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Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, était outré, jeudi, après qu’on eut appris l’existence de nombreux faux passeports vaccinaux, sur lesquels doit enquêter l’UPAC.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, était outré, jeudi, après qu’on eut appris l’existence de nombreux faux passeports vaccinaux, sur lesquels doit enquêter l’UPAC.
L’Unité permanente anticorruption (UPAC) dit mener une enquête « à grande échelle » sur des cas de fraude présumée liée à la production et à la vente de faux passeports vaccinaux.
« C’est criminel ce qui est arrivé là », a lancé le ministre Dubé, en conférence de presse jeudi après-midi.
L’UPAC a rappelé que les personnes qui produisent, vendent ou utilisent de faux documents de vaccination contre la COVID-19 pourraient faire l’objet d’accusations criminelles, notamment d’abus de confiance et de corruption, en plus d’accusations en vertu de la Loi sur la santé publique.
L’UPAC a déclaré mercredi dans un communiqué de presse qu’elle enquêtait sur différents stratagèmes frauduleux, mais n’a pas donné d’autres détails, affirmant qu’elle ne voulait pas compromettre l’enquête en cours.
« C’est très dangereux ce qu’ils ont fait », a commenté le ministre Dubé, en rappelant qu’en agissant ainsi, les fautifs ont pu permettre à des personnes qui n’auraient pas dû détenir de passeport vaccinal de fréquenter des lieux réservés aux personnes adéquatement vaccinées et détenant ce passeport.
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Le porte-parole de l’UPAC, Mathieu Galarneau, a confirmé que l’unité avait ouvert une trentaine d’enquêtes sur de prétendus faux passeports. Le mandat de la force est d’éradiquer la corruption, y compris les illégalités impliquant des employés du gouvernement et des élus.
Les Québécois sont obligés de présenter une preuve de vaccination avant de pouvoir entrer dans les restaurants, les bars, les centres de conditionnement physique et les lieux de divertissement, qui sont fermés depuis décembre pour réduire la transmission de la COVID-19. Le gouvernement a étendu cette semaine le passeport vaccinal à la SAQ et à la SQDC, qui sont demeurées ouvertes pendant le confinement. Les passeports seront exigés dans les magasins à grande surface à partir de la semaine prochaine.
M. Galarneau a déclaré qu’il ne pouvait pas confirmer combien de faux passeports avaient pu être produits, mais a indiqué que l’enquête est « de grande envergure ».
Le ministre Dubé a précisé que pour qu’il puisse révoquer un passeport vaccinal, « il faut que j’aie une preuve qu’il y a eu malversation ». Il s’attend d’ailleurs à des développements en ce sens bientôt. « Dans les prochains jours, il y a des passeports qui vont être révoqués. »
Le ministre Dubé a indiqué aux commerçants concernés qu’ils n’auraient qu’à mettre à jour leur « Vaxi code Vérif » et que, s’ils font alors face à un faux passeport vaccinal, « ça va allumer en rouge ».
« Depuis qu’on a su ça, on a resserré les contrôles », a assuré le ministre Dubé.
Il a voulu se faire rassurant, ajoutant que « ce n’est pas un enjeu informatique, c’est un enjeu de malveillance ». « Ce n’est pas une question de défaut du système, c’est de la malveillance d’employés », comme il peut en exister dans les grandes organisations. « Ce n’est pas un problème dans le système, mais dans le contrôle interne. »
Les informations de l’UPAC faisaient suite à des reportages récents de La Presse et de Radio-Canada selon lesquels des employés des sites de vaccination auraient été payés pour modifier le statut vaccinal de certains individus.
M. Galarneau a encouragé toute personne ayant des informations sur les faux passeports à contacter l’UPAC.