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La température plus froide a permis à Hydro-Québec de générer 370 millions $ de plus.
Grâce à un hiver plus froid au Québec et à des prix plus élevés de l’électricité aux États-Unis, Hydro-Québec a engrangé plus de profits au cours des trois premiers mois de l’année.
Son bénéfice net a progressé de 30 % pour s’établir à 2,1 milliards $ au premier trimestre, soit 480 millions $ de plus que le profit de 1,6 milliard $ à la même période l’an dernier, selon ses résultats financiers dévoilés vendredi.
Les mois de janvier et février ont été «particulièrement froids», a expliqué son chef de la direction financière, Maxime Aucoin, lors d’une conférence de presse virtuelle. «Donc, ça s'est traduit par des ventes supplémentaires. (…) Ça s'est également traduit par des prix plus élevés sur les marchés de la Nouvelle-Angleterre.»
Au Québec seulement, la température plus froide a permis à Hydro-Québec de générer 370 millions $ de plus.
À l’extérieur du Québec, Hydro-Québec a vendu son électricité à un prix moyen de 16,2 ¢/kWh, comparativement à 10,6 ¢/kWh à la même période l’an dernier.
Cette appréciation a toutefois eu un effet à double tranchant, car la production d’Hydro-Québec est limitée par un plus faible apport d’eau dans ses réservoirs en 2023 et 2024.
La société d’État a été contrainte de s’approvisionner sur d’autres marchés en raison de la forte demande cet hiver. L’importation de 2,6 térawattheures (TWh) au premier trimestre a entraîné des coûts supplémentaires de 283 millions $ par rapport à l’an dernier. Les ventes hors Québec ont toutefois augmenté de 352 millions $ en raison de la hausse des prix et d’une légère augmentation des volumes.
Le prix moyen de l’électricité importée à 6,6 ¢/kWh a été moins élevé que le prix qu’obtient Hydro-Québec pour ses exportations. «Au net, c'est encore très avantageux», a dit le chef des finances.
M. Aucoin a indiqué qu’il ne savait pas quand la situation reviendrait à la normale dans les réservoirs. Les précipitations sont dans les moyennes historiques depuis le début de l’année, mais la situation peut encore évoluer, a-t-il prévenu.
Il a mentionné que l’année dernière avait aussi commencé du bon pied en termes de précipitations, mais que l’hydraulicité s’était détériorée durant l’été et l’automne. «On est content de voir le début de l'année, comment il se passe, mais, en même temps, on reste prudent dans notre gestion pour la suite des choses», a-t-il dit.
Hydro-Québec a aussi souligné qu’elle a déployé 1,4 milliard $ en investissement au cours du premier trimestre, ce qui représente une augmentation de 25 % par rapport à l’an dernier et de 60 % par rapport à 2023.
Ces sommes ont été consacrées notamment à la réfection d’installations et à la construction de la ligne d’interconnexion qui permettra d’exporter de l’électricité vers l’État de New York.
M. Aucoin a précisé que la «grande majorité» de cette hausse était liée aux activités et non à l’inflation. Il n’a pas été en mesure de décortiquer la part de l’inflation, mais a répondu qu’il serait «raisonnable» de la comparer à la progression de l’Indice des prix à la consommation (IPC) pour se donner une idée de grandeur.
L’IPC a progressé de 2,3 % au Québec en 2024, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec.
«Il y a peut-être un petit pourcentage d'inflation assurément, mais l'essentiel, c'est vraiment de l'activité supplémentaire», a indiqué le chef des finances.
Hydro-Québec a émis 1,7 milliard $ en titres de dette dans le marché financier, toujours au cours du premier trimestre.
La décote sur la dette du gouvernement du Québec et d’Hydro-Québec, par l’agence Standard & Poor’s (S&P) en avril, n’a pas eu un grand effet sur les taux d’intérêt des nouveaux titres de dettes, a assuré M. Aucoin.
«On a fait quatre émissions depuis, pour 2,2 milliards $, et ça s'est extrêmement bien passé, a dit le chef des finances. (…) Il n'y a à peu près pas d'impact sur notre capacité à se financer. Il y a eu une forte demande pour nos obligations.»