Début du contenu principal.
L'armée russe affirme que son artillerie a touché plus de 400 cibles ukrainiennes au cours de la dernière journée.
L'armée russe affirme que son artillerie a touché plus de 400 cibles ukrainiennes au cours de la dernière journée.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général de division Igor Konashenkov, a indiqué mardi que ces cibles comprenaient des positions d'artillerie ukrainiennes, des bastions de troupes et deux dépôts de carburant.
M. Konashenkov a ajouté que les avions russes ont touché 39 autres cibles, dont des lieux de regroupement de troupes et d'armes et deux postes de commandement.
Un radar d'artillerie fourni par les États-Unis, quatre radars de défense aérienne et six dépôts de munitions figuraient parmi les cibles détruites par des armes à guidage de précision au cours de la dernière journée, selon les dires de M. Konashenkov, qui n'ont pu être vérifiés de manière indépendante.
Les forces russes ont notamment commencé à prendre d'assaut l'aciérie contenant les derniers résistants à Marioupol, mardi, pendant que des dizaines de civils évacués de l'usine bombardée au cours du week-end ont atteint un territoire plus sûr et ont échappé à l'horreur constante qu'ils ont vécue en raison des bombardements incessants.
La coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour l'Ukraine, Osnat Lubrani, a expliqué que grâce aux efforts d'évacuation, «101 femmes, hommes, enfants et personnes âgées ont enfin pu quitter les abris sous l'aciérie d'Azovstal et voir la lumière du jour pour la première fois en deux mois».
Une dame qui a été évacuée a raconté qu'elle se couchait chaque soir en ayant peur de ne plus se réveiller.
Des femmes passent devant un immeuble détruit à Marioupol dans l'est de l'Ukraine, le lundi 2 mai 2022. (AP Photo/Alexei Alexandrov)
«Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça fait peur de s'asseoir dans un sous-sol humide qui vibre constamment», a souligné Yelena Tsybulchenko à son arrivée dans la ville de Zaporizhzhia (contrôlée par les forces ukrainiennes) à environ 230 kilomètres au nord-ouest de Marioupol.
«On priait Dieu pour que les missiles passent par-dessus l'usine, parce que s'ils avaient touché nos abris, nous serions tous morts», a-t-elle confié.
Les nouvelles étaient moins encourageantes pour les personnes qui se trouvaient toujours dans l'usine. Les commandants ukrainiens ont déclaré que les forces russes, soutenues par des véhicules blindés, avaient commencé à prendre d'assaut l'usine, qui comprend un labyrinthe de tunnels et d'abris souterrains répartis sur 11 kilomètres carrés.
Le nombre de combattants ukrainiens toujours pris à l'intérieur n'était pas clair, mais les Russes ont estimé le nombre à environ 2000 personnes ces dernières semaines, dont 500 auraient été blessés. Quelques centaines de civils y sont également coincés, selon la vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk.
«Nous ferons tout ce qu'on peut pour repousser l'assaut, mais nous réclamons des mesures immédiates pour aider à évacuer les civils qui se trouvent toujours dans l'usine et les ramener en lieu sûr», a écrit le commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, Sviatoslav Palamar, par le biais de l'application de messagerie Telegram.
Selon M. Palamar, l'usine a été la cible de tirs d'artillerie navale et de frappes aériennes pendant toute la nuit. Deux femmes civiles ont été tuées au cours de ces frappes, qui ont fait 10 autres blessés.
Un homme local fait des gestes à côté d'un immeuble détruit à Marioupol, sur le territoire sous le gouvernement de la République populaire de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le lundi 2 mai 2022. (AP Photo/Alexei Alexandrov)
Mme Lubrani, de l'ONU, a dit espérer que d'autres évacuations auront lieu, mais que rien n'a pu être confirmé pour l'instant.
Dans un centre d'accueil de Zaporizhzhia, des fauteuils roulants étaient alignés, des chaussures pour enfants pendaient à un panier d'épicerie et des jouets étaient empilés. Tous attendaient le premier convoi de civils, dont l'évacuation est supervisée par les Nations Unies et la Croix-Rouge.
Leur arrivée représenterait une rare lueur d'espoir dans la guerre qui perdure depuis près de 10 semaines. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a tué des milliers de personnes, contraint des millions de personnes à fuir le pays, dévasté des villes et des villages et modifié l'équilibre de l'après-guerre froide en Europe de l'Est.
«Au cours des derniers jours, en voyageant avec les évacués, j'ai entendu des mères, des enfants et des grands-parents fragiles parler du traumatisme de vivre jour après jour sous des bombardements incessants en craignant toujours de mourir. Ils manquaient d'eau et de nourriture», a mentionné Mme Lubrani.
Mme Lubrani a expliqué que de nombreuses personnes évacuées s'étaient précipitées vers l'aciérie pour des raisons de sécurité et avaient été piégées.
En plus des 101 personnes évacuées de l'aciérie, 58 ont rejoint le convoi dans une ville en banlieue de Marioupol. Environ 30 personnes qui ont quitté l'usine ont décidé de rester sur place pour essayer de savoir si leurs proches étaient toujours vivants. Au total, 127 évacués sont arrivés à Zaporizhzhia.
Les pompiers éteignent un incendie à la suite d'un bombardement russe dans un parc à Kharkiv, en Ukraine, le mardi 3 mai 2022. (AP Photo/Felipe Dana)
Marioupol est devenu le symbole de la misère humaine infligée par la guerre. Un siège russe a piégé des civils avec peu d'accès à la nourriture, à l'eau et à l'électricité, alors que les forces de Moscou ont pilonné la ville en ruines. L'usine (où environ 1000 civils ont cherché refuge ainsi que quelque 2000 combattants qui ont refusé de se rendre) a particulièrement fasciné le monde extérieur.
Après avoir échoué à prendre Kyiv dans les premières semaines de la guerre, la Russie a retiré certaines de ses forces et a ensuite prévenu qu'elle se concentrerait sur le cœur industriel ukrainien du Donbass. Marioupol se trouve dans la région, et sa capture priverait l'Ukraine d'un port vital, permettrait à la Russie d'établir un corridor terrestre vers la péninsule de la Crimée, qu'elle a saisie à l'Ukraine en 2014, et libérerait des troupes pour combattre ailleurs dans le Donbass.
Mais jusqu'à présent, les troupes russes et leurs forces séparatistes alliées semblent n'avoir fait que des gains mineurs dans la région, prenant plusieurs petites villes, alors qu'elles tentent d'avancer en groupes relativement restreints contre une résistance ukrainienne farouche.
La résistance de l'Ukraine a été considérablement renforcée par les armes occidentales. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a d'ailleurs annoncé 300 millions de livres (481 038 000 $ CA) de nouvelle aide militaire, notamment des radars, des drones et des véhicules blindés.
À lire également :
Dans un discours prononcé par visioconférence devant le parlement ukrainien, il a fait écho aux paroles de Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Vos enfants et petits-enfants diront que les Ukrainiens ont enseigné au monde que la force brute d'un agresseur ne compte pour rien face à la force morale d'un peuple déterminé à être libre», a déclaré M. Johnson.
Dans d'autres développements des dernières heures, les troupes russes ont bombardé une usine chimique dans la ville orientale d'Avdiivka, tuant au moins 10 personnes, selon le gouverneur régional de Donetsk, Pavlo Kyrylenko.
«Les Russes savaient exactement où frapper. Les travailleurs venaient de finir leur journée et ils attendaient leur bus pour rentrer chez eux. Un autre crime de la Russie commis sur notre territoire», a-t-il écrit sur Telegram.
Des explosions ont aussi été entendues à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, près de la frontière polonaise. Les frappes ont endommagé deux stations électriques, coupant l'électricité dans certaines parties de la ville. Lviv a été une porte d'entrée pour les armes fournies par l'OTAN et un refuge pour ceux qui fuient les combats à l'est.
Voyez le récapitulatif de Louis-Philippe Bourdeau au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Noémi Mercier :