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Un dôme d’air chaud recouvrait vendredi l’ouest de l’Europe de la Méditerranée jusqu’à la mer Noire, provoquant la première canicule de la saison avec un mercure qui devrait surpasser les 30 degrés Celsius de Londres jusqu’à Paris.
Un dôme d’air chaud recouvrait vendredi l’ouest de l’Europe de la Méditerranée jusqu’à la mer Noire, provoquant la première canicule de la saison avec un mercure qui devrait surpasser les 30 degrés Celsius de Londres jusqu’à Paris.
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Les météorologues préviennent que cette canicule hâtive est un signe de ce qui nous attend avec la poursuite du réchauffement planétaire, ce qui voit se manifester en juin des températures extrêmes que l’Europe ressentait auparavant seulement en juillet ou en août.
«Dans certains coins de l’Espagne et de la France, il fait jusqu’à dix degrés de plus que la moyenne pour cette période de l’année », a dit Clare Nullis, une porte-parole de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) à Genève.
En France, quelque 18 millions de personnes étaient vendredi sous le coup d’alertes de chaleur intense qui touchent environ le tiers du pays. Des avertissements de feux de forêt étaient en vigueur des Pyrénées dans le sud jusqu’à Paris.
La France a mis en place plusieurs mesures pour affronter la chaleur, depuis qu’une canicule a fait quelque 15 000 morts en 2003.
Vendredi, les écoliers ont reçu la permission de rester chez eux dans douze régions françaises du sud-ouest et de l’ouest, où le niveau d’alerte est le plus élevé. Le gouvernement redouble d’efforts pour s’assurer que les populations les plus vulnérables restent bien hydratées.
Le mercure a grimpé toute la semaine en France et devrait toucher 40 degrés Celsius dans le sud-ouest du pays vendredi, puis dans la région de Paris samedi. Le temps est aussi inhabituellement chaud la nuit. La chaleur touche même des régions normalement plus fraîches, comme la Bretagne et la Normandie sur la côte atlantique.
Matthieu Sorel, un climatologue de Météo France, a déclaré sur les ondes de France-Info que plusieurs records de chaleur seront probablement battus. Il a prévenu que cette canicule prolongée et hâtive est un « marqueur des changements climatiques ».
Le Royaume-Uni a connu sa journée la plus chaude de l’année, quand le mercure a atteint 30,7 degrés Celsius à l’aéroport de Heathrow en milieu de journée. Le service météorologique britannique, le Met Office, a indiqué qu’il pourrait faire jusqu’à 34 degrés Celsius dans le sud du pays, avant un week-end pluvieux et plus frais.
Le Met Office a dit que le réchauffement planétaire a gonflé la température estivale moyenne au Royaume-Uni - et la probabilité de nouvelles vagues de chaleur et canicules.
« Il est rare d’atteindre 34C en juin, mais ce n’est pas sans précédent au Royaume-Uni, a dit Mark McCarthy, qui dirige le National Climate Information Center du Met Office. Mais si ça se produit cette semaine, on devra remarquer que ça sera produit lors de trois jours lors des six derniers juins. »
Avant 2017, le Royaume-Uni avait enregistré en juin un mercure de plus de 34 degrés Celsius en 1947, 1957 et 1976.
À Amsterdam, les trains à destination des plages de la côte de la Mer Noire étaient très populaires en début d’après-midi vendredi. Résidents et visiteurs ont aussi cherché à échapper à la chaleur dans les célèbres canaux de la ville.
Le service météorologique national de l’Allemagne a prédit que la chaleur se poursuivra toute la fin de semaine, alors que la canicule glisse vers le centre et l’est de l’Europe.
La chaleur arrive après un printemps inhabituellement sec dans l’ouest de l’Europe, au point où les responsables ont ordonné un rationnement de l’eau dans le nord de l’Italie et dans certaines régions de la France et de l’Allemagne.
Des experts soulignent que les changements climatiques perturbent déjà les chutes de pluie et les taux d’évaporation dans la région, ce qui a des répercussions sur l’agriculture, l’industrie et la faune.
« Les canicules commencent plus tôt, a dit Mme Nullis, de l’OMM. Elles deviennent plus fréquentes et plus intenses en raison des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, qui atteignent des niveaux sans précédent. Ce qu’on voit aujourd’hui, malheureusement, est un avant-goût du futur. »
Elle a rappelé que des températures extrêmes ont été ressenties ailleurs sur la planète au cours des dernières semaines. Le mercure a par exemple frisé les 50 degrés Celsius en Inde et au Pakistan.
La canicule qui touche actuellement l’Europe a débuté il y a près d’une semaine en Espagne, où le mercure a grimpé jusqu’à 43 degrés Celsius. Les autorités espagnoles espèrent un rafraîchissement à compter de dimanche.
La chaleur alimente aussi des feux de forêt en Espagne, étirant à leur limite les capacités des pompiers.
La canicule survient au moment où des experts et des décideurs sont réunis à Madrid pour discuter de la manière dont on pourrait combattre la sécheresse et la propagation des déserts à travers le monde.