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Laurent Dubreuil a réussi le deuxième meilleur chrono du jour et a pu vivre un scénario auquel il rêvait depuis longtemps.
Pendant que les patineurs dans les paires avant la sienne s'élançaient, samedi, Laurent Dubreuil saluait déjà discrètement les spectateurs réunis autour de l'anneau Gaétan Boucher, les faisant réagir pour le saluer à leur tour.
Dubreuil a ensuite réussi le deuxième meilleur chrono du jour et a pu vivre un scénario auquel il rêvait depuis longtemps.
«C'est super, c'est comme je le rêvais depuis des années, d'avoir une Coupe du monde ici, a mentionné Dubreuil après avoir gagné l'argent au 500 mètres. Les gens sont venus ici en force pour partager ma passion avec mon sport. J'ai senti leur appui et je voulais bien faire. Il y avait une nervosité supplémentaire, mais positive. Je suis fier d'avoir partagé ce moment et ces émotions avec eux.»
Dubreuil, de Lévis, a inscrit un chrono de 34,59 secondes sous les encouragements des quelque 1500 spectateurs.
La sensation américaine Jordan Stolz a triomphé avec un temps de 34,51. Le Japonais Yuma Murakami a complété le podium avec un chrono de 34,67.
Dubreuil occupait le deuxième rang après sa course, avec encore une paire à s'élancer. Le Japonais Tatsuya Shinhama et le Sud-Coréen Jun-Ho Kim n'ont finalement pas été dans le coup, confirmant le podium.
«Quand on a annoncé mon nom avant la course et que la foule a rugi, j'en ai eu la chair de poule, a raconté Dubreuil. J'étais content de ma course. Avec une paire à suivre, c'était stressant, mais je me disais qu'il y avait de bonnes chances de podium avec mon temps.»
Dubreuil, médaillé d'argent sur 1000 mètres aux Jeux olympiques de Pékin en 2022, était dans la même paire que son rival dans la course au titre cumulatif sur la distance, le Japonais Wataru Morishige.
Morishige commençait le week-end avec une imposante avance de 37 points au classement. Il s'est contenté du septième rang, avec un chrono de 34,96.
Son avance n'est plus que de 19 points sur Dubreuil, qui aura l'occasion de lui ravir le premier rang lors de la présentation d'une autre course de 500 mètres, dimanche.
«Ce n'est pas entre mes mains si Morishige connaît une bonne course. J'aurais beau gagner, s'il termine deuxième, ce n'est pas assez, a souligné Dubreuil. Mais si j'ai une bonne course demain, ça peut lui mettre de la pression et peut-être provoquer une mauvaise course de sa part. J'aimerais être dans la même paire que lui encore une fois. Après 30 ou 40 mètres (samedi), j'étais un peu devant et je voyais que je patinais offensif et lui, défensif.
«Peut-être qu'il va mal dormir», a-t-il ajouté en riant.
Même s'il a noté être affecté par un rhume et qu'il a un jeune garçon à la maison, Dubreuil, lui, devrait bien dormir alors qu'il avait déjà le sentiment du devoir accompli grâce à cette première médaille en carrière en Coupe du monde à Québec.
Le patineur longue piste âgé de 31 ans a noté qu'il sera peut-être encore plus détendu dimanche. Il ne se gênera donc pas pour saluer encore une fois la foule avant de s'élancer.
«Pour moi, c'est important que les gens qui sont venus me voir patiner vivent une belle expérience, a-t-il dit. Je le fais aux Pays-Bas où, oui je suis populaire, mais où les gens ne sont pas nécessairement là pour moi.
«Aujourd'hui, beaucoup de gens ont acheté un billet en se disant que Dubreuil faisait le 500 mètres cet après-midi. Pour moi, ça signifie beaucoup. Ça signifie que les gens m'appuient. De faire un tour comme ça, c'est ma façon de leur dire merci, de leur montrer que je suis fier et content qu'ils soient là.»
Dubreuil sera aussi en action dimanche lors de l'épreuve de sprint par équipes.
Le Canadien Connor Howe a remporté le bronze lors de l'épreuve de 1500 mètres, plus tôt samedi.
Howe, de Canmore, en Alberta, a inscrit un chrono de 1:45,73 secondes. Il est monté sur le podium pour une première fois cette saison sur le circuit de la Coupe du monde.
«C'est une bonne sensation, a dit Howe. J'ai l'impression d'enfin refaire les choses de la bonne façon, que je retrouve le niveau que je sais que je peux atteindre.»
Stolz a survolé la compétition avec un temps de 1:44,01, fracassant le record de piste sur l'anneau Gaétan Boucher.
C'est la deuxième fois en autant de semaines que Stolz gagne le 1500 mètres et le 500 mètres la même journée, du jamais vu dans l'histoire moderne du patinage longue piste.
«C'est incroyable ce qu'il fait, a dit Dubreuil au sujet de l'Américain âgé de 19 ans. C'est beau à voir ce qu'il fait techniquement et physiquement. Ça demande la totale. Il ne peut pas être bon que dans une chose. Il faut être explosif, avoir la vitesse et l'endurance.
«Ce sera de bons souvenirs pour moi à raconter à mes enfants et mes petits-enfants parce qu'il est une légende en devenir», a-t-il ajouté.
Le Chinois Zhongyan Ning a obtenu l'argent grâce à un temps de 1:44,79.
Le Sherbrookois Antoine Gélinas-Beaulieu (1:46,83) s'est contenté du 10e rang, tandis que le Franco-Ontarien Vincent de Haître (1:47,76) a conclu l'épreuve au 17e rang.
Gélinas-Beaulieu retournait pour sa part en piste en fin d'après-midi lors de l'épreuve en départ groupé. Il a tenté le tout pour le tout en fin de course et a croisé l'arrivée en septième place. Il a été relégué au 13e rang en vertu des points accordés lors des sprints intermédiaires.
«Je suis déçu à cause de mon positionnement avec un tour à faire. J'étais en quatrième place et il y avait donc un potentiel de médaille. De voir une, deux, trois autres personnes me dépasser, c'est décevant», a dit Gélinas-Beaulieu, qui a avoué avoir manqué d'énergie après avoir participé au 1500 mètres plus tôt dans la journée et avoir été affecté par une maladie durant la semaine.
La Coupe du monde de patinage de vitesse longue piste est de retour à Québec pour une première fois depuis 1992. L'événement est présenté au Centre de glaces Intact Assurance, ouvert en 2021.