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L'Iran parle davantage de se doter d'une bombe nucléaire et a fait des progrès en ce sens depuis environ avril, lorsqu'Israël et ses alliés ont maîtrisé un barrage de frappes aériennes iraniennes ciblant Israël, ont déclaré vendredi des responsables de l’administration du président américain, Joe Biden.
Le secrétaire d'État, Antony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s'exprimant séparément lors d'un forum sur la sécurité au Colorado, ont indiqué que les États-Unis surveillaient de près tout signe indiquant que l'Iran avait pris la décision de poursuivre l'armement de son programme nucléaire.
Cependant, M. Sullivan a précisé qu'il «n'avait pas vu» de décision de la part de l’Iran d’agir d’une manière qui indiquerait que les responsables iraniens ont décidé de développer une bombe nucléaire, à l’heure actuelle.
«S'ils commencent à s'engager dans cette voie, ils auront un réel problème avec les États-Unis», a lancé Jake Sullivan aux journalistes lors du Forum sur la sécurité d'Aspen, qui rassemble des décideurs politiques américains, des journalistes et des responsables.
L’Iran a recommencé à faire progresser son programme nucléaire après que l’administration Trump s'est retirée d'un accord de coopération signé en 2015 qui accordait à l’Iran un allégement des sanctions en échange d’une surveillance plus stricte de son programme.
Téhéran affirme que son programme nucléaire est à des fins civiles. Les États-Unis et d’autres membres de la communauté internationale estiment que le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a longtemps hésité à donner le feu vert aux scientifiques iraniens pour développer une arme nucléaire.
Mais la piètre performance de l’Iran en matière d’armes conventionnelles le 13 avril, lorsqu’il a lancé sa toute première attaque directe contre Israël dans le cadre d’un échange de frappes qui a duré plusieurs jours, a amené les observateurs à surveiller tout intérêt iranien accru à aller de l’avant avec une arme nucléaire.
À l’époque, disait Israël, les États-Unis et d’autres alliés avaient abattu 99 % des quelque 300 missiles et drones lancés par l’Iran à la suite d’une prétendue frappe israélienne qui aurait tué deux généraux iraniens.
«Ce que nous avons vu au cours des dernières semaines et des derniers mois, c’est que l’Iran progresse réellement» dans le développement de matières fissiles», a soutenu M. Blinken vendredi lors d’une table ronde. Des matières fissiles peuvent être utilisées pour alimenter une bombe.
M. Blinken a critiqué la décision de l’administration Trump de se retirer de l’accord nucléaire. À l'époque, Donald Trump a qualifié l’accord de «fondamentalement défectueux» lorsqu’il a mis fin à la participation américaine.
«Au lieu d'être à au moins un an avant d'avoir la capacité de produire des matières fissiles pour une arme nucléaire, il leur faudra probablement une ou deux semaines pour y parvenir», a averti M. Blinken.
«Jusqu'à présent, ils n'ont pas produit d'arme eux-mêmes, mais (...) vous rassemblez ces éléments, des matières fissiles, un engin explosif, et vous obtenez une arme nucléaire», a-t-il déclaré.
Les États-Unis surveillaient «très, très attentivement» tout signe indiquant que l’Iran travaillait sur le plan militaire pour produire une bombe, a-t-il ajouté. Le secrétaire d'État a précisé que les États-Unis travaillent également sur le plan diplomatique pour contenir tout effort supplémentaire.
Parallèlement, selon M. Sullivan, les États-Unis ont noté «une augmentation des commentaires publics de la part de responsables iraniens réfléchissant à cette possibilité» depuis les attaques et contre-attaques d’avril entre l’Iran, Israël et ses alliés. «C'était nouveau. C'est quelque chose qui a retenu notre attention», a-t-il affirmé.