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Appelé à clarifier sa pensée, le ministre a parlé du fait que le Canada est un pays bilingue et a vanté la diversité de sa population.
Il est nécessaire de faire croître la proportion d'immigrants francophones hors du Québec afin de maintenir la «cohésion sociale», estime le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser.
«C'est essentiel de continuer d’augmenter le nombre de nouveaux arrivants en général. C'est une bonne chose pour notre pays, mais ce n'est (pas) possible pour moi de maintenir la cohésion sociale si (on) n’augmente pas le nombre de nouveaux arrivants francophones aussi», a-t-il déclaré mardi après-midi en mêlée de presse.
Appelé à clarifier sa pensée, le ministre a parlé du fait que le Canada est un pays bilingue et a vanté la diversité de sa population. Son bureau a plus tard indiqué à La Presse Canadienne que le ministre veut conjuguer un «appui» à l’idée que l’immigration est nécessaire pour l’économie avec le fait que les francophones de l'extérieur du Québec sentent que «leurs besoins sont comblés».
Une de ses porte-parole a assuré qu'elle ne tente «pas du tout» de réécrire les propos du ministre qu'elle a décrit comme un anglophone qui n'a «probablement pas» choisi le bon mot. Elle a du même souffle évoqué d'elle-même qu'elle ne veut pas «tomber dans le piège» de «comparer ça avec le contexte au Québec».
Le premier ministre du Québec, François Legault, avait effectivement lui-même suggéré lors de la campagne électorale qui l'a maintenu au pouvoir que l'immigration non francophone dans la province constituait une menace à la «cohésion nationale». Ses propos avaient amené le ministre du Patrimoine canadien et lieutenant libéral pour le Québec, Pablo Rodriguez, à l'accuser de «diviser les Québécois».
Le ministre Fraser faisait ces commentaires immédiatement après avoir témoigné presque entièrement en français devant le comité permanent des langues officielles où il s'est dit «très confiant» que son ministère atteindra l'an prochain la cible actuelle de 4,4 % et qu'il vise à l'augmenter à l'avenir.
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Cette cible a été fixée en 2003 et n'a jamais été atteinte depuis. Elle correspond à la proportion de francophones hors Québec – qui est définie selon la langue maternelle et la première langue officielle parlée – en 2001.
Quinze ans plus tard, en 2016, le poids démographique des francophones de ces régions avait diminué à 3,8 % et, au rythme actuel, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) projette qu'il se situera à 3,1 % en 2036.
Or, les communautés francophones et acadienne réclament désormais qu'Ottawa fasse des pas de géant et se dote d'une «cible de réparation» de 12 % par année dès 2024 qui augmenterait progressivement à 20 % d'ici 2036.
Questionné sur le sujet par la députée néo-démocrate Niki Ashton, M. Fraser a déclaré qu'il veut «atteindre les buts avant de fixer de plus grands buts».
Mais les cibles demandées par les communautés sont-elles réalistes, lui a ensuite demandé le député conservateur Bernard Généreux. «Aujourd'hui, ce n'est pas possible parce que je n'ai pas les (demandes) dans l'inventaire (du ministère)», a-t-il répondu.
Afin d'augmenter substantiellement la proportion d'immigrants francophones, la FCFA réclame notamment la création d’un programme d’immigration économique francophone distinct, de lever certaines barrières aux visas étudiants et une augmentation de la capacité de traitement des demandes d'immigration dans les pays francophones, notamment en Afrique.
Il y a un mois, le gouvernement libéral fédéral avait dévoilé ses plans afin d'augmenter massivement le nombre de nouveaux arrivants pour le faire passer à 500 000 par an d'ici 2025, alors qu'Ottawa cherche à pallier une grave pénurie de main-d'œuvre dans tout le pays.
Le Québec avait alors accueilli la nouvelle comme une douche froide. Selon le gouvernement provincial, le seuil de 50 000 immigrants est nécessaire afin de respecter sa «capacité d’accueil, de francisation et d’intégration».
Le ministre de l'Immigration, Sean Fraser, avait été questionné à savoir s'il considère que hausser de la sorte le seuil pancanadien met de la pression pour que Québec accepte d’accueillir plus d’immigrants s’il ne veut pas voir son poids démographique décliner. Il avait répondu qu'il avait basé sa décision de cibles d'immigration dans un intérêt pancanadien.