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«Je m’attends à ce qu’on réussisse», dit maintenant le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant.
Le gouvernement Legault a trouvé la personne qui remplacera Catherine Lemay à titre de directrice nationale de la protection de la jeunesse (DPJ). C’est Lesley Hill qui se retrouve à la tête de la DPJ. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, l'a confirmé au terme du Conseil des ministres de mercredi.
Mme Hill est depuis 2015 directrice du programme jeunesse au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Elle est une ex-commissaire de la commission Laurent qui s'est penchée sur l'état du système de protection de la jeunesse à la suite du décès tragique d'une fillette à Granby, en 2019.
Catherine Lemay a quitté ses fonctions lundi à la demande du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, après les révélations d’un scandale sexuel qui a frappé le centre de réadaptation Cité-des-Prairies et de la mise sous tutelle de la DPJ de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
M. Carmant a déjà soutenu qu'il souhaitait avoir «quelqu'un qui est plus aligné» avec sa vision pour la suite des choses, dans un contexte où de «grands changements de culture» s'imposent dans les centres jeunesse. «C'est le début d’une nouvelle orientation où on va travailler main dans la main pour régler les problèmes des centres de réadaptation», a déclaré le ministre à l'Assemblée nationale mercredi.
Les projecteurs sont maintenant tournés vers Mme Hill, où se trouve aussi M. Carmant qui subit dernièrement de grandes pressions de toutes parts. Le premier ministre François Legault a balayé la demande du Parti libéral du Québec (PLQ) qui voulait le départ du ministre responsable des Services sociaux.
«Je m’attends à ce qu’on réussisse», a commenté M. Carmant en mêlée de presse mercredi. Il trouve que Mme Hill a une vision «très similaire» à la sienne et suivra l'ordre de priorité du gouvernement Legault, soit rétablir l'ordre dans les centres de réadaptation, garder le projet de prévention provincial à flot et améliorer la situation dans les différents départements.
M. Carmant dit qu'il assumera sa part de responsabilité dans les projets à venir, notamment en recommençant à assister aux sessions des différentes tables de la DPJ une fois par mois.
Les partis d'opposition ont accueilli positivement la nomination de Mme Hill.
Selon le chef par intérim du PLQ, Marc Tanguay, Mme Hill semble «être tout à fait connectée». Il a exigé, avec Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ), la séparation des rôles de directrice nationale et de sous-ministre à la Santé.
«Je demande à modifier la loi pour que la directrice nationale de la DPJ soit indépendante, qu'elle (...) ait une seule loyauté, et c'est envers les enfants», a déclaré le député Guillaume Cliche-Rivard, de QS.
«Ça pose des problèmes politiques, ça pose des problèmes d'indépendance, d'objectivité», a renchéri le député péquiste Joël Arseneau. «Ça, je pense que c'est effectivement un angle mort qu'il va falloir aborder rapidement».
Mardi, la présidente de l'Assemblée nationale, Nathalie Roy, a toutefois ordonné la tenue d'un débat d'urgence de deux heures sur les allégations d'abus sexuels qui secouent actuellement la DPJ.
La semaine dernière, le gouvernement Legault a pris connaissance des échanges sexuels entre au moins neuf éducatrices et cinq résidants mineurs au centre de réadaptation Cité-des-Prairies lors des deux dernières années
Assunta Gallo, directrice de la protection de la jeunesse (DPJ) au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, a déclenché une enquête administrative en septembre. Un premier signalement avait été reçu en août dernier pour des allégations de relations inappropriées entre des éducatrices et des jeunes du centre de réadaptation situé à Rivière-des-Prairies. D’autres constats ont été faits par la suite.
Pour le moment, les personnes impliquées dans le scandale ont été suspendues ou congédiées, a affirmé la porte-parole Geneviève Paradis. Les autorités n’ont pas précisé le nombre de suspensions ou de congédiements ni les raisons derrière ces décisions, mais précisent que deux gestionnaires ont été suspendus puisque leurs équipes sont directement touchées.
La conclusion de l'enquête du CIUSSS du Centre-Sud est attendue plus tard cet automne.
Par ailleurs, un reportage de La Presse publié plus tôt au mois d'octobre a révélé des manquements graves de la part de la DPJ dans les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec, parmi lesquels les droits de plusieurs enfants ont été brimés.
M. Carmant avait confirmé à la suite du reportage que la DPJ resterait sous tutelle «le temps que ça prendra».
Avec de l'information de Marie-Christine Bergeron et de Jean-François Poudrier, ainsi que la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de l'information de La Presse canadienne.