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Le système de missiles sol-air que le Canada s'était engagé à acheter pour l'Ukraine il y a un an n'est pas arrivé et il n'est pas clair si le gouvernement fédéral sait quand il sera envoyé en Ukraine.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, affirme que la mise en place de systèmes de défense aérienne sur le champ de bataille est la priorité absolue pour la nouvelle année, mais le système promis par le Canada il y a un an n'a toujours pas été livré et on ne sait pas exactement quand il le sera.
Ottawa a annoncé son intention de faire don d'un système de défense antimissile sol-air d'une valeur de 406 millions $, connu sous l'acronyme NASAMS, le 10 janvier 2023. Près d'un an plus tard, l'une des deux entreprises impliquées dans la construction du système NASAMS affirme qu'elle n'a pas de contrat concernant le don canadien.
Le plan est que le Canada paie le coût total au gouvernement américain et que les États-Unis concluent directement un accord de vente de produits militaires à l'étranger avec l'Ukraine.
Un tel arrangement permet au Canada d'éviter de demander au gouvernement américain une approbation supplémentaire pour envoyer le système en Ukraine, ce qui est nécessaire chaque fois que la technologie militaire américaine est vendue à l'extérieur du pays.
L'Ukraine affirme que les systèmes de missiles à moyenne portée sont essentiels à la défense de son territoire contre les bombardements russes. Ils sont capables d'abattre des avions, des drones et des missiles de croisière.
Même si le Canada a payé pour le système NASAMS en mars dernier, on ne sait toujours pas exactement quand il arrivera en Ukraine. Il n'est même pas clair si le ministère de la Défense lui-même sait quand cela se produira. Une porte-parole a déclaré que le ministère travaillait avec ses partenaires américains pour déterminer les échéances.
Le président Zelensky intensifie la pression pour que cela se concrétise rapidement, alors qu'il s'entretient avec des dirigeants mondiaux en ce début d'année.
Dans un message du 4 janvier sur la plateforme X, il a déclaré: «L'ensemble de notre équipe diplomatique, toutes les personnes chargées de communiquer avec les partenaires et tous les représentants ukrainiens dans le monde sont pleinement engagés à garantir la livraison de systèmes de défense aérienne supplémentaires et des munitions.»
Cela faisait suite à un message qu'il avait publié après une conversation avec le premier ministre, Justin Trudeau, à l'occasion du Nouvel An.
«Je suis reconnaissant au premier ministre Trudeau pour sa volonté de nous aider à protéger le ciel ukrainien, notamment en fournissant des systèmes NASAMS et des missiles supplémentaires», a écrit M. Zelensky.
Il n'est pas clair si M. Zelensky faisait référence au système pour lequel le Canada a accepté de payer l'année dernière, ou si les deux hommes ont parlé d'un nouveau don. Le bureau du premier ministre a refusé de répondre aux questions.
Le ministère de la Défense n'a pas confirmé si le Canada avait l'intention de fournir davantage de systèmes NASAMS.
«Nous restons en contact étroit avec les responsables ukrainiens au sujet des besoins en défense les plus urgents de l'Ukraine, et le Canada continuera de monter son soutien et de répondre à ces besoins en fournissant une aide militaire complète», a écrit la porte-parole du ministère de la Défense, Andrée-Anne Poulin, dans une réponse envoyée par courriel.
Mme Poulin a déclaré que le gouvernement américain avait signé un contrat avec le fabricant d'armes Raytheon pour le système NASAMS.
Le système est fabriqué conjointement par la société américaine Raytheon et la société norvégienne Kongsberg. Un porte-parole de Kongsberg a déclaré dans un courriel la semaine dernière que l'entreprise n'avait pas de contrat avec les États-Unis relatif au don canadien.
«L'autorité chargée des acquisitions est toujours en train de traiter l'obtention du don canadien»,, a écrit Ivar Simensen. Il n'a pas répondu aux questions sur le temps que prendrait la production une fois autorisée.
Le département américain de la Défense a signé un contrat de 1,2 milliard $ US avec Raytheon pour les systèmes NASAMS destinés à l'Ukraine en novembre 2022 et l'annonce publique de ce contrat indique que la date d'achèvement prévue est novembre 2025.
Un porte-parole du Pentagone s'est abstenu de répondre sur la question de savoir si le système tombait sous ce contrat ou quand il serait livré, renvoyant plutôt les questions aux responsables canadiens.
Le ministère de la Défense du Canada ne sait pas ou ne veut pas dire quand il prévoit livrer le système. Raytheon n'a pas répondu aux questions.
Le département d'État américain avait approuvé fin mai une éventuelle vente de matériel militaire étranger au gouvernement ukrainien, lorsqu'il a informé le Congrès de l'acquisition, dont il estimait le coût à 285 millions $.
Depuis lors, aucun des deux gouvernements n'a fait de mise à jour publique sur les progrès du don.
Cependant, le processus d'approvisionnement peut prendre des mois, voire des années.
Le Congrès américain examine les ventes militaires à l'étranger et ses comités peuvent suspendre la vente pendant cette période d'examen.
Même si le Congrès a le pouvoir de bloquer une vente d'armes par le biais d'une législation, il n'y est jamais parvenu. Le Congressional Research Service a noté que cela avait parfois affecté le calendrier et la composition de certaines ventes et aurait pu dissuader le président d'en proposer officiellement d'autres.
Le gouvernement de Joe Biden peut contourner complètement le Congrès en procédant à des ventes d'armes d'urgence, comme elle l'a fait à deux reprises au cours des deux derniers mois pour vendre des armes et des munitions d'une valeur de plusieurs millions de dollars à Israël.
Le secrétaire d'État Antony Blinken a fait une déclaration d'urgence similaire pour fournir des munitions à l'Ukraine en avril 2022, mais ne l'a pas fait depuis.
Le gouvernement norvégien a annoncé le mois dernier qu'il prévoyait de faire don à l'Ukraine de huit autres systèmes NASAMS provenant de ses propres stocks.