attente d'une centaine de personnes et plus. Ce n'était pas comme ça avant. Ça a commencé pendant la pandémie, mais ça perdure», explique Guillaume Cloutier à La Presse Canadienne.
«Avant, on voyait un itinérant ou deux sur Wellington, on les connaissait, mais maintenant, ils sont plusieurs» et certains «ont des problèmes de santé mentale, de toxicomanie», ce qui entraîne «des problèmes d’insécurité le soir», résume le citoyen qui ne connaît pas encore les candidats qui se présentent à l’élection.
Monsieur Brown, un soixantenaire qui réside «depuis très longtemps à Verdun», ignore lui aussi les noms des candidats, mais il sait qu’il votera pour le bloquiste, car l’anglicisation du quartier, particulièrement dans les commerces, est l’enjeu qui le préoccupe le plus.
«Il pourrait s’appeler manche de pelle, je vais voter pour lui pareil», lance M. Brown, croisé sur l’avenue Wellington.
Le Bloc québécois est le dernier des principaux partis à avoir annoncé son candidat dans LaSalle—Émard—Verdun.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet était dans la circonscription montréalaise mercredi matin pour présenter officiellement Louis-Philippe Sauvé.
Ce militant indépendantiste de longue date propose à ses concitoyens de l'élire pour «envoyer un message fort» à Ottawa.
Selon lui, son élection pourrait permettre au Bloc de faire élire d’autres candidats sur l’île de Montréal, qui ne compte actuellement qu’un seul député bloquiste.
«Mon élection pourrait créer une réaction en chaîne qui va générer un mouvement vers le Bloc québécois, je suis convaincu», a-t-il indiqué.
Il entend «conquérir les cœurs» de ses concitoyens en menant «une campagne de terrain», en faisant du porte-à-porte. «Je ne vais jamais être loin de leur jardin», a expliqué celui qui a œuvré dans le passé à l’aile parlementaire et au service de la recherche du Bloc québécois avant de faire le saut en politique.
En conférence de presse, il a expliqué qu’il entend mettre de l’avant l’enjeu du logement, car «c’est ce qui préoccupe le plus les gens», du coût de la vie, du prix des aliments et de l’ impact de l'inflation sur les aînés.
Son chef, Yves-François Blanchet, a indiqué qu’il ne s’inquiétait pas du relatif anonymat de son candidat, qui n’est pas ce qu’on qualifie de candidat vedette.
«Une campagne électorale, c'est fait pour devenir connu. (...) Quand on est associé soit au Parti libéral, soit à Projet Montréal, être connu n'est pas nécessairement un avantage», a indiqué Yves-François Blanchet, en faisant référence à ses principaux adversaires dans cette course.
Les libéraux ont choisi la conseillère municipale Laura Palestini comme candidate pour succéder à l’ancien ministre de la Justice David Lametti.
De son côté, le Nouveau Parti démocratique a proposé la candidature du conseiller municipal Craig Sauvé, qui est actuellement dans l’équipe de la mairesse Valérie Plante.
Les conservateurs, pour leur part, ont jeté sur leur dévolu sur un entrepreneur du nom de Louis Ialenti.
La circonscription est considérée comme un château fort libéral, mais selon le coup de sonde réalisé par la firme Mainstreet Research il y a trois semaines, le Parti libéral du Canada se voit crédité de 26,2 % des intentions de vote – une baisse de 16,7 points par rapport à la dernière élection.
Le Bloc québécois en recueille 23,7 %, le Nouveau Parti démocratique 23,3 % et le Parti conservateur du Canada 11,9 %. Près de 8,7 % des répondants se disent indécis.
Il y aura présumément «une course juste assez serrée pour susciter l'attention» et présenter la plateforme et les idées du Bloc, a indiqué Yves-François Blanchet mercredi matin.
«On va proposer une accélération du processus» pour faire «sortir du logement social» et étudiant «de terre» en retirant «les juridictions d'intermédiaires nuisibles», a notamment mentionné le chef du Bloc.
«Quand on met le mot "nuisible" dans une même phrase avec le mot "logement", le mot "Ottawa" arrive vite. Ils devraient simplement envoyer l'argent de logement social au gouvernement du Québec», a-t-il ajouté.
Les libéraux ont remporté les trois élections qui se sont tenues dans la circonscription de LaSalle—Émard—Verdun depuis sa création en 2012.
Lors du dernier scrutin, l’ancien ministre de la Justice David Lametti avait été réélu avec 42,9 % des voix, terminant loin devant ses adversaires. Le candidat bloquiste avait recueilli 22,1 % des suffrages, celui du NPD était arrivé troisième (19,4 %) et le conservateur en avait obtenu 7,5 %. Le candidat du Parti populaire avait obtenu 3,4 % et celui du Parti vert 3,0 %.