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Des militants pour le contrôle des armes à feu attendent avec «impatience» que le gouvernement Trudeau interdise ces armes.
Aux militants pour le contrôle des armes à feu qui disent attendre avec «impatience» que le gouvernement Trudeau présente l'amendement «promis» à son projet de loi C-21 afin d'interdire complètement les armes d'assaut de style militaire au pays, les libéraux répondent que ça s'en vient incessamment.
«Il est fondamental, pour que PolySeSouvient accepte le projet de loi, qu’il y ait un amendement fort qui interdise complètement et qu’il y ait un programme de rachat obligatoire de toutes les armes de style d’assaut. Pour nous, c’est un no-brainer», a lancé mardi sa porte-parole, Nathalie Provost, au terme de son témoignage devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
Cette demande est en tête de liste des amendements que réclame ce groupe de victimes de la tuerie de l’École polytechnique de Montréal, tout comme celui qui rassemble les familles de celles du Collège Dawson, au projet de loi visant à mettre en œuvre un gel de l’importation, de l’achat, de la vente ou du transfert des armes de poing, afin d’aider à réprimer la violence liée aux armes à feu.
«Oui, nous travaillons sur cet amendement», a mentionné lors de la rencontre la députée libérale d’Outremont, Rachel Bendayan, ajoutant qu’il s’agit d’un «enjeu de première priorité».
Et si le gouvernement ne tient pas parole, «vous pouvez compter sur le Bloc», a renchéri la porte-parole bloquiste en matière de Sécurité publique, Kristina Michaud.
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Lors de son témoignage, Mme Provost a souligné que le tireur de Polytechnique, comme ceux associés à de nombreuses autres tueries de masse, «était détenteur légal de l’arme».
«Aucun citoyen ordinaire ne devrait pouvoir légalement posséder des armes qui confèrent la possibilité de mettre fin à la vie de plusieurs personnes en quelques secondes avec la simple pression d’un doigt», a-t-elle résumé.
Et c’est précisément ce type d’armes que les législateurs devraient avoir à l’esprit en définissant les armes qui sont prohibées, a indiqué la coordonnatrice de PolySeSouvient, Heidi Rathjen, lorsque questionnée par un député néo-démocrate.
L’interdiction complète des armes d’assaut est une promesse phare du gouvernement en matière de contrôle des armes. Ottawa a promis de lancer, d’ici la fin de l’année, un programme de rachat obligatoire pour les quelque 1500 modèles et variantes d’armes à feu de type d’assaut, comme le AR-15, qui ont été bannis.
Au chapitre des autres demandes d'amendements, PolySeSouvient souhaite que le projet de loi restreigne l'exemption aux disciplines de tir olympiques à celles qui sont actuellement pratiquées aux Jeux olympiques.
Le groupe estime également qu'il faudrait limiter l'exemption aux entraîneurs et aux athlètes qui prennent actuellement part aux compétitions, qui s'entraînent ou qui entraînent d'autres athlètes plutôt que de laisser la porte ouverte à tous les futurs débutants.
PolySeSouvient croit aussi qu'Ottawa doit exclure l'emploi comme justification pour exempter une personne de la révocation de son permis en raison d'une ordonnance de protection.
«Nous ne comprenons pas pourquoi la vie d'une victime potentielle est moins importante que l'emploi de quelqu'un. Je ne crois pas qu'il est impossible pour un policier ou un agent de sécurité de trouver un autre emploi», a soutenu Mme Rathjen.
Il serait «complètement ridicule» de mettre en danger une personne pour préserver l'emploi d'une autre, a ajouté Meaghan Hennegan, la porte-parole de Families of Dawson, selon qui, de manière générale, «les exceptions vont trop loin».
PolySeSouvient demande également de préciser l'article du projet de loi qui laisse aux contrôleurs des armes à feu (CAF) la décision de refuser ou de révoquer un permis lorsqu'il détermine qu'une personne a été impliquée dans des actes de violence familiale ou de harcèlement criminel afin de laisser aux CAF moins de latitude puisque certains «ont littéralement été nommés pour protéger les `droits' des propriétaires d'armes à feu».
PolySeSouvient ne veut surtout pas qu'Ottawa accorde des exceptions aux tireurs sportifs, une idée évoquée dans les dernières semaines par le Nouveau Parti démocratique qui référait notamment à la Confédération internationale de tir pratique (CITP).
Ce groupe est financé par le lobby de l'armement, c'est son «pain et (son) beurre» de faire la promotion des armes de poing et des armes d'assaut et il rassemble des gens qui «jouent des jeux qui sont à l'autre spectre de la légitimité des sports de tir», a dit Mme Rathjen, illustrant qu'ils tirent «dans des scénarios de prise d'otage, d'invasion de domicile».
La libérale Rachel Bendayan a souligné que le lobby des armes à feu fait de ce combat «son cheval de bataille» puisque cela «créerait une échappatoire à l'interdiction des armes de poing» et deviendrait «la porte d'entrée» pour en posséder une au pays.
Dans la même veine, la bloquiste Kristina Michaud a convenu que d'accorder des exemptions à un grand nombre de groupes rendrait le gel «à peu près inutile».