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Sport

L'hymne américain hué: «Je n'ai pas aimé ça» - Matthew Tkachuk

Malgré le message bienveillant de l'annonceur Michel Lacroix, qui a demandé aux spectateurs d'écouter le chant patriotique dans le respect, le Star-Spangled Banner chanté par Alexandre Sylvestre a provoqué des cris de protestation.

Le contact des lames des patins des joueurs américains avec la glace du Centre Bell a provoqué des huées aussi pesantes que prévisibles jeudi lors de la deuxième journée de la Confrontation des 4 nations.

Les deux pieds sur la ligne bleue, Auston Matthews n'a pas bronché quand son nom a été enterré par un bruyant chahut pendant l'annonce des formations partantes. Rien de surprenant là. On savait que ça allait arrivait comme on savait que les trois périodes du match à venir seraient d'une durée de vingt minutes chronométrées.

C'est ce qui venait après qui était attendu. Avec curiosité par les uns, appréhension par les autres. Dans les amphithéâtres canadiens, l'hymne national américain passe un mauvais quart d'heure depuis que le président des États-Unis, Donald Trump, joue dur dans les coins avec son voisin nordique. Dans ce contexte, le tournoi organisé par la Ligue nationale était comme un tas de bois imbibé d'essence sur lequel il ne restait qu'à craquer une allumette.  

Malgré le message bienveillant de l'annonceur Michel Lacroix, qui a demandé aux spectateurs d'écouter le chant patriotique dans le respect, le Star-Spangled Banner chanté par Alexandre Sylvestre a provoqué des cris de protestation dans le domicile du Canadien.

De tous les joueurs questionnés sur le sujet après la rencontre, Matthew Tkachuk a été le plus tranchant. «Je n'ai pas aimé ça. C'est tout ce que j'ai à dire là-dessus», a lâché le robuste attaquant, auteur de deux buts et une aide dans une victoire de 6-1 contre la Finlande.

Ses coéquipiers ont été plus réservés. Ils ont tantôt prétendu n'avoir rien entendu, tantôt minimisé la signification de cet accueil hostile.

«Ça ne m'a pas dérangé, a dit le gardien Connor Hellebuyck. Je crois en la liberté d'expression, les gens peuvent faire ce qu'ils veulent. Personnellement, je chante mon hymne national pour rendre hommage à ceux qui sont allés se battre pour la démocratie. Je me fiche de ce que les autres peuvent penser. Ça ne m'a pas atteint du tout. Je n'accorde pas d'importance à ça.»

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«Je ne sais pas... ils pouvaient aussi bien nous huer parce qu'on est l'équipe ennemie ici, a suggéré peut-être un peu naïvement Zack Werenski. On a vu Auston se faire huer et d'autres trucs du genre. Pour ma part, je suis un fier Américain. J'adore représenter mon pays. Pour le reste, je n'y peux rien. J'aime me dire qu'ils font juste ça parce qu'ils veulent nous voir perdre.»

«Honnêtement, j'étais dans ma bulle, a répondu Jack Eichel. Je n'ai rien entendu et je n'ai pas vraiment de commentaire à faire là-dessus.»

L'entraîneur des États-Unis, Mike Sullivan, a prononcé beaucoup de mots pour dire très peu de choses. Il s'est surtout porté à la défense de ses joueurs, espérant sans doute qu'ils n'auront pas à répondre à d'autres questions sur le même thème d'ici la fin de leur séjour au Québec.

«Ces gars-là sont des joueurs de hockey et ils sont ici pour jouer au hockey, a dit Sullivan. Ils sont aussi fiers de leur patrie et fier de la représenter. Ça veut dire beaucoup pour nous, c'est plus gros que chacun de nous. Pour ce qui est de l'hymne national, tout ça est hors de notre contrôle. On veut juste jouer au hockey et faire honneur à notre pays.»

La controverse pourrait atteindre un autre niveau samedi soir, alors que les États-Unis se frotteront à l'équipe hôtesse. Les détenteurs de billets qui souhaitent le bien d'Équipe Canada devraient y penser deux fois avant de chatouiller de quelque façon à la fibre patriotique des adversaires. Les Américains ne le détestent pas, ce rôle de vilains.