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«Nous sommes en contact étroit avec les alliés et avec l'Ukraine pour voir comment nous pouvons prendre les prochaines mesures.»
L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ne semble pas prête à inviter l'Ukraine à rejoindre ses rangs prochainement. Les alliés ont demandé mercredi au président Volodymyr Zelensky plus d'informations sur son «plan de victoire» pour mettre fin à la guerre avec la Russie.
Ce plan est axé sur une demande à l'OTAN de faire avancer la demande d'adhésion «accélérée» que M. Zelensky a déposée il y a deux ans pour obtenir la protection de l'alliance militaire après que la Russie a lancé son invasion à grande échelle.
La crédibilité de l'OTAN repose sur sa garantie de sécurité collective, conformément à l'article 5 de son traité fondateur. Il s'agit d'un engagement politique des 32 pays membres à venir en aide à tout membre dont la souveraineté ou le territoire pourrait être attaqué.
Toutefois, cet engagement ne s'applique pas à un pays partenaire comme l'Ukraine.
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a refusé de saluer le «plan de victoire», se contentant de dire que lui et les alliés en «prenaient note». Il n'a pas précisé quand l'Ukraine pourrait rejoindre la plus grande alliance militaire du monde, se contentant d'insister sur le fait qu'elle en deviendrait membre éventuellement.
«Le plan comporte de nombreux aspects et de nombreuses questions politiques et militaires que nous devons discuter avec les Ukrainiens pour comprendre ce qui se cache derrière, pour voir ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas faire», a déclaré M. Rutte au siège de l'OTAN à Bruxelles.
«Nous sommes en contact étroit avec les alliés et avec l'Ukraine pour voir comment nous pouvons prendre les prochaines mesures», a-t-il ajouté.
Il a cependant refusé de donner des détails sur ce que l'OTAN veut savoir de plus, se contentant de dire aux journalistes: «Je ne peux pas vous donner toutes les informations à ce sujet.»
Selon M. Rutte, l'accent doit pour l’instant être mis sur l'aide à apporter à l'Ukraine pour qu'elle récupère davantage de territoires et qu'elle renforce sa position en vue de futures négociations de paix.
M. Zelensky doit expliquer certains éléments de son plan jeudi aux dirigeants des pays de l'Union européenne, dont la plupart font également partie de l'OTAN.
Tout cela intervient à un moment sombre pour l'Ukraine. Ses troupes peinent à tenir tête aux forces russes, mieux équipées et plus nombreuses, en particulier dans la région orientale de Donetsk, où elles sont progressivement repoussées. Kyiv survit grâce à l'aide occidentale, mais l'Ukraine estime qu'elle arrive trop lentement.
Lors de la présentation de son plan mercredi, M. Zelensky a affirmé aux législateurs ukrainiens qu’une invitation de l'OTAN serait un «témoignage de la détermination (des alliés)» à soutenir ses efforts.
«Une invitation est une décision forte qui n'exige rien d'autre que de la détermination», a-t-il déclaré.
L'avenir de l'Ukraine au sein de l'OTAN est un sujet récurrent depuis 16 ans.
Lors de leur sommet à Washington en juillet, les 32 membres ont indiqué que l'Ukraine était sur la voie «irréversible» de l'adhésion. Pour les non-initiés, cependant, peu de choses semblent avoir avancé depuis que les dirigeants de l'OTAN ont promis à l'Ukraine et à la Géorgie, en 2008, que «ces pays deviendront un jour membres».
Pour l'instant, l'OTAN est en mode attente puisque son membre le plus important et le plus puissant, les États-Unis, est au cœur d’une campagne électorale. Les alliés européens s'attendent à ce que les choses bougent peu sur l'Ukraine jusqu'à ce qu'un nouveau président prenne ses fonctions en janvier.
Par ailleurs, les États-Unis et l'Allemagne, poids lourd de l'Europe, craignent toujours d'être entraînés dans une guerre plus vaste avec la Russie, dotée de l'arme nucléaire, et sont à la tête d'un groupe de pays qui s'opposent à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN tant que le conflit ne sera pas terminé.
Les diplomates de l'OTAN ont déclaré que les frontières de l'Ukraine devraient être clairement délimitées avant son adhésion afin qu'il n'y ait aucune confusion quant à l'endroit exact où la garantie de l'article 5 entrerait en vigueur.
Les troupes russes se sont emparées d'environ 20 % du pays jusqu’à maintenant.